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LA RÉVOLUTION ET NOUS

~ le blogue historien de Claude Guillon

LA  RÉVOLUTION  ET  NOUS

Archives de Tag: Vendée

“Les Vendéens” ~ par Jean-Clément Martin

17 dimanche Avr 2022

Posted by Claude Guillon in «Annonces», «Bibliothèque»

≈ Commentaires fermés sur “Les Vendéens” ~ par Jean-Clément Martin

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Enragé·e·s, Girondins, Jean-Clément Martin, Religion, Vendée

En 1793, alors que la Révolution française se radicalise et cherche à se défendre contre les pays voisins, la mobilisation de 300 000 hommes déclenche des révoltes dans de nombreuses régions. Mais c’est dans le département de la Vendée, le 19 mars 1793, qu’une troupe d’insurgés disperse l’armée venue rétablir l’ordre. Une guerre particulièrement violente, menée sous l’impulsion de la Convention à Paris, suit cet événement fondateur et soude entre eux les révoltés, appelés désormais les Vendéens, des Sables-d’Olonne à Saumur, de Nantes à Luçon.

La guerre et la répression qui la prolonge unissent les populations dans une même identité aux yeux de tout le pays. Elles donnent aux révoltés une identité politique qui perdurera après la fin de la guerre. La région Vendée est née et les Vendéens deviennent les héros de la Contre-Révolution, défenseurs du royalisme et du catholicisme.

Cette lutte continue pendant les deux siècles suivants, chaque génération se réaffirmant, bon gré mal gré, vendéenne ou républicaine jusqu’au XXIe siècle. Ce livre est la biographie collective de cette communauté célèbre dans le monde entier.

Jean-Clément Martin, grâce à une disposition pour la synthèse maintes fois saluée ici, réussit cette fois le prodige de rédiger un livre de poche de moins de deux cents pages* sur les révoltes vendéennes qui se lit comme un roman policier. Il en souligne les paradoxes: elles ne seront longtemps prises au sérieux ni par l’Angleterre ni par les Émigrés; elles laissent une place beaucoup plus grande à la participation des femmes au combat que la République.

Martin montre très bien que «la Vendée» s’est largement fabriquée à Paris, dans les affrontements entre «Girondins», Montagnards et sans-culottes. Seul étonnement: l’absence fût-ce d’une seule mention des Enragés, que Martin connaît très bien, quand il revient à de nombreuses reprises sur les «Hébertistes».

* Ce livre est la version revue et corrigée du texte d’un ensemble de quatre CD audio déjà signalée ici-même.

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“La Révolution n’est pas terminée. Interventions 1981-2021” ~ par Jean-Clément Martin

05 samedi Fév 2022

Posted by Claude Guillon in «Annonces», «Bibliothèque»

≈ Commentaires fermés sur “La Révolution n’est pas terminée. Interventions 1981-2021” ~ par Jean-Clément Martin

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Jean-Clément Martin, Pierre Schoeller, Robespierre, Samuel Paty, Vendée

Page dédiée sur le site de l’éditeur.

Ce livre s’est imposé après la décapitation du professeur d’histoire-géographie, Samuel Paty, le 16 octobre 2020 à Conflans-Saint-Honorine. Non seulement le mot « décapitation » ajoute à l’horreur, mais il m’a obligé à réfléchir sur notre rapport à ce passé qui n’est vraiment pas passé. Nous décrivons sans frémir l’échafaud et l’exécution du roi ; nos querelles politiques sont l’occasion d’évoquer la guillotine comme moyen de vaincre nos adversaires. Heureusement nous en restons là, même si la violence des discours inspirés des grands épisodes révolutionnaire est usuelle et ne choque personne.

Même si cette décapitation ne devait rien à cet ancrage, elle devait nous contraindre à réexaminer ces habitudes et à interroger notre façon de vivre avec la violence historique, toujours là, au creux de notre histoire nationale. Il m’a semblé que l’hommage rendu à Samuel Paty ne pouvait pas se dispenser de la confrontation entre ce que nous rejetons aujourd’hui du passé et ce que nous en acceptons sans frémir.

Tout le reste a suivi. Depuis quelques dizaines d’années j’ai lié l’étude du passé à la compréhension de l’actualité au gré d’interventions dans des journaux, dans des revues, comme dans des documentaires ou des émissions radiophoniques ou télévisuelles, depuis peu dans des blogs. Cette activité participe de l’indispensable « vulgarisation » de l’histoire dans l’enseignement et dans les ouvrages destinés au « grand public ». Si les paroles s’envolent, les écrits restent et le parti a été pris de rassembler ceux qui semblent les plus pertinents pour attirer l’attention sur cette spécificité mémorielle.

La volonté de montrer qu’on peut tenir les mêmes raisonnements, les mêmes démonstrations dans des médias d’obédiences diverses voire radicalement opposées, a été aussi déterminante. Je suis convaincu qu’il est possible d’argumenter sans compromissions avec tous les interlocuteurs en respectant exactement les résultats de ma recherche, que ceux-ci aillent ou non avec l’attente du demandeur. Il serait présomptueux de penser qu’une étude historique, même la plus approfondie, permettrait d’assurer la possession de « la vérité ». Ce serait même vain, l’histoire reposant plus sur l’examen collectif des traces et des preuves et son enseignement dépendant des conclusions contradictoires et de l’exposition du système de preuves.

Je n’entends pas non plus juger des bons et mauvais usages du passé. Mon expérience de plus de quarante ans de recherche universitaire m’a appris qu’aucun cénacle ne peut s’arroger le droit d’en décider. Que personne ne s’y trompe, je suis fermement opposé à toute tentation relativiste qui accepterait que, finalement, toutes les opinions se valent ; je suis encore plus attaché à l’exposition des arguments et à leur discussion, même rude, enfin et surtout à la nécessité de proposer de conclusions claires, susceptibles d’être remises en cause. C’est l’esprit de ce livre.                                                  

À côté des ouvrages, interventions scientifiques, comptes rendus que j’ai été amené à réaliser dans les vingt dernières années, ce recueil rassemble des interventions dans la presse et dans les médias consacrés à la Révolution, à la Vendée et à leurs mémoires. J’y ai joint, un peu par nostalgie, deux textes plus anciens, datant des années 1980, quand la grande presse nationale publiait des articles historiques très spécialisés, témoignages d’un temps disparu, mais les enjeux de ces articles demeurent, me semble-t-il, très contemporains. Tous ces textes ont été repris, parfois écourtés, et la mention de leur première publication est rappelée en note. Trois thèmes essentiels organisent l’ensemble : la Révolution, avec la place de Robespierre, la compréhension de « la Terreur » ; la Vendée et la Contre-Révolution ; enfin le rapport à la mémoire, à la fiction et donc à la vérité. Pour conclure sur deux cas particuliers quand il faut se démarquer des usages dangereux de l’histoire afin d’apprécier le présent.

Un mot enfin pour expliquer pourquoi ces quarante années ont été consacrées à examiner, décortiquer, cette période historique. J’ai eu la chance, ou la malchance, d’en entamer l’étude par la guerre de Vendée, dès 1978-1980, me confrontant d’emblée à une polémique violente inscrite dans l’actualité immédiate. J’ai ensuite continué de considérer la décennie révolutionnaire en la mettant dans la perspective des deux siècles suivants, pour apprécier la transmission des souvenirs ainsi que la fabrication de l’histoire. Je me suis intéressé, logiquement, aux comparaisons entre révolutions, aux façons d’en rendre compte et de les comprendre. Les vagues de révolutions, de couleur, de velours… qui ont balayé l’Europe et la Méditerranée au début du XXIe siècle ont ravivé les questionnements – sans oublier la guerre qui a déchiré la Yougoslavie. Ne nous y trompons pas. Cette actualité ne m’a donné ni l’envie de ressasser de vieilles leçons ni l’idée de ressusciter un passé disparu, mais m’a plutôt obligé à reconsidérer nos façons de voir et de juger ce qui s’est effectivement passé pour forger de nouvelles approches et de nouveaux outils. C’est en cela que l’Histoire continue et que la Révolution n’est pas terminée.

En 2008, Vincent Peillon avait publié, au Seuil, un livre intitulé La Révolution française n’est pas terminée, en réponse à François Furet. Le titre de ce livre lui fait écho, mais à un adjectif près, parce que nos points de vue ne sont pas les mêmes, l’idée de « révolution » comptant ici plus dans la discussion que l’examen de l’exemple français, qui reste évidemment la référence.

 

         Table des matières

  • La Révolution toujours actuelle                                                             
  • 1- Révolution                                                                                  
  • Hommage à Samuel Paty ….   Blog Médiapart, 10 octobre 2020.
  • Que ceux qui invoquent la Révolution française restent modestes et prudents  Le Monde, 10 novembre 2020 ; L’Humanité quotidien, 14 juin 2019 ; Le Monde, 17-18 juillet 2016.
  • La Révolution conserve sa valeur d’usage Causeur, 5 mars 2010
  • La révolution française, un mort toujours vivant ? Politis, décembre 2016-janvier 2017
  • Quand la souveraineté du peuple était à l’ordre du jour Les Tribunes de l’Hétairie 6 février 2019
  • Les quatre révolutions françaises  Royaliste, 1043, 11-24 novembre 2013
  • Mais pourquoi sommes-nous toujours schizophrènes ? « Cercle des patriotes disparus », 10 septembre 2019
  • 2- Vendée et contre-révolution                                                     
  • Vendée : la guerre de deux cents ans  Le Monde, 16 février 1981
  • Autour du bicentenaire des massacres de Vendée  Le Monde, 29 juin 1993
  • Il y eut des crimes de guerre mais pas de projet génocidaire L’ Humanité quotidien, 29 janvier 2013
  • Guerre de Vendée, il n’est pas possible de parler de « génocide » L’ Obs, 26 novembre 2017
  • Faut-il que la République se repente des massacres en Vendée ? Marianne, 17-21 novembre 2012
  • À propos des « lois mémorielles »…    IHRF 23 janvier 2012
  • 3- Mémoires et Vérité(s)                                                                         
  • Pour vivre la concurrence des passés…  Blog Médiapart, 29 juillet 2020
  • Révolution et fake news, quelle vérité ?  Blog Médiapart, 30 avril 2018
  • Faut-il défendre (encore) la Révolution ?  Blog Médiapart, 13 février 2018
  • Pour une rue Robespierre, au nom de l’Histoire Blog Médiapart, 11 juin 2016
  • La Vendée, miroir de l’histoire de France Humanité Dimanche 12-18 décembre 2019
  • À propos du film de Pierre Schoeller, Un peuple et son roi    Blog Médiapart, 10 octobre 2018
  • La Révolution arc-en-ciel  Marianne, 14-21 mai 2021
  • 4- Respecter l’histoire                                                                           
  • De la nécessité de bien nommer les choses   L’Humanité Dimanche, 31 janvier-6 février 2019
  • Le renvoi à 1789 égare plus qu’il n’éclaire  Le Monde, 21 février 2011

Bonne idée de réunir ces textes initialement écrits pour un journal ou pour son blogue de Médiapart.

On y admire Jean-Clément Martin enfonçant à grands coups de marteaux (précepte nietzschéen) les mêmes clous, qui paraissent se dérober, comme s’ils étaient faits de caoutchouc.

Non, la « Terreur » n’a jamais été « mise  à l’ordre du jour » ! Et encore moins par Robespierre !

Non, la répression de l’insurrection catholique vendéenne ne fut pas un « génocide » (pas plus que la retraite de Russie qui causa grosso modo le même nombre de morts, soit environ 200 000, ce qui n’est certes pas négligeable…).

Jean-Clément Martin étudie, notamment à partir de la Vendée, la persistance des mémoires – et des affabulations – qui sculpte et anime l’inconscient historique français et, plus trivialement, les cartes électorales.

Jamais trop agressif – quand il épingle tel « historien » spécialiste du métropolitain, par exemple – Martin mise tout sur la pédagogie, au service de laquelle il met son talent pour la synthèse (déjà salué ici-même).

208 pages, 17 €.

Statut de l’ouvrage: acquis en librairie.

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“Vivre la Révolution (1792-1795)” ~ nouveau numéro des “Annales historiques de la Révolution française”

30 jeudi Sep 2021

Posted by Claude Guillon in «Annonces»

≈ Commentaires fermés sur “Vivre la Révolution (1792-1795)” ~ nouveau numéro des “Annales historiques de la Révolution française”

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Annales historiques de la Révolution française, Anne Rolland-Boulestreau, Annie Duprat, Éric Saunier, Côme Simien, Karine Rance, Marc-Antoine Jullien, Nicolas Soulas, Samuel Guicheteau, Société des études robespierristes, Terreur, Vendée, Virginie Martin

Je signale avec retard (il est lui-même arrivé fort tard, et je n’étais plus chez moi) le dernier numéro des AHRF.

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“Merveilleuse” ?

03 mardi Août 2021

Posted by Claude Guillon in «Documents»

≈ Commentaires fermés sur “Merveilleuse” ?

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«Merveilleuses», Directoire, Sculpture, Vendée

C’est un très beau buste en terre cuite. Il représente une femme aux cheveux courts et frisés sous un bicorne, donc une coiffure d’homme. De plus, ce bicorne porte sur le devant, non pas seulement un «cœur», comme le note sobrement la notice de l’antiquaire, mais un cœur surmonté de flammes, soit l’un des attributs traditionnels du «cœur sacré de Jésus» (repris par les Vendéens), avec la croix, la couronne d’épines  et les gouttes de sang, toutes absentes ici.

Un rapide survol de l’iconographie disponible sur le Net ne m’a pas permis de trouver un équivalent de cette représentation. Alors, Merveilleuse ? Oui pour les cheveux courts et frisés, «à la romaine». Mais que penser de la confusion des genres (chapeau), que les Merveilleuses ne pratiquent guère, elles qui exhibent volontiers leurs charmes sous des gazes indiscrètes, et de l’ostentation du symbole catholique?

Le plumet tricolore peut être porté par une Merveilleuse, mais il ne va guère avec le cœur: il a pu être ajouté ou modifié postérieurement à l’exécution du buste.

Reste que l’expression mi-étonnée mi-amusée de la dame ne manque pas de charme…

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“Horizons révolutionnaires” ~ Journée d’études le 19 mai 2021

04 mardi Mai 2021

Posted by Claude Guillon in «Annonces»

≈ Commentaires fermés sur “Horizons révolutionnaires” ~ Journée d’études le 19 mai 2021

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Anaelle Juguet, Anatole Lemaire-Hubert, Émilien Arnaud, Côme Simien, Edern Royer, Frédéric Régent, Gabrielle Housset, Haïm Burstin, Jean-Luc Chappey, Johanne Perrin, Jonathan Georges, Josselin Prouteau, Lebas, Louis Petitjean, Mélisande Krypic, Pierre Serna, Rafe Blaufarb, Saint-Just, Vendée

Cliquez sur l’image pour l’AGRANDIR.

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“Les Vendéens. La dernière guerre civile française. Révolution/contre-révolution” ~ 4 CD audio par Jean-Clément Martin

29 vendredi Jan 2021

Posted by Claude Guillon in «Annonces», «Sonothèque»

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«Colonnes infernales», Jean-Clément Martin, Napoléon, Sans-culottes, Turreau, Vendée

Les Presses Universitaires de France et Frémeaux & Associés proposent cette histoire des Vendéens, analysée et expliquée par Jean-Clément Martin, professeur émérite de l’Université Paris 1, spécialiste de l’histoire de la Révolution française, de la Contre-Révolution et de la guerre de Vendée.
D’une escarmouche locale à la guerre civile, « la guerre de Vendée » est devenue le symbole de la contre-révolution. Dans le contexte révolutionnaire, les chouanneries vendéennes attisent les tensions nationales entre Montagnards et Girondins. Diverses parties de la société française rejoignent la révolte. La plus grande guerre civile de l’histoire de France débute et cristallise les contradictions de cette société en pleine transition. Jean-Clément Martin nous propose le récit vivant de cet épisode de l’histoire de France et donne des clés sur le processus mémoriel douloureux qui nous en sépare.

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Sur le livre de Claude Quétel “Crois ou meurs! Histoire incorrecte de la Révolution française“ ~ par J.-C. Martin

27 samedi Juil 2019

Posted by Claude Guillon in «Bibliothèque»

≈ Commentaires fermés sur Sur le livre de Claude Quétel “Crois ou meurs! Histoire incorrecte de la Révolution française“ ~ par J.-C. Martin

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Claude Quétel, Jean-Clément Martin, Louis XVI, Robespierre, Saint-Just, Terreur, Vendée

Claude Quétel est bien connu pour ses travaux sur la France de la monarchie, comme sur la seconde guerre mondiale, en liaison avec ses fonctions de direction exercées auprès du Mémorial de Caen. Sa lecture très critique de la Révolution est tout aussi connue. En témoigne, par exemple, son interview par la radio RCJ, quand d’emblée il récuse les positions de François Furet en considérant qu’il n’est pas possible de distinguer deux révolutions, l’une bonne, celle de 1789 et des Droits de l’Homme, l’autre, celle de 1793 et de la Terreur. Pour C. Quétel, toute la Révolution et ses prétentions à l’invention des Droits de l’Homme sont condamnables sans rien pouvoir sauver.

C’est l’essentiel de la leçon de ce livre qui voit la Révolution comme un «épisode exécrable, de bout en bout, de l’histoire de France. Elle ne fut pas le magnifique soulèvement de tout un peuple mais une folie meurtrière et inutile, une guerre civile dont la mémoire continue aujourd’hui encore à diviser fondamentalement les Français» (p. 15). Cette position est tenue d’ un bout à l’ autre de l’ ouvrage commencé par un chapitre intitulé «le poison du philosophisme». La Révolution est ainsi résumée à l’action des «philosophes» qui ont entretenu l’opinion dans la croyance que «l’utopie» était possible. La faiblesse du roi a fait le reste. L’utopisme imposé par «L’Homo ideologicus» a installé une société «d’essence totalitaire» (p. 20) qualificatif qui sera appliqué à l’Assemblée nationale (p. 133), aux députés jacobins (p. 214, 267).

Les États généraux ont donc ouvert la boîte de Pandore (p. 69) et précipité la France dans le désastre. L’incompétence des élus du Tiers état a été le facteur déterminant dans cette invention, puisque c’est leur «coup de baguette magique» qui dès la mi-juin est déterminante (p. 78). La loi martiale, d’octobre 1790, est donc un pas vers la Terreur, parce que le «jacobinisme dirige tout» (p. 134,138). La «mécanique infernale» est donc en place et personne n’y échappe puisqu’il s’agit bien d’une rupture totale avec la tradition et la religion – trait qui vise d’abord les Girondins, connus pour leur athéisme (p. 214). Tout change bien entendu quand les Jacobins prennent le pouvoir. Les sans-culottes ne sont que leur «masse de manœuvre» (p. 217) et Robespierre a senti que «le fruit est mûr et prêche soudain pour la déchéance de Louis XVI» (p. 222). Le vote fatidique du 17 janvier 1793 s’achève sur «387 voix pour la peine de mort, 334 contre». Le recomptage du lendemain, donne «361 voix pour la mort et 360 contre» (p. 250). Chiffres dont on reparlera.

La Terreur s’installe sous la conduite de Robespierre, malgré la désertion des soldats (p. 259), contre l’insurrection de la Vendée, provoquant des massacres qui seront cachés (p. 366). L’auteur fait le récit, bien connu, des luttes intestines parmi les Conventionnels, scandées par les massacres et la guillotine. La Terreur s’arrête, comme il se doit, à l’arrêt de Thermidor, annoncé par la coalition contre Robespierre. Sans plus de novation, le récit reprend les démonstrations données depuis des lustres sur les thermidoriens, leurs règlements de compte et leur faillite, mais aussi leur façon de solder la Révolution : les royalistes apparaissent après 1795, le bilan de la guerre de Vendée est tiré et la Révolution est définitivement un bloc considéré comme achevé – et détruit – par le coup d’État de Napoléon.

En quoi cette histoire est-elle «incorrecte» comme le veut le sous-titre? Pour l’auteur, elle l’est parce qu’elle prend le contrepied des histoires admises, classique (ou marxiste) ou révisionniste, comme si, en ce début de xxie siècle, l’historiographie se partageait uniquement en deux courants. Déjà au moment du bicentenaire, les ouvrages de J. Tulard, de J. Godechot et de D. Guérin, pour tenir compte très cavalièrement de l’étendue de l’éventail, attestaient pourtant de la diversité des approches, qui s’est accrue par la suite s’ouvrant à de nouvelles perspectives, à commencer par l’histoire des femmes et du genre, et celles des colonies, toutes deux considérées comme particulièrement impertinentes voire carrément incorrectes par certains courants! Le livre de C. Quétel s’inscrit exactement dans la tradition illustrée par Taine, avec ses Origines de la France contemporaine, dont il reprend les grandes lignes, ainsi que des livres de Cochin et de Gaxotte, dénonçant les philosophes (ici le «philosophisme») et le jacobinisme – ce dernier jamais expliqué, toujours invoqué, qui disparait mystérieusement après avoir exercé une prééminence absolue!

La caractéristique majeure du livre tient dans les certitudes affirmées. Toute la révolution repose sur une cause unique, la contestation des philosophes relayée par les jacobins, aidée en quelque sorte par la faiblesse du roi. En aucun cas, les crises économiques et sociales ne jouent de rôle, encore moins les volontés réformatrices de la monarchie et les refus des «privilégiés», ou dit autrement la crise ouverte par l’opposition à la centralisation administrative et politique. Inutile de chercher le rôle dévastateur des critiques envers le couple royal et des rivalités dans la Cour, comme de vouloir comprendre le jeu compliqué des courants rivaux dans l’Église catholique et des remises en cause de la société que les jansénistes (pour faire bref) réclamaient. Que la révolution ait pu commencer outre-Atlantique et transiter dans tous les pays environnants, n’est pas prise en compte non plus pas plus que les répercussions compliquées de l’intervention du pays dans la guerre d’indépendance américaine ou dans les conflits politiques aux Pays-Bas et dans les provinces «belgiques» de l’Empire.

Ainsi il aurait suffi que le mauvais esprit qui a inspiré les cahiers de doléances soit libéré par l’ouverture de États généraux remplis d’incompétents dangereux pour provoquer l’écroulement de tout l’édifice. Il y aurait alors certainement à réfléchir, dans cette perspective, sur la faiblesse intrinsèque de la monarchie balayée si rapidement, en relevant que précisément les monarchies environnantes, soumises elles aussi aux mêmes influences, allaient résister et même rétablir en 1815 une Europe monarchique. Il est paradoxal que l’auteur n’ait pas tenu compte de cette compréhension des faits, qui allait finalement dans son sens pour s’en tenir opiniâtrement à sa condamnation de «l’utopie» révolutionnaire tout en assurant qu’elle ne fut qu’un mythe et un échec et que ses retombées sont aujourd’hui disparues.

On n’en finirait pas de relever les événements oubliés alors qu’ils ont été déterminants, à commencer par l’émeute de Rennes de janvier 1789, si importante pour l’Ouest mais si révélatrice de la cassure entre les anciennes élites et les nouvelles, annonçant toute la décennie et même l’essentiel du XIXe siècle. À cela s’ajoute les présentations contestables. L’annonce du verdict condamnant le roi à la mort est un bon exemple. L’auteur donne d’abord les chiffres les moins contestables (387 pour la mort et 344 pour la détention ou la mort avec condition, ce qui est déjà à rappeler) puis ajoute que le recomptage donne 361 contre 360. La présentation a été faite effectivement au lendemain du scrutin – et elle est reprise régulièrement pour insister sur LA voix qui a été déterminante, qui aurait été celle de Philippe Egalite. Mais c’est amalgamer toutes les voix qui étaient favorables à la détention, à la mort sans condition ou à la mort avec l’éventualité d’un délai pour souligner la faiblesse de la majorité. L’argument est purement polémique. Car un autre calcul est possible et plus révélateur : en additionnant tous les votes réclamant la mort (immédiate, avec délai ou sous condition) le total est de 431 contre les votes pour la détention ou l’expulsion qui n’atteignent que 290!

Relevons aussi la notation rapide de la p. 366: «Jusqu’alors, rien ou presque n’avait filtré à Paris des épouvantables massacres de Lyon, de Nantes… Toute l’information était sous l’étroit contrôle des patriotes». Que faire alors des pétitions des femmes de Lyon qui arrivent à la Convention et participent au rappel des représentants en mission, tout comme le rappel de Carrier à Paris provoqué par les informations venus des Nantais et de l’envoyé de Robespierre, nouvelles qui sont discutées – certes avec beaucoup d’imprécisions – dans les rues de Paris en ces jours de janvier-février 1794! La «Terreur», peu importe les incertitudes de la politique, les jeux compliqués des groupes accaparant le pouvoir, les manipulations des Conventionnels et enfin cette invention d’un régime, la terreur a une densité, un poids, une réalité indéniables en tous points comparables avec la terreur bolchevique – voire nazie.

Dans la vision des choses proposée par ce livre, toute complexité disparaît. Il est impossible ici de citer tous les événements et toutes les circonstances qui entraînèrent la Révolution dans des situations totalement imprévues, ce que Saint-Just, Robespierre et Mallet du Pan appelèrent «la force des choses». Ce furent ces rouages qui engagèrent le pays dans la réforme totale du pays (en s’appuyant sur ce qui avait été lancé depuis les années 1780), dans la guerre contre l’Europe (en profitant du nationalisme affirmé depuis la guerre de Sept ans et qui allait s’affirmer durablement pendant tout le siècle suivant), dans la redistribution des biens de l’Église (qui ne sera pas remis en cause ensuite), dans les expériences politiques les plus violentes (peu différentes d’ailleurs de ce qui s’était passé aux États-Unis, de ce qui allait se passer en Irlande en 1797-1798, sans parler de la façon dont la guerre d’Espagne allait se mener après 1808). Invoquer une linéarité ou une causalité unique interdit de facto de faire de l’histoire. À propos de la période révolutionnaire, c’est se cantonner dans d’emblée dans un récit biaisé. Pour ne prendre qu’un exemple, ne pas accorder une place aux rivalités entre Jacobins et sans-culottes, et considérer des derniers comme des auxiliaires peu évolués, à la botte des premiers, est se fourvoyer, comme en n’accordant pas d’attention aux multiples formes que «la» Contre-révolution a pu recouvrir.

L’objectif du livre n’est certainement pas de proposer une histoire analytique de la période révolutionnaire, mais bien de souffler sur les braises toujours chaudes de la fascination pour la Révolution considérée comme naissance catastrophique de la modernité. Je suis, sans surprise à vrai dire, pris à partie par deux fois. La première est liée à mon refus de considérer que la répression de la guerre de Vendée puisse être assimilée à un génocide. L’auteur se demande s’il «faut […] nécessairement une étiquette, un label aux atrocités commises en Vendée par les armées de la République? Pour les victimes, les enfants tués dans les bras de leurs mères, cela ne fait pas une grande différence» p. 405? Que ne pose-t-il pas la question à R. Sécher qui promut la notion de génocide! Je plaide, à l’inverse, pour qu’on se «contente» des notions de crimes de guerre ou contre l’humanité (comme d’ailleurs d’autres auteurs «vendéens» comme J. Hussenet, Détruisez la Vendée, 2007) et j’insiste sur le nombre élevé des victimes depuis trente ans.

La deuxième plus étonnante est que j’ai employé l’image du «creuset national» pour parler de la Révolution (p. 478). Mais s’il faut revenir au sens des mots, comme l’auteur le souhaite, parler d’un creuset est simplement dire que c’est dans cette période 1789-1799 que la nation a été reformée, recomposée, et que c’est le brassage violent qui a eu lieu, qui a généré des habitudes et des attitudes, des souvenirs et des fidélités, qui ont littéralement irrigué la vie collective pendant deux siècles. C’est bien ce creuset qui a opposé durablement droite et gauche, Révolution et Contre-Révolution, laïcité et catholicisme…, clivages qui continuent encore de garder une efficacité, même si nous sommes entrés dans un autre monde (je renvoie à mon Les Échos de la Terreur, Belin, 2018). Je me suis suffisamment insurgé contre toutes les analyses borgnes qui refusaient d’intégrer les mouvements hostiles à la Révolution (d’ailleurs laquelle) et je me suis suffisamment appliqué à l’étude de la Contre-Révolution (voir le Dictionnaire de la Contre-Révolution de 2011, Perrin) pour parler de creuset au sens où tous les éléments ont été ajoutés pêle-mêle pour créer une nation inédite.

Il n’y a pas là de «condamnation» de la monarchie (que je ne me résous pas à appeler Ancien Régime), il y a simplement prise en considération d’un état de fait – qui n’a pas empêché que le souvenir de la Vendée dure et finalement s’impose au moment du bicentenaire dans l’opinion nationale! (je renvoie à La Vendée de la Mémoire, qui va reparaître en septembre avec deux chapitres qui suivront les années 1980-2018).

Décidément l’idéologie ne vaut rien à l’histoire.

Jean-Clément Martin

Juillet 2019

_________________

Quétel Claude, Crois ou meurs ! Histoire incorrecte de la Révolution française, Paris, Tallandier / Perrin, 2019, 510 p.

 

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La contre-révolution racole…

10 lundi Juin 2019

Posted by Claude Guillon in «Bêtisier»

≈ Commentaires fermés sur La contre-révolution racole…

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Carrier, Jean-Clément Martin, Nantes, Terreur, Vendée

…avec des gros mots et des femmes dénudées: éternel radotage censé dénoncer le «silence» sur la Vendée.

Lisez plutôt les livres de Jean-Clément Martin !

Cliquez sur l’image pour l’AGRANDIR.

 

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“D’Oradour à la Vendée, pour faire le deuil” (2013), par Jean-Clément Martin

01 mercredi Nov 2017

Posted by Claude Guillon in «Articles», «La parole à…»

≈ Commentaires fermés sur “D’Oradour à la Vendée, pour faire le deuil” (2013), par Jean-Clément Martin

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«Colonnes infernales», Jean-Clément Martin, Jean-Marc Ayrault, Oradour-sur-Glane, Religion, Vendée

Comment se fait-il que la mort de civils et d’enfants puisse être ainsi source de recueillement et de réflexion ici et pas ailleurs, au-delà des luttes idéologiques et des enracinements mémoriels comme cela vient d’être effectué à Oradour ? Car des villages français ont, en effet, subi en 1793-1794 de telles atrocités de la part des armées envoyées par la République, sans que la mémoire nationale ne se réunisse aujourd’hui pour accepter cette réalité, pour envisager une réconciliation et un pardon et pour passer au-dessus des enjeux communautaristes. Le cas exemplaire est représenté par les Lucs-sur-Boulogne, commune au nord de La Roche-sur-Yon. Pour ce qu’elle avait subi, elle avait été comparée dans l’immédiat après seconde guerre mondiale à Oradour, certes dans une volonté polémique, mais reconnaissons le, à juste titre, puisque elle avait perdu au moins 500 habitants dont une centaine d’enfants. Indépendamment des discussions érudites qui peuvent se mener sur le nombre exact des victimes et les conditions exactes de leur mort, le massacre du 28 février 1794 est incontestable. Or, ces faits sont, en 2013, rappelés et commémorés par des institutions liées au Conseil général du département dans un mémorial pour la Vendée. Mise en place au lendemain du bicentenaire de la Révolution, cette commémoration porte en elle- même accusation contre la Révolution française prolongeant ainsi deux cents ans de guerre mémorielle autour de la Vendée.

Prenons en acte, mais admettons surtout qu’il serait temps que la paix se fasse et que symboliquement des représentants de l’État français viennent faire le deuil de tous ces événements tragiques qui empoisonnent encore et toujours la mémoire nationale. Il ne s’agit [pas] d’accabler la République actuelle d’une responsabilité qu’elle ne peut pas endosser, ni de renier des principes qui fondent la société française dans sa totalité. Il s’agit simplement de prendre la mesure de ce qui a eu lieu, de reconnaître des drames et de les mettre à leur place dans la trame historique qui compose l’histoire nationale. Il s’agit pas ici d’invoquer un quelconque et hypothétique devoir de mémoire ou de céder à des pressions politiciennes, mais plutôt d’exercer le droit d’inventaire dont les historiens sont investis qui permet, quand il est bien appliqué, que des mémoires opposées puissent panser leurs plaies sans perdre leurs enracinements et leurs cohérences.

Il est grand temps, deux cents après les tueries, que la mémoire française cesse de se fracturer autour de la période révolutionnaire. Pour cela il ne convient pas de se contenter d’amalgames et d’idées simplistes et surtout il est souhaitable qu’on ne s’arrête pas à des déclarations fondées seulement sur l’émotion. Celle-ci est travaillée par le discours politique qui lui donne du sens par son inscription dans le symbolique. La mort des enfants des Lucs doit avoir la même portée que ceux d’Oradour et doit recevoir la même prise en considération par la nation.

En 1993, la ville de Nantes, dont le maire était Jean-Marc Ayrault, avait accordé une reconnaissance aux événements de la guerre de 1793. L’attaque des Vendéens stoppée sur la place Viarmes avait été rappelée au cours d’une cérémonie. Nantes avait également intégré dans sa mémoire les aspects les plus tragiques de la traite des Noirs, au travers d’un colloque et d’une exposition. Pourquoi ne pas penser que l’homme politique qui a su combiner l’articulation des mémoires affrontées, dans l’Ouest, n’engage pas, maintenant, le pays dans une autre approche mémorielle réconciliant les France antagonistes nées depuis 1792-1793, sans rien oublier et sans rien gommer ? A l’évidence nous sommes devant des moments difficiles où l’unité nationale sera mise à l’épreuve, affrontons notre passé et parlons en ensemble, les risques d’éclatement et les surenchères seront au moins limités.

Jean-Clément Martin.

Une des plaques apposées par l’association contre-révolutionnaire “Le Souvenir vendéen”.

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Au Mans: «Histoires d’os»

28 lundi Mar 2016

Posted by Claude Guillon in «Annonces»

≈ Commentaires fermés sur Au Mans: «Histoires d’os»

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1793, Paul Chopelin, Société des études robespierristes, Vendée

Le tout récent site de la Société des études robespierristes publie un article de l’historien Paul Chopelin, intitulé «Quel destin pour les ossements des charniers du Mans ?».

Il traite de la querelle historique et politique qui fait rage depuis la découverte, au milieu des années 2000, de charniers datant de la Révolution.

On lira, sur le même sujet et sur le même site, une déclaration d’historien(ne)s spécialistes de la Révolution.

Capture d’écran 2016-03-25 à 20.14.26

Qui visite le musée de la Reine-Bérengère, dans la vieille ville du Mans, peut admirer le grand tableau de Jean Sorieul (1823-1871), La bataille du Mans, l’une des plus célèbres représentations picturales des guerres de Vendée. Exposée au Salon de 1852 et saluée par la critique, cette composition met en scène les violents combats de rue dont la cité cénomane fut le théâtre les 12 et 13 décembre 1793. L’artiste y glorifie le comportement supposé chevaleresque de l’armée républicaine : le général Marceau protège Mademoiselle des Melliers, le lieutenant-colonel Vidal sauve d’Autichamp en le revêtant de son uniforme, tandis qu’un soldat empêche une habitante du Mans d’achever un blessé vendéen. En 1886, Arsène Launay publie un recueil de lettres et de rapports de Jean-Claude Benaben, commissaire civil du département de Maine-et-Loire auprès de l’armée républicaine. Celui-ci offre une tout autre vision de la bataille, faite de pillages et de massacres commis par des troupes bien décidées à « exterminer » les « brigands ».

Ces deux versions de l’histoire témoignent de l’affrontement mémoriel qui oppose historiens « bleus » et historiens « blancs ». Chacun brandit des témoignages à l’appui de sa vision de l’histoire, chaque camp accusant l’autre de falsification. En attendant une véritable expertise scientifique globale des sources écrites des guerres de Vendée, l’étude des vestiges matériels des combats, enfouis dans le sol, permet de compléter notre documentation et de contribuer au renouvellement historiographique du sujet.

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