Rendez-vous avec chercheuses & chercheurs à la Bibliothèque Julien Gracq de Nantes

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Cadet Roussel a trois maisons… et des plats bleus

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Assiettes, Auxerre, Cadet Roussel, Dumouriez, Gaspard de Chenu du Souchet, La Fayette, Pierre Pinsseau

En vente sur Ebay, et présentée comme d’époque, cette assiette fait le lien entre d’une part Guillaume Roussel (ou Rousselle) – celui-là même au «trois maisons, sans portes ni chevrons» – huissier du tribunal et membre de la Société populaire d’Auxerre, moins connu comme personnage historique (bien réel) que comme héros d’une chanson composée par Gaspard de Chenu du Souchet (chevalier et poète satirique) et d’autre part le marquis de La Fayette.

En 1792, La Fayette est devenu pour tous et toutes le massacreur du Champ-de-Mars: la référence est donc péjorative. Dans la biographie de Cadet Roussel que je possède dans ma bibliothèque, M. Pierre Pinseau ne fait qu’une allusion, assez vague hélas! à la manière dont ont pu être associés Roussel et Lafayette:

On voulut voir dans certains couplets des allusions à La Fayette et à Dumouriez. Les ennemis de ces deux généraux ne se gênaient pas pour les traiter de “Cadet Roussel*.”

C’est-à-dire de personnages peu sérieux, disposant de surcroît de facilités pour «retourner leur veste», en disposant de trois: «Cadet Roussel a trois habits…» 

Le texte se présente sous la forme d’un couplet additionnel à la célèbre chanson (elle-même parodie d’un air populaire). Je m’explique mal cependant la faute d’orthographe «et bon enfant» au lieu de «est», dans un refrain si connu…

* Pinsseau Pierre, Cadet Roussel (1743-1807), Clavreuil, 1947, p. 42.