Les Presses Universitaires de France et Frémeaux & Associés proposent cette histoire des Vendéens, analysée et expliquée par Jean-Clément Martin, professeur émérite de l’Université Paris 1, spécialiste de l’histoire de la Révolution française, de la Contre-Révolution et de la guerre de Vendée. D’une escarmouche locale à la guerre civile, « la guerre de Vendée » est devenue le symbole de la contre-révolution. Dans le contexte révolutionnaire, les chouanneries vendéennes attisent les tensions nationales entre Montagnards et Girondins. Diverses parties de la société française rejoignent la révolte. La plus grande guerre civile de l’histoire de France débute et cristallise les contradictions de cette société en pleine transition. Jean-Clément Martin nous propose le récit vivant de cet épisode de l’histoire de France et donne des clés sur le processus mémoriel douloureux qui nous en sépare.
Je le reconnais bien volontiers, j’ignorais l’existence de cette chanson de Jacques Brel datant du début des années 1950, et intitulée La Bastille. Je suis tombé dessus sur la Toile par un hasard dont j’ai déjà oublié les tours et détours…
Ne pas se fier au titre! La chanson, de la première période du chanteur, surnommé «l’abbé Brel» est une chanson contre-révolutionnaire:
On a détruit la Bastille
Et ça n’a rien arrangé
Non-violente aussi. Mais de cette non-violence qui sert l’État capitaliste et l’état des choses comme elles vont…
Oh! les bourgeois aussi sont critiqués.
Mais une fois les révolutionnaires tancés pour leur attachement au «rêve du Grand soir» (si pertinemment analysé par Aurélie Carrier).
Ce pourrait être une simple curiosité, un souvenir kitsch à ranger dans l’armoire vitrée, entre la photo du baptême de la petite nièce et la carte postale de La Baule en forme de coquillage.
Pourtant, à la lecture et à l’écoute, j’ai été frappé par la modernité – non des arrangements! – mais de l’idéologie mise en vers de mirliton.
Condamnation de la Révolution française – qui n’a rien changé ni arrangé –, condamnation morale de la révolte violente, éloge de l’esprit de charité et surtout de la collaboration des classes pour le bonheur commun.
Je veux dire de l’amour entre bourgeois et prolétaires.
C’est tout le programme moral, politique, économique et antihistorique d’Emmanuel Macron!…
Mon ami, qui croit que tout doit changer
Crois-tu le droit de t’en aller tuer les bourgeois
Si tu crois encore qu’il nous faut descendre
Dans le creux des rues pour monter au pouvoir
Si tu crois encore au rêve du grand soir
Et que nos ennemis, il faut aller les pendre
Dis-le toi désormais
Même s’il est sincère
Aucun rêve jamais
Ne mérite une guerre
On a détruit la Bastille
Et ça n’a rien arrangé
On a détruit la Bastille
Quand il fallait nous aimer
Mon ami, qui croit, que rien ne doit changer
Te crois-tu le droit de vivre et de penser en bourgeois
Si tu crois encore qu’il nous faut défendre
Un bonheur acquis au prix d’autres bonheurs
Si tu crois encore que c’est parce qu’ils ont peur
Que les gens te saluent plutôt que de te pendre
Dis-le toi désormais
Même s’il est sincère
Aucun rêve jamais
Ne mérite une guerre
On a détruit la Bastille
Et ça n’a rien arrangé
On a détruit la Bastille
Quand il fallait nous aimer
Mon ami, je crois que tout peut s’arranger
Sans cris sans effroi même sans insulter les bourgeois