• À PROPOS…

LA RÉVOLUTION ET NOUS

~ le blogue historien de Claude Guillon

LA  RÉVOLUTION  ET  NOUS

Archives de Tag: «Sexualité»

«Du clitoris» ~ par Angélique Marguerite Le Boursier du Coudray (1769)

05 jeudi Mai 2022

Posted by Claude Guillon in «Documents»

≈ Commentaires fermés sur «Du clitoris» ~ par Angélique Marguerite Le Boursier du Coudray (1769)

Étiquettes

Anatomie, Angélique Marguerite Le Boursier du Coudray, «Sexualité», Clitoris, Féminisme

«Un grain de groseille». Cela n’est-il pas charmant ?

On voit que cette description du clitoris, publiée vingt ans avant la Révolution, pour n’avoir pas toute l’ampleur nécessaire, est pourtant franche et point si mauvaise. Rien qui justifie, en tout cas, de parler d’une oblitération du clitoris, laquelle n’aurait été levée que dans la deuxième décennie de notre siècle.

Pour consulter l’intégralité de l’ouvrage, et ses belles planches en couleurs, c’est ici.

Share this:

  • Imprimer
  • E-mail
  • Twitter
  • WhatsApp
  • LinkedIn
  • Plus
  • Pinterest
  • Tumblr
  • Facebook

WordPress:

J’aime chargement…

“Perdre son travail, quitter son travail” ~ 9 avril 2022

16 mercredi Mar 2022

Posted by Claude Guillon in «Annonces»

≈ Commentaires fermés sur “Perdre son travail, quitter son travail” ~ 9 avril 2022

Étiquettes

«Sexualité», Brigitte Dionnet, Cécile Morin, Clémence Pailha, Corporations, Femmes au travail, François Pineau, Francesco Caiazzo, Jean Autard, Mathieu Rivero, Mathieu Tracol, Michel Pigenet, Nicolas Hatzfeld, Noël Andrissen, Sara Jubault, Théo Georget, Travail, Xavier Vigna

Cliquez sur les images pour les AGRANDIR.

Share this:

  • Imprimer
  • E-mail
  • Twitter
  • WhatsApp
  • LinkedIn
  • Plus
  • Pinterest
  • Tumblr
  • Facebook

WordPress:

J’aime chargement…

“Pensée du corps et différence des sexes à l’époque moderne” ~ en libre accès

16 mercredi Déc 2020

Posted by Claude Guillon in «Annonces», «Bibliothèque»

≈ Commentaires fermés sur “Pensée du corps et différence des sexes à l’époque moderne” ~ en libre accès

Étiquettes

«Sexualité», Cureau de la Chambre, Descartes, Malebranche, Marie-Frédérique Pellegrin, Poulain de la Barre

Souvent éludée par l’histoire de la philosophie, la question philosophique et médicale de la différence des sexes est fondamentale à l’époque moderne. Les modèles pour penser cette différence proviennent essentiellement de deux anthropologies opposées : celle de Descartes et celle de Cureau de la Chambre. Leurs sciences de l’être humain examinent tout d’abord les interactions entre corps et esprit, mais elles mettent surtout en valeur les pensées propres du corps par le biais de l’imagination. C’est à même le corps que se décide si femmes et hommes sont égaux. Les lectures critiques de ces deux modèles proposées d’un côté par Malebranche et de l’autre par Poulain de la Barre confirment que le XVIIe siècle constitue un tournant dans l’analyse psycho-physiologique et morale. La confrontation de ces quatre philosophes permet de comprendre comment se sont constituées des lignées théoriques sur sexe et genre qui sont toujours actuelles: celle de l’égalitarisme et celle d’un différencialisme qui peut être inégalitaire ou égalitaire.

Volume en libre accès.

Share this:

  • Imprimer
  • E-mail
  • Twitter
  • WhatsApp
  • LinkedIn
  • Plus
  • Pinterest
  • Tumblr
  • Facebook

WordPress:

J’aime chargement…

“Corrompue et corruptrice : Marie-Antoinette dans les libelles révolutionnaires” ~ par Victoria Murano

19 lundi Oct 2020

Posted by Claude Guillon in Littérature “grise”

≈ Commentaires fermés sur “Corrompue et corruptrice : Marie-Antoinette dans les libelles révolutionnaires” ~ par Victoria Murano

Étiquettes

«Sexualité», Marie-Antoinette, Pamphlets, Rapports sociaux de sexe, Victoria Murano

Je donne ci-dessous les premiers paragraphes d’un mémoire rédigé par Victoria Murano au Collège Bryn Mawr, une université réservée aux femmes, fondée en 1885 et située à Bryn Mawr, en Pennsylvanie, à une dizaine de kilomètres de Philadelphie.

Pour lire et·ou télécharger l’intégralité du texte, c’est ICI.

« Tous les crimes avant & depuis la Révolution, sont ceux de Marie-Antoinette. » (Révolutions de Paris, 1793)

Pendant la Révolution Française, les révolutionnaires s’étaient donnés pour but de tuer un monstre. Ce monstre ressemblait à une «harpie femelle», à une «panthère autrichienne» et à un vampire assoiffé du sang des Français qu’il abusait et haïssait. Il n’était pas seulement malfaisant, mais il montrait un manque absolu de décence et de moralité: il était débauché même au point de commettre les crimes de l’adultère et de l’inceste. Il gâchait les fonds de la France et il n’en montrait jamais de remords. Il savourait les souffrances des Français et garantissait la ruine de la république qu’ils s’efforçaient de bâtir. Mais surtout, ce monstre était méprisable à cause de son statut privilégié dans l’Ancien Régime: c’était la reine de France, représentant le système injuste où les riches profitaient de leur richesse pendant que le reste du peuple mourait de faim. Marie-Antoinette était ce monstre, ou du moins elle était représentée ainsi dans des pamphlets contemporains. Bien qu’elle ne fût pas un monstre au sens physique, c’étaient ces accusations, et la mythification de sa personne, qui ont amené sa diffamation et, finalement, son exécution en octobre 1793.

Neuf mois après l’exécution de son mari Louis XVI, celle de Marie-Antoinette était la culmination d’une longue histoire d’accusations pamphlétaires de sa corruption et de sa criminalité. Louis XVI était aussi souvent représenté comme un « monstre » – suite à son infâme fuite à Varennes en 1791, le républicain radical Jean-Paul Marat a écrit ces lignes dans son journal L’ami du peuple: «La soif du pouvoir absolu qui dévore son âme le rendra bientôt assassin féroce, bientôt il nagera dans le sang de ses concitoyens qui refuseront de soumettre à son joug tyrannique.» Mais Louis XVI était méprisé – et enfin jugé – pour ses crimes politiques: parce qu’il était roi, il était déjà un monstre. Marie-Antoinette, dont la seule occupation était d’être la femme du roi et la mère de leurs enfants, était donc attaquée pour des raisons différentes de son mari. Alors qu’on condamnait Louis pour sa politique, on condamnait donc Marie-Antoinette généralement pour son immoralité et sa sexualité, devenues ce que Lynn Hunt appelle des «réfractions de la littérature pornographique.» De plus, la reine était depuis longtemps la cible d’un grand nombre de libelles fondés sur les angoisses contemporaines à propos de son influence sur la politique française. Ces libelles, souvent pornographiques, avaient comme but de discréditer la reine en se moquant d’elle. Ils ont fluctué au fil du temps dans l’Ancien Régime, mais avec le début de la Révolution Française en 1789 est venue une pluie de pamphlets qui l’ont attaquée violemment et sans interruption. Ces pamphlets sont généralement définis par un accès intime à son corps, exposé aux yeux du public. C’est un phénomène que Chantal Thomas appelle une «prostitution généralisée» de son corps, rendu répugnant à cause de ses origines royales.

Les attaques pamphlétaires contre la reine ont couvert un spectre d’accusations allant des accusations les plus crédibles, comme des liaisons extraconjugales, aux accusations les plus scandaleuses, comme l’inceste avec ses propres enfants. Malgré cette variation dans les accusations, il était nécessaire qu’elles fussent fondées sur quelque part de vérité. C’est ce que Chantal Thomas, en citant Roland Barthes, appelle la création d’un mythe, défini comme ce qui «abolit la complexité des actes humains.» Les mythes sont donc simplifiés pour qu’on puisse mieux s’en souvenir: Jacques Revel appelle le même phénomène une «caricature», où les personnages comme Marie-Antoinette et Louis XVI sont réduits à des traits simples pour que l’identification soit facile. En fait, Revel avance l’argument que c’est cette qualité de la caricature qui a créé un genre littéraire dans lequel les écrits ont emprunté des thèmes les uns aux autres jusqu’à ce qu’ils fassent un lexique des références communément acceptées.» C’est donc cette répétition qui a aidé à consolider ce mythe. La reine, par exemple, était identifiable par son hypersexualité et par sa méchanceté; et le roi, par son alcoolisme et par son imbécilité. Ils se sont ainsi transformés en ces qualités aux yeux des lecteurs, des idées évidemment très simplifiées par rapport aux individus complexes qu’ils étaient.

Share this:

  • Imprimer
  • E-mail
  • Twitter
  • WhatsApp
  • LinkedIn
  • Plus
  • Pinterest
  • Tumblr
  • Facebook

WordPress:

J’aime chargement…

“Sex in an Old Regime City. Young People, Production, and Reproduction in France, 1660-1789” ~ Julie Hardwick

20 mercredi Mai 2020

Posted by Claude Guillon in «Bibliothèque»

≈ Commentaires fermés sur “Sex in an Old Regime City. Young People, Production, and Reproduction in France, 1660-1789” ~ Julie Hardwick

Étiquettes

Ancien Régime, «Sexualité», Julie Hardwick, Lyon

Our ideas about the long histories of young couples’ relationships and women’s efforts to manage their reproductive health are often premised on the notion of a powerful sexual double standard.

In Sex in an Old Regime City, Julie Hardwick offers a major reframing of the history of young people’s intimacy. Based on legal records from the city of Lyon, Hardwick uncovers the relationships of young workers before marriage and after pregnancy occurred, even if marriage did not follow, and finds that communities treated these occurrences without stigmatizing or moralizing. She finds a hidden world of strategies young couples enacted when they faced an untimely pregnancy. If they could not or would not marry, they sometimes tried to terminate pregnancies, to make the newborn go away by a variety of measures, or to charge the infant to local welfare institutions. Far from being isolated, couples drew on the resources of local communities and networks. Clerics, midwives, wet nurses, landladies, lawyers, parents, and male partners in and outside the city offered pragmatic, sympathetic ways to help young, unmarried pregnant women deal with their situations and hold young men responsible for the reproductive consequences of their sexual activity. This was not merely emotional work; those involved were financially compensated. These support systems ensured that the women could resume their jobs and usually marry later, without long-term costs. In doing so, communities managed and minimized the disruptions and consequences even of cases of abandonment and unprosecuted infanticide.

This richly textured study re-thinks the ways in which fundamental issues of intimacy and gendered power were entwined with families, communities, and religious and secular institutions at all levels from households to neighborhoods to the state.

La page du livre sur le site d’Oxford University Press.

Share this:

  • Imprimer
  • E-mail
  • Twitter
  • WhatsApp
  • LinkedIn
  • Plus
  • Pinterest
  • Tumblr
  • Facebook

WordPress:

J’aime chargement…

“De la culture du viol dans la littérature libertine du XVIIIe siècle” ~ Entretien avec Roxane Darlot-Harel

13 jeudi Fév 2020

Posted by Claude Guillon in «La propagande misogyne»

≈ Commentaires fermés sur “De la culture du viol dans la littérature libertine du XVIIIe siècle” ~ Entretien avec Roxane Darlot-Harel

Étiquettes

Aurore Chéry, Érotisme, « Théorie du genre », «Sexualité», Féminisme, Juliette Lancel, Ludivine Demol, Roxane Darlot-Harel, Viol

Je donne ci-après la début d’un entretien avec Roxane Darlot-Harel publié par la revue en ligne En Marges ! dont le sous-titre est «L’intime est politique – Revue de sciences humaines et d’arts».

Cette revue a été créée par Juliette Lancel, qui l’anime en compagnie de Aurore Chéry et Ludivine Demol.

Vous pouvez retrouver l’intégralité de l’entretien à cette adresse.

Capture d’écran 2020-02-13 à 12.25.35

On sait que l’art européen du XVIIIe siècle est très marqué par la sexualité et l’érotisme. Cependant, sous prétexte qu’il s’agit d’art, on a parfois tendance à esthétiser le propos et à nier qu’il puisse avoir une autre portée.

C’est ce que vous récusez en travaillant sur la culture du viol dans la littérature de la période. Vous essayez de montrer que ce n’est pas qu’un phénomène contemporain et que l’on peut bien parler de culture du viol au siècle des Lumières aussi.

Tout à fait, et j’irais même jusqu’à dire que le XVIIIe siècle a eu un rôle éminent dans l’histoire de la culture du viol. Dans la littérature libertine de ce siècle, très courue et abondante, en particulier : il s’agit de justifier par tous les moyens les violences que l’on fait aux femmes (une résistance qu’on attribue à l’honneur aristocratique et qui cache un désir nymphomane, des normes de séduction où les femmes sont passives et les hommes actifs, pas de fiabilité accordée à la parole féminine qui refuse l’acte sexuel, des femmes qui seraient par nature menteuses et manipulatrices… et j’en passe).  La diffusion des concepts rousseauistes permet un recul de la culture du viol, mais il me semble que si cela se constate dans les représentations sociétales, on ne le voit guère en littérature, avec une certaine homogénéité dans la littérature libertine. […]

Share this:

  • Imprimer
  • E-mail
  • Twitter
  • WhatsApp
  • LinkedIn
  • Plus
  • Pinterest
  • Tumblr
  • Facebook

WordPress:

J’aime chargement…

“Du côté des jeunes filles. Discours, (contre-)modèles et histoires de l’adolescence féminine (Belgique 1919-1965)” ~ par Laura Di Spurio

10 lundi Fév 2020

Posted by Claude Guillon in «Annonces», «Bibliothèque»

≈ Commentaires fermés sur “Du côté des jeunes filles. Discours, (contre-)modèles et histoires de l’adolescence féminine (Belgique 1919-1965)” ~ par Laura Di Spurio

Étiquettes

Adolescence, « Théorie du genre », «Sexualité», Belgique, Laura Di Spurio, Université libre de Bruxelles

Cliquez sur les images pour les AGRANDIR.

Share this:

  • Imprimer
  • E-mail
  • Twitter
  • WhatsApp
  • LinkedIn
  • Plus
  • Pinterest
  • Tumblr
  • Facebook

WordPress:

J’aime chargement…

“Une rose épineuse, La défloration au XIXe siècle en France” ~ par Pauline Mortas

28 lundi Oct 2019

Posted by Claude Guillon in «Bibliothèque»

≈ Commentaires fermés sur “Une rose épineuse, La défloration au XIXe siècle en France” ~ par Pauline Mortas

Étiquettes

«Sexualité», Féminisme, Pauline Mortas

Interview, réalisée en janvier 2018, de Pauline Mortas autrice de Une rose épineuse, La défloration au XIXe siècle en France, Rennes, PUR, 2017, prix Mnémosyne 2015. Avec une préface de Dominique Kalifa.

La France du XIXe siècle foisonne de discours multiples – médicaux, religieux, moralistes, littéraires ou pornographiques – qui prennent pour objet la défloration féminine. Faire l’histoire de ces représentations, c’est contribuer à l’histoire du corps, de la sexualité et du genre. Mais les écrits du for privé et les archives judiciaires entrouvrent aussi la porte de l’alcôve conjugale et permettent à l’historien d’accéder aux pratiques sexuelles du XIXe siècle français, pour écrire une histoire du couple et de l’intime.

Share this:

  • Imprimer
  • E-mail
  • Twitter
  • WhatsApp
  • LinkedIn
  • Plus
  • Pinterest
  • Tumblr
  • Facebook

WordPress:

J’aime chargement…

“Bien avant la sexualité” ~ Programme complet de la journée d’étude du 25 mai

24 mercredi Avr 2019

Posted by Claude Guillon in «Articles»

≈ Commentaires fermés sur “Bien avant la sexualité” ~ Programme complet de la journée d’étude du 25 mai

Étiquettes

Antiquité, Érotisme, «Sexualité», Claude Calame, David Halperin, Grèce, Guy Le Gaufey, James Robson, Jean Allouch, Laurie Laufer, Michel Briand, Psychanalyse, Sandra Boehringer, Sylvie Steinberg, Thierry Marchaise, Utopie, Violaine Sebillotte Cuchet

Cliquer sur les images pour les AGRANDIR.

Share this:

  • Imprimer
  • E-mail
  • Twitter
  • WhatsApp
  • LinkedIn
  • Plus
  • Pinterest
  • Tumblr
  • Facebook

WordPress:

J’aime chargement…

«Désir, consentement et violences sexuelles dans la littérature du XIXe siècle» ~ Journée d’étude, Paris, 17 juin

23 mardi Avr 2019

Posted by Claude Guillon in «Articles»

≈ Commentaires fermés sur «Désir, consentement et violences sexuelles dans la littérature du XIXe siècle» ~ Journée d’étude, Paris, 17 juin

Étiquettes

Alice de Charentenay, Anne Grand d’Esnon, Antonin Coduys, Éléonore Reverzy, « Théorie du genre », «Sexualité», Carole Bourlé, Judith Lyon-Caen, Julie Mazaleigue-Labaste, Kathia Huynh, Laëtitia Bertrand, Littérature, Lucie Nizard, Marie Scarpa, Marion Glaumaud, Mathilde Leïchlé, Pierre Glaude, Viol

Date : Lundi 17 juin 2019
Lieu : Université Sorbonne Nouvelle, Maison de la Recherche (4 Rue des Irlandais, 75005 Paris)

Organisation : Lucie Nizard (Université Sorbonne Nouvelle – CRP19) et Anne Grand d’Esnon (Université de Bourgogne Franche-Comté – CPTC), avec Éléonore Reverzy

 

Programme

9h30-10h : Introduction

10h-11h : Scènes et imaginaires du viol


Mathilde Leïchlé
, «Brève histoire des images et imaginaires du viol au XIXe siècle».

Lucie Nizard (Université Sorbonne Nouvelle), «La “comédie du viol” dans les romans et nouvelles du second XIXe siècle».

11h-12h : Poétiques de la noirceur


Pierre Glaude
s (Sorbonne Université), à propos d’Une Histoire sans nom [titre à confirmer]

Antonin Coduys (Sorbonne Université), «Zola et le “romanesque noir”: analyse poétique d’une tentative de viol dans Le Ventre de Paris».

13h30-14h30 : Romantisme et violences sexuelles


Carole Bourlé
, «L’agresseur sexuel à l’époque romantique : figure repoussoir ou fantasme féminin?»

Laëtitia Bertrand (ENS de Lyon), «“De la nécessité de battre les femmes”: esthétique de la violence sexuelle et du désir féminin chez Musset et Baudelaire».

14h30-15h30 : Viols domestiques

Kathia Huynh (Université d’Orléans), «Honorine: inconciliables désirs et impossible consentement».

Alice de Charentenay, «La sexualité des bonnes dans le roman du XIXe siècle: du viol au travail sexuel».

16h30-18h : Table ronde. Histoire et littérature : regards croisés sur les violences sexuelles.

(avec notamment Marion Glaumaud, Julie Mazaleigue-Labaste, Judith Lyon-Caen, Éléonore Reverzy et Marie Scarpa).

Argument

Après avoir entrepris lors d’une première journée d’étude de circonscrire les notions complexes de désir, de consentement de violences sexuelles dans le champ de la littérature et d’affronter les enjeux méthodologiques et théoriques qu’elles soulèvent, nous souhaiterions lors d’une seconde journée d’étude appliquer et prolonger ces réflexions à la période du long XIXe siècle.

La Révolution marque un tournant dans les représentations des violences sexuelles. Les dommages psychiques sont petit à petit pris en compte, et le viol devient au cours du siècle, selon la formule de Georges Vigarello, « toujours plus une blessure et toujours moins un larcin1 ». Ces évolutions se traduisent notamment par l’inscription du viol et de l’attentat à la pudeur dans le Code pénal de 18102, qui prévoit une peine de réclusion pour les auteurs de violences sexuelles. La seconde moitié du siècle voit la naissance de la médecine légale, mais aussi de la psychologie, qui toutes deux portent une attention de plus en plus marquée aux victimes de violences sexuelles. Cependant, le viol d’une femme adulte reste rarement pris au sérieux dans les procès du XIXe siècle, comme le rappelle Anne-Marie Sohn : « Autant la violence sur les enfants, voire les adolescentes, suscite la réprobation publique, autant la violence envers des femmes adultes est absoute, assimilée à un rituel de séduction normal dans la jeunesse. Les enquêteurs ne sont pas loin de penser que les victimes ont été provocantes et, dans ce cas, qu’elles sont responsables des espoirs qu’elles ont fait naître, ou bien qu’elles sont à demi consentantes3. » Le viol reste principalement perçu comme un crime monstrueux et archaïque ; seuls les viols d’enfants, les viols suivis de tentatives de meurtre ou de mutilations spectaculaires, les viols entre des membres de classes sociales très hétérogènes, ou encore les incestes, semblent être perçus comme de véritables viols.

La littérature du XIXe siècle soulève un paradoxe analogue : la presse s’empare des viols les plus effroyables pour en faire la matière de faits divers scandaleux, et la littérature fictionnelle se saisit parallèlement de cette figure du violeur4, faisant naître un imaginaire du viol propre au XIXe siècle. Au moment de l’émergence de nouvelles normes bourgeoises qui valorisent l’univers domestique, opposant sphère publique et sphère privée, cette figure du violeur est celle de l’intrus ou de l’inconnu qui pénètre par effraction dans l’intérieur bourgeois. Dans le même temps, nombre de textes mettent en scène des interactions sexuelles, conjugales ou extra-conjugales, obtenues par la contrainte, dans lesquelles le consentement des femmes adultes est balayé, sans s’inscrire aussi nettement dans un régime de représentation d’altérisation de l’agresseur5. Ces récits ont pour intertexte la littérature libertine du XVIIIe siècle, peuplée de personnages de fausses prudes qui joueraient une « comédie du viol » légère et badine pour accéder au plaisir sans compromettre leur réputation usurpée de vertu.

En partant, en réception, de ce que nous percevons aujourd’hui comme des violences sexuelles du XIXe siècle, nous sommes donc confronté·e·s à des modalités de représentation particulièrement diverses et paradoxales, qui oscillent en particulier entre le pôle d’un imaginaire monstrueux du viol et celui d’une « comédie du viol », sans qu’il soit toujours simple de dire lesquels de ces récits racontaient un viol ou un attentat à la pudeur aux yeux de lecteurs et lectrices d’un XIXe siècle qui commence à penser les traumatismes de nature sexuelle et à prendre en compte leurs victimes. Dans la continuité de notre première journée d’étude, le parti-pris d’un point de départ conceptuel contemporain nous obligera à interroger les modalités de représentations textuelles des violences sexuelles, la variété de leurs significations et les paradoxes de leurs réceptions à partir d’un corpus large, afin de saisir les ambiguïtés et les nuances d’une littérature dont les rapports complexes à la réalité sont fortement reconfigurés au XIXe siècle.

Nous proposons d’interroger le problème du consentement et des violences sexuelles dans les textes littéraires du XIXe siècle à travers trois grands axes majeurs :

1. Une perspective sociocritique : sans présenter la littérature comme le strict reflet de la réalité, nous pourrons mener une enquête à la croisée de l’histoire des mentalités et de la littérature sur la question de la possibilité du consentement et la perception des violences sexuelles au XIXe siècle.

2. Le viol comme motif et ressource narrative : dans de nombreux romans naturalistes, le viol de l’héroïne adolescente est la cause d’un détraquement sexuel qui détermine son destin (Germinie Lacerteux, Renée dans La Curée, Madeleine Férat et tant d’autres). Nous interrogerons l’évolution au XIXe siècle et la cristallisation de certains emplois narratifs et symboliques du motif du viol.

3. Genres, esthétiques et registres dans les représentations de violences sexuelles : comment varient précisément les approches et les significations du consentement et des violences sexuelles ? L’on pourra s’intéresser en particulier aux différences de traitement des violences sexuelles en registre comique et en registre pathétique.

Pour aborder ces problèmes, nous rassemblerons des interventions axées sur l’analyse des notions de désir, de consentement et de violences sexuelles dans les représentations du XIXe siècle – la littérature bien sûr, mais également l’histoire et l’histoire de l’art.

  1. Georges Vigarello, Histoire du viol : XVIe-XXe siècle, Paris, Seuil, p. 104.
  2. Voir l’article 331 du Code des délits et des peines, dans le chapitre « Crimes et délits contre les personnes », dans la section IV « Attentats aux mœurs » : « quiconque aura commis le crime de viol, ou sera coupable de tout autre attentat à la pudeur, consommé ou tenté avec violence contre des individus de l’un ou de l’autre sexe, sera puni de la réclusion ».
  3. Anne-Marie Sohn, Du premier baiser à l’alcôve. La sexualité des Français au quotidien (1850-1950), Paris, Aubier, 1996, p. 305.
  4. À propos de la circulation des représentations du viol et de la figure du violeur entre la presse et la littérature naturaliste, voir Chantal Pierre, « Viols naturalistes : « commune histoire » ou « épouvantable aventure » ? », Tangences n°114, 2017, p. 61-78.
  5. Voir à propos de cette dynamique d’altérisation dans la construction de la figure du violeur les travaux de Sabine Sielke sur la « rhétorique du viol » dans la littérature américaine (Sabine Sielke, Reading rape: the rhetoric of sexual violence in American literature and culture, 1790-1990, Princeton, Princeton University Press, 2002).

 

Bibliographie

Angenot, Marc, Le cru et le faisandé. Sexe, discours social et littérature à la Belle-Epoque, Bruxelles, Labor, 1986.

Corbin, Alain, L’Harmonie des plaisirs, les manières de jouir du siècle des Lumières à l’avènement de la sexologie, Paris, Perrin, 2008.

Glaudes, Pierre, « Le viol de Sébastien. À propos de Sébastien Roch d’Octave Mirbeau », Tangences n°114, 2017, p.79-100.

Hamon, Philippe et Viboud, Alexandrine, Dictionnaire thématique du roman de mœurs en France (1814-1914), Paris, Presses Sorbonne nouvelle, 2008.

Kerlouégan, François, Ce fatal excès du désir, Poétique du corps romantique, Paris, Champion, 2006.

Mesch, Rachel, The Hysteric’s Revenge. French women writers at the fin de siècle, Nashville, Vanderbilt University Press, 2003.

Mortas, Pauline, Une rose épineuse. La défloration au XIXe siècle en France, Paris, PUR, 2017.

Muller, Caroline, La direction de conscience au XIXe siècle (France, 1850-1914). Contribution à l’histoire du genre et du fait religieux, thèse de doctorat soutenue à Université Lumière Lyon 2, 2017.

Muller, Caroline, «Retirer les guillemets. À propos de l’étude du viol conjugal et du nécessaire anachronisme»: https://consciences.hypotheses.org/768.

Pierre, Chantal, «Viols naturalistes: “commune histoire” ou “épouvantable aventure”?», Tangences n°114, 2017, p.61-78.
Sielke, Sabine, Reading rape: the rhetoric of sexual violence in American literature and culture, 1790-1990, Princeton, Princeton University Press, 2002.

Sohn, Anne-Marie, Chrysalides. Femmes dans la vie privée XIXe-XXe siècles, Paris, Publications de la Sorbonne, 1996.

Sohn, Anne-Marie, Du premier baiser à l’alcôve. La sexualité des Français au quotidien (1850-1950), Paris, Aubier, 1996.

Vigarello, Georges, Histoire du viol, XVIe-XXe siècle, Paris, Seuil, 1998.

Share this:

  • Imprimer
  • E-mail
  • Twitter
  • WhatsApp
  • LinkedIn
  • Plus
  • Pinterest
  • Tumblr
  • Facebook

WordPress:

J’aime chargement…

Entrez votre adresse mail pour être averti(e) des nouvelles publications

Rejoignez les 2 025 autres abonnés

Robespierre, les femmes et la Révolution (Éditions IMHO)

Un recueil de textes des Enragé·e·s (Éditions IMHO)

Gazouillons ! « La Révolution et nous » & « Lignes de force » sur le même fil Twitter

Follow @LignesDeForce

Blogroll

  • Annales historiques de la Révolution française
  • Archives du féminisme
  • Archives en libre accès
  • Éditions IMHO
  • Éditions L'Insomniaque
  • Éditions La Digitale
  • Éditions Libertalia
  • « A literary Tour de France »
  • «La Révolution française»
  • Bibliothèque Marguerite Durand
  • CIRA Lausanne
  • CIRA Marseille
  • Corps et politique
  • Genre et Classes populaires
  • Institut d'histoire de la Révolution française
  • Institut international d'histoire sociale
  • Jean Paul MARAT
  • Liberty, Equality, Fraternity
  • LIGNES DE FORCE
  • Mnémosyne
  • Musée de la Révolution (Vizille)
  • Noire métropole
  • Paris luttes info
  • Réflexivités
  • Révolution française
  • Révolution française et lutte des classes
  • Sentiers révolutionnaires
  • Société des études robespierristes (le carnet)
  • Société des études robespierristes (le site)

Les biographies de Théophile Leclerc & Pauline Léon (Éditions La Digitale)

Nuage

1793 Albert Mathiez Albert Soboul Amazones Anarchisme Annales historiques de la Révolution française Annie Duprat Annie Geffroy Babeuf Bonnet phrygien Charlotte Corday Christine Fauré Claire Lacombe Clubs de femmes Colonies Commune de 1871 Communisme Convention nationale Dames de la Halle Daniel Guérin Dominique Godineau Démocratie directe Emmanuel Macron Enragé·e·s Esclavage Femmes en armes Féminisme Guillaume Mazeau Guillotine Hervé Leuwers Hébert Jacobins Jacques Guilhaumou Jacques Roux Jean-Clément Martin Jean-François Varlet Jean-Jacques Rousseau Littérature Louis XVI Lumières Lutte des classes Marat Marc Belissa Marie-Antoinette Michel Biard Michel Onfray Olympe de Gouges Paul Chopelin Pauline Léon Peinture Philippe Bourdin Pierre Serna Prise de la Bastille Robespierre Républicaines révolutionnaires Révolution espagnole Sade Sans-culottes Serge Aberdam Société des études robespierristes Stéphanie Roza Terreur Théophile Leclerc Théroigne de Méricourt Théâtre Tricoteuses Utopie Vocabulaire Walter Markov «Conditions matérielles de la recherche» «Gilets jaunes» « Théorie du genre » Éditions IMHO Éditions Libertalia Éducation

Rubriques

  • «Annonces» (382)
  • «Articles» (219)
  • « Sonothèque » (7)
  • «Bêtisier» (73)
  • «Bibliothèque» (248)
  • «Billets» (26)
  • «Conditions matérielles de la recherche» (28)
  • «D'une révolution l'autre» (35)
  • «Démocratie directe XVIIIe-XXIe siècle» (12)
  • «De la révolution» (1)
  • «Documents» (238)
  • «Faites comme chez vous !» (14)
  • «La parole à…» (10)
  • «La propagande misogyne» (4)
  • «Mémo» (1)
  • «Sonothèque» (2)
  • «Textes de femmes» (30)
  • «Usages militants de la Révolution» (76)
  • Cartes postales (25)
  • Concordance guerrière (3)
  • La Révolution dans la publicité (4)
  • Littérature “grise” (12)
  • Vidéothèque (52)

Récent

  • “Les Jacobins: des centralisateurs?”, par Côme Simien 14 décembre 2022
  • “Faire, écrire et raconter la Révolution” ~ 13, 14 & 15 décembre 30 novembre 2022
  • “Contre-révolutionnaires? Des femmes résistent aux changements” ~ par Solenn Mabo 23 novembre 2022
  • “Le maître d’école du village au temps des Lumières et de la Révolution” ~ par Côme Simien 19 novembre 2022
  • Les mascottes des jeux olympiques et paralympiques de 2024 sont des bonnets phrygiens 15 novembre 2022
  • “Le statut de la femme esclave dans les colonies occidentales françaises” ~ par Cécilia Elimort-Trani 13 novembre 2022
  • “Policiers de Paris. Les commissaires de police en Révolution (1789-1799)” ~ par Vincent Denis 11 novembre 2022
  • “1793. Brûlez ces saints que l’on ne saurait croire” ~ par Philippe Bourdin 1 novembre 2022
  • “La grande peur de l’été 1789” ~ par Henri Vignolles 20 octobre 2022
  • “La république de Prieur de la Marne. Défendre les droits de l’homme en état de guerre, 1792-an II” ~ par Suzanne Levin 17 octobre 2022

Archives

Ça compte !

  • 316 293 : C'est le nombre de fois que des textes de ce blogue ont été consultés.

Un jour, un article

mars 2023
L M M J V S D
 12345
6789101112
13141516171819
20212223242526
2728293031  
« Déc    

De la Révolution

Suivez-moi sur Twitter

Mes Tweets

Coup d’œil

Lignes de force

Nouveau bulletin du CIRA Marseille

Bulletin de santé de décembre (réservé à celles et ceux que ça intéresse vraiment!)

Bracelet électronique obligatoire au collège (dans la Sarthe)

“NÉGATIF” (n° 32, septembre 2022)

Les enfants ont droit à une vie privée

Feuille d’infos du CIRA Marseille

<strong>De la discrète disparition du désir</strong>

“Les roses de l’alphabet” ~ de Guy Girard

“En quête d’héroïnes” ~ par Caroline Granier

Nouvelle livraison de “Casse-Rôles” ~ Maudite soit la guerre!

Propulsé par WordPress.com.

  • Suivre Abonné∙e
    • LA RÉVOLUTION ET NOUS
    • Rejoignez 256 autres abonné∙e∙s
    • Vous disposez déjà dʼun compte WordPress ? Connectez-vous maintenant.
    • LA RÉVOLUTION ET NOUS
    • Personnaliser
    • Suivre Abonné∙e
    • S’inscrire
    • Connexion
    • Signaler ce contenu
    • Voir le site dans le Lecteur
    • Gérer les abonnements
    • Réduire cette barre
 

Chargement des commentaires…
 

    %d blogueurs aiment cette page :