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Archives de Tag: Commune de 1871

“Le Socialisme sauvage” Auto-organisation & démocratie directe de 1789 à nos jours ~ Un livre de Charles Reeve

17 mercredi Jan 2018

Posted by Claude Guillon in «Bibliothèque», «Démocratie directe 1789-2016»

≈ Commentaires fermés sur “Le Socialisme sauvage” Auto-organisation & démocratie directe de 1789 à nos jours ~ Un livre de Charles Reeve

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1793, Anarchisme, Charles Reeve, Commune de 1871, Démocratie directe, Enragé(e)s, Jean-François Varlet, Kropotkine, Lutte des classes

Le 23 janvier paraît en librairies le nouveau livre de Charles Reeve, publié par L’Échappée: Le Socialisme sauvage. Essai sur l’auto-organisation et la démocratie directe dans les luttes, de 1789 à nos jours.

Je reproduis ci-après l’introduction de l’ouvrage et sa table des matières, par quoi les lectrices et lecteurs de ce blogue vérifieront qu’il ne peut qu’alimenter leur réflexion critique sur ce monde et l’histoire de celles et ceux qui ont tenté – souvent avec succès – de le transformer.

Inutile de dissimuler que l’auteur et moi nous connaissons depuis de très nombreuses années (parmi nos aventures communes: la revue Oiseau-tempête). Cependant, pas de «copinage» entre nous, c’est de la camaraderie.

_______________________

Vous pourrez rencontrer Charles Reeve

le mercredi 7 février

à la librairie QUILOMBO

23, rue Voltaire, Paris XIe, à 20h

_______________________

 

Arrivés à ce qui commence, ou l’éloge de l’excès …

 On nous dit que la fin du monde serait aujourd’hui plus facile à imaginer que la fin du capitalisme. Le propos, signé de la main d’un médiatique acteur de la scène néo-marxiste, est sombre et prête à confusion[1]. Il est aujourd’hui évident que le monde et le capitalisme risquent bien de n’avoir qu’une seule et même fin. Mais la formule traduit aussi l’état d’esprit des forces politiques défaites et déçues par l’effondrement du bloc capitaliste d’État, et pour qui l’espérance était indissociable d’un modèle étatique du bonheur social. Le slogan de Nuit debout du printemps 2016 : « Une autre fin du monde est possible » est une réplique positive à la formule pessimiste de Slavoj Žižek. Elle dit que, si la route du capitalisme, jalonnée d’horreurs et de barbarie, peut nous emmener, pour sûr, à la catastrophe finale, il nous reste toujours la liberté de penser à sa subversion et d’agir en conséquence. La fin du monde, capitaliste s’entend, ne sera pas nécessairement la fin du monde humain.

Nous n’avons pas fait un travail d’historien sur les diverses périodes révolutionnaires du mouvement socialiste, même si l’histoire est évidemment au centre de notre réflexion. Notre propos est de revisiter ces périodes, de les discuter, à travers le prisme des conceptions hérétiques du socialisme. Nous l’avons fait de façon parcellaire, parfois rapide, avec un parti pris assumé. Nous sommes concernés, interpellés, par les courants que l’historiographie officielle et officieuse – celles qui se placent du côté de la normalité des pouvoirs en place ou en devenir – appellent les « excès des extrêmes ». Et que les chefs du socialisme orthodoxe qualifièrent très tôt de « sauvages » car ils leur échappaient. Avec ce parti pris, nous revendiquons des préférences marquées : pour la défense du mandat impératif des enragés dans la Grande révolution française, pour le combat des soviets tentant de garder le pouvoir sur la réorganisation de la production et de la société au cours des révolutions russes, pour l’expérience d’autogouvernement des conseils et les tentatives de socialiser l’économie lors de la révolution allemande de 1918-20, pour les réalisations des collectivités anarchistes au cours de la révolution espagnole, pour les pratiques d’auto-organisation autonome lors de la grève générale de Mai 68 et de la Révolution portugaise de 1974-1975.

Un certain nombre de prémisses forment la charpente de cette conception que nous partageons avec des nuances et des désaccords non essentiels, avec celles et ceux qui se revendiquent des courants anti-autoritaires du socialisme. Les certitudes non négociables sont celles de la critique de la délégation permanente du pouvoir et du principe d’autorité qui lui est indissociablement lié, fondamentalement incompatibles avec la transformation du monde. Nous savons, d’expérience historique, que le processus contradictoire de subversion du capitalisme ne peut se développer que dans et par l’organisation assumée collectivement de nouvelles formes de vie, de production et de consommation par les intéressés eux-mêmes. Il ne peut trouver sa force que dans l’opposition déclarée aux séparations de l’économie, de la politique et de la société qui sont les fondements de la reproduction du vieux pouvoir.

Au-delà de ces certitudes, tout peut être discuté, questionné, et cet ouvrage se veut une contribution à cette mise à jour nécessaire.

En achevant notre parcours sur les mouvements récents et les débats qu’ils suscitent, nous tenons à rappeler qu’ils se rapprochent aussi des courants du socialisme sauvage. Car, avec leurs contradictions et limites, ces mouvements s’écartent des principes et des objectifs du socialisme des chefs, du parti qui possède le savoir de la transformation. A l’heure d’aujourd’hui, ces mouvements n’ont pas été récupérés ou dénaturés par les organisations institutionnelles du passé. Ils ont tout simplement manqué de la dynamique autonome, ce qui a permis aux vieilles tendances d’étouffer les graines de rupture. Les balbutiements de l’avenir se croisent toujours avec les derniers sursauts d’un passé en déroute. Mais les questions soulevées sont incontournables et sont là pour rester. Car les nouveaux possibles avancent par tâtonnements, par des poussées qui s’épuisent et qui recommencent.

Tout compte fait, nous n’avons toujours pas surmonté l’antagonisme entre la démocratie de délégation permanente et l’exercice direct de la souveraineté. Comme l’écrivait Pierre Kropotkine à propos de la Grande révolution, la démocratie directe doit travailler toujours à se faire jour dans les mouvements émancipateurs.

L’intention est donc de parcourir avec le lecteur ce fil rouge, ou « rouge et noir », de l’émancipation sociale, de l’exigence de la maîtrise de la subversion du monde par celles et ceux qui sont concernés et intéressés. Autrement dit, le chemin ardu et escarpé du socialisme sauvage, qui relie la Grande révolution à Occupy Wall Street.

[1] La formule est de Slavoj Žižek.

Vous pouvez cliquer sur l’image pour L’AGRANDIR.

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“Tout ça n’empêche pas Nicolas qu’la Commune ça rapporte !” (Air connu)

03 dimanche Déc 2017

Posted by Claude Guillon in «Articles»

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Anarchisme, Éditions Libertalia, Commune de 1871, Gustave Courbet, Louise Michel, Marchandise

Un récent message des éditions Libertalia sur Twitter m’a remis en mémoire une appropriation marchande dont j’avais l’intention de dire deux mots ici.

« Commune de Paris 1871 » est une marque créée en 2009 par de vieux jeunes gens qui se targuent d’avoir été grapheurs, et dont Libertalia a rencontré l’une des productions au magasin Le Printemps (le tee-shirt ci dessous) ; c’est aussi depuis deux ans une boutique parisienne (19, rue Commines, Paris IIIe).

Qu’y trouve-t-on ? Des vêtements, des accessoires de mode, une broche frappée du A cerclé des anarchistes brodé en fil d’or (35 € il ya deux ans), un mug vieilli réunissant Louise Michel et Gustave Courbet (86 € tout de même!), un autre aux couleurs du drapeau des Versaillais (ah ! jeunesse ignorante), un parfum, des coussins (« À mort !!! »). Et même, récemment, des produits dérivés… du Paris Saint-Germain !

Tout cela est présenté/justifié par un discours confus et pontifiant qui tente de faire accroire au gogo bohème qu’il va claquer son fric pour de la rebellitude. Ah ! boire dans le crâne de Louise Michel…

Cliquer sur l’image pour l’AGRANDIR.

Je recommande aux personnes qui s’intéressent à l’asservissement de l’imagination par la marchandise de jeter un œil aux notices biographiques des créateurs « Communards » (ainsi sont-ils présentés) avec lesquels la marque « Commune de Paris » a travaillé.

Devant tant de boursouflure, d’« insolence » autoproclamée, sans même parler de la démarche initiale qui s’apparente au viol de sépulture, on est partagé entre la pitié et l’envie d’administrer quelques salutaires paires de claques.

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Nouvelles récentes de Louise Michel…

07 samedi Oct 2017

Posted by Claude Guillon in «Annonces»

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Anarchisme, Commune de 1871, Femmes en armes, Louise Michel, Street Art

Elle a changé de look, et squatte le mur d’une caserne de la Garde républicaine, à Paris.

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Pauvre de Moix ! Vive nous-autres !

22 lundi Mai 2017

Posted by Claude Guillon in «Bêtisier», «D'une révolution l'autre»

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Aurélie Carrier, Éditions Libertalia, Éducation, Commune de 1871, Gustave Lefrançais, Lutte des classes, Pétroleuses, Robespierre, Terreur, Yann Moix

M. Yann Moix, romancier et chroniqueur télévisuel, a répondu à la proposition de l’hebdomadaire Marianne d’adresser une lettre au nouveau président de la République, M. Macron (d’ailleurs nostalgique du régime monarchique).

Il vous faudra méditer ceci : la France de 1789, comme celle de 1830, n’a rien contre les monarques institutionnels et institutionnalisés ; la France de 1789, comme celle de 1830, comme celle de 1848, est gourmande de politique et de droit. Mais méfiez-vous, monsieur le Président, de la France en colère, j’allais dire : de la France-colère. Celle de 1793 ; celle de 1871. Elle n’est pas légaliste, elle est haineuse ; elle prône l’égalité au bout d’une pique et n’aime pas perdre la face. Elle n’est pas le peuple, elle est la foule. Elle n’est pas la démocratie, elle est l’ochlocratie[1]. Cette France ne vous fera pas le moindre cadeau. […]

France pleine de rancœur, ce qu’on peut évidemment comprendre, mais dont on ne saurait excuser la violence quand elle met le feu aux agents de police et de gendarmerie. Puissiez-vous être le premier président, depuis de Gaulle, à n’avoir point peur de la rue ; à ne pas vous laisser mener par les diatribes des meneurs, par les huées des sans-culottes qui râlent et grognent, et plongent, ricanant, hurlant, le pays dans un chaos satisfait, souhaité, voulu. Nous savons bien que cette France souffre : mais, si vous acceptez son message, souvent légitime, nous vous implorons de ne plus supporter ses méthodes. Cette France de la foule n’est pas la France du peuple : le peuple qu’elle prétend incarner, est pris en otage par elle. Un peu comme, sous la Commune, l’immense majorité des Parisiens était prise en otage par la folie rouge.

Pourquoi nous intéresser à ce texte dans la colonne de La Révolution et nous ? D’abord parce que son auteur y parle de la Révolution française et des révolutions du XIXe siècle. M. Moix semble féru d’histoire ; du moins est-ce le reflet qu’il distingue dans le miroir de sa salle de bains…

Ensuite parce que M. Moix ne se contente pas de parler du passé, mais exprime des souhaits très précis qui concernent le présent et la manière dont des gens comme moi pourraient être empêchés – définitivement – d’en modifier le cours.

À lire M. Moix, on se prend à imaginer qu’il a servi de plume à Nicolas Sarkozy, tant on retrouve – mot pour mot, poncif pour poncif, mensonge pour mensonge – le même discours de la haine bourgeoise pour le peuple, la foule, celles et ceux qui ont fait l’histoire avec leurs corps. Hélas ! Mesdames et Messieurs : l’Histoire sent la sueur, le sang et la merde. Vos réseaux d’égouts, vos déodorants et votre pseudo bon sens n’y peuvent rien changer.

Comme M. Moix et tous les ignorants avec lui le savent de source sûre, il y a les « bonnes » révolutions – « 1789 », 1830, 1848 – et les « mauvaises » : « 1793 » et 1871. Mettre entre guillemets les millésimes 1789 ou 1793 peut paraître étrange ; et ça l’est en effet. Mais les « amateurs d’histoire » comme M. Moix croient qu’il existe une « révolution de 1789 », plus ou moins admirable, au moins acceptable, hélas suivie d’épisodes navrants et tragiques, comme « 1793 ».

Cette absurde crétinerie historique a si bien imprégné, sinon la société au moins ceux qui l’endorment quotidiennement, que j’ai précisément entendu ce jour (sur France info), un « journaliste[2] » – il interrogeait une invitée sur l’abrogation du délit de blasphème – dire dans le cours tranquille d’une phrase : « En 1791, donc deux ans après la Révolution française ». Or s’il y a discussion entre historien(ne)s pour fixer le terme de la « Révolution », personne ne mettra en doute qu’en 1791 elle va son train ! Entre autres au pas des chevaux du carrosse qui emporte la famille royale vers les frontières, et qui sera arrêté à Varennes…

Moix oppose la France de 1789-1830-1848, « gourmande de droit » à celle de 1793-1871, qui – elle – « n’est pas légaliste ». Pittoresque salmigondis de saloperie intellectuelle et de contrevérités historiques.

En effet, si l’on peut bien dire (pourquoi pas ?) que la France de 1789 est « gourmande de droit », il importe de préciser que cet appétit se satisfait au détriment de la loi d’Ancien Régime.

Et si l’on est certain que sans la violence des piques, la République n’aurait pas été proclamée (en tout cas pas à ce moment), sans la démarche foncièrement illégaliste des députés du Tiers se décrétant eux-mêmes Assemblée nationale en 1789, la Révolution n’aurait pas commencé…

La nouvelle légalité, qui n’a d’existence qu’autant qu’elle résiste aux baïonnettes, ne s’institue que sur les ruines de l’ancienne.

Quant à opposer au droit (le bien), la haine, la colère et la violence (le mal), c’est un conte de fées ridicule à l’usage des étudiants de capacité en droit. Le Droit est le reflet des rapports sociaux, c’est-à-dire des rapports de classes ; le Droit est l’institutionnalisation de rapports de force. C’est de la violence mise en textes, certes, mais aussi en actes, pratiquée chaque jour par les différents tribunaux de la République.

Si je suivais la chronologie saute-mouton de M. Moix, je devrais déduire que les manifestants de 1848 étaient de « bons manifestants ». Cette révélation est troublante à plus d’un titre. En effet, les Quarante-huitards se sont fait tuer les armes à la main, sur des barricades et pas du tout dans des postures « légalistes ». Ce fut d’ailleurs l’occasion pour la République de tuer le plus grand nombre de travailleurs (elle récidivera au moment de la Commune).

Il ne suffit donc pas d’être du camp des « bons » pour échapper à la mitraille ! L’évocation de la foule-qui-n’est-pas-le peuple de 1871 vient en confirmation.

La France-colère, selon l’expression de M. Moix, a pour vocation de servir de cible aux gens d’arme. Robespierre notait dans ses carnets qu’il importait de colérer les sans-culottes, et de leur fournir des armes. M. Moix réclame, avec M. Thiers, qu’on les fusille !

Et il s’adresse logiquement pour ce faire à la plus haute autorité de l’État, le chef des armées. Notez d’ailleurs la discrète allusion à l’attitude du général-président en 1968, visitant le général Massu à Baden-Baden pour étudier l’éventualité d’une intervention de l’armée contre les travailleurs et les étudiants en grève…

Il n’y a pas de date pour l’ordure. Elle est de tout temps… Pourtant ! on ne peut se défendre d’un haut-le-cœur en lisant sous la plume de M. Moix : « Cette France de la foule n’est pas la France du peuple : le peuple qu’elle prétend incarner, est pris en otage par elle. Un peu comme, sous la Commune, l’immense majorité des Parisiens était prise en otage par la folie rouge. »

Ainsi l’immense majorité des Parisiens étaient favorables à céder Paris sans défense à la Prusse ? Admettons-le un instant. Ils avaient donc raison ! Raison d’être plus nombreux à être lâches ! Que nous révélera demain M. Moix sur l’ignoble oppression qu’une minorité de résistant(e)s – quelques « meneurs » et une poignée de « sans-culottes » attardés – a fait peser sur la France de Vichy ? …quand le « bon sens » (le même ! il n’y en a qu’un : c’est celui du commerce) commandait évidemment de faire affaire avec le Visiteur nazi, et de purger une bonne fois le pays des rouges, des francs-maçons et des juifs !

Oh ! Certes, concède M. Moix, il y a aussi des souffrances légitimes. Celle-ci sont dignes, c’est-à-dire silencieuses, et biodégradables en bulletins de vote.

Quiconque râle, grogne, ricane et hurle – voyez le classique portrait de la « bête humaine », autrement dit de l’ouvrier, employé ou chômeur – se signale comme cible légitime aux balles de défense énucléantes, aux grenades de désencerclement, aux gaz toxiques, aux canons à eau, aux matraques télescopiques, et demain aux chars.

Moix le veut. Moix y voit le seul salut du système capitaliste exploiteur du travail humain et réducteur de toute valeur humaine à celle de la marchandise et de l’argent.

Moix pisse comme nous pleurons sur les morts du 14 juillet et du 10 août, sur les morts de 1830 et de 1848, sur les pétroleuses et les moblots de 1871, sur les antifascistes de Barcelone et de la Libération de Paris. Il nous crache à la gueule et appelle le pouvoir à nous éliminer physiquement. Moix fait partie, avec M. Macron et quelques autres, d’une clique de gens à qui – comme il l’a bien compris – nous ne ferons pas le moindre cadeau.

PS 1. Je recommande, pour se rincer les yeux après la lecture de la prose du fusilleur Moix, la lecture de deux ouvrages : Souvenirs d’un révolutionnaire. De juin 1848 à la Commune, de Gustave Lefrançais (réédité à La Fabrique), & Le Grand Soir Voyage dans l’imaginaire révolutionnaire et libertaire de la Belle époque, d’Aurélie Carrier, récemment paru chez Libertalia.

PS 2. Je remercie Sébastien Fontenelle d’avoir attiré (sur le réseau Twitter) l’attention publique sur la tribune de Moix, et de m’avoir envoyé un scan du texte.

 Moix Yann (fusilleur).

_____________

[1] Gouvernement de la foule, de la populace. Terme péjoratif (Note de La Révolution et nous).

[2] Aussi médiocre soit l’estime dans laquelle on tient la plupart des membres de cette corporation, on ne peut raisonnablement attribuer le qualificatif une fois parvenu à ce degré insondable d’ignorance.

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Louise Michel ~ 29 mai 1830 – 9 janvier 1905

09 lundi Jan 2017

Posted by Claude Guillon in «Annonces»

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Anarchisme, Commune de 1871, Femmes en armes, Nécrologie

louise-michel-est-morte

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“André Léo journaliste. Engagement et témoignage (1866-1871)”, par Charlotte Cosset & Gilles Malandain

13 jeudi Oct 2016

Posted by Claude Guillon in «Articles»

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André Léo, Commune de 1871, Féminisme

capture-decran-2016-10-13-a-10-53-58Je reproduis le premier alinéa d’un article de Charlotte Cosset et Gilles Malandain consacré à André Léo (ci-dessus) et publié dans les Cahiers d’histoire. Revue trimestrielle d’histoire critique (132 | 2016 : Partir, travailler, s’organiser (XVIIIe-XXe siècles)).

Vous pouvez le lire et le télécharger librement sur le site de la revue.

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Au terme d’une trentaine d’années de véritable « redécouverte », André Léo peut être considérée aujourd’hui comme une figure majeure du féminisme et du socialisme du second xixe siècle. Après avoir été presque totalement oubliée entre sa mort et les années 1980, c’est non seulement son importante œuvre littéraire, essentiellement romanesque et comparable à celle de George Sand, qui a été exhumée et réappréciée, mais aussi une pensée originale, extrêmement ferme, constante et influente dans l’effervescence des dernières années du Second Empire et jusqu’à la Commune. C’est enfin l’ensemble de la vie et du parcours de cette femme engagée qui a été réinvesti par la recherche, jusqu’à un récent volume collectif, Les vies d’André Léo, publié en 2015 dans la collection « Archives du féminisme » des Presses universitaires de Rennes. Ce volume présente un bon panorama des connaissances accumulées et des réflexions menées aujourd’hui sur cette actrice de l’histoire comme sur son œuvre prolixe. Sans revenir en détail sur les étapes de cette exhumation de l’œuvre et du parcours d’André Léo, qui s’est accélérée dans les années 2000, soulignons le rôle majeur joué en l’occurrence par des acteurs locaux, implantés dans le sud du département de la Vienne, pays natal de l’écrivain, en particulier des éditeurs – les Éditions du Lérot et les Publications chauvinoises (APC) – et l’association André Léo, créée à Lusignan, qui a progressivement élargi son optique en développant notamment, depuis 2006, un riche site internet consacré à l’écrivain (andreleo.com). Cette impulsion locale a trouvé un relais à l’université de Poitiers et a favorisé la convergence de travaux menés à d’autres échelles, pas forcément tous focalisés sur la seule figure d’André Léo, une focalisation qui a évidemment ses limites et ses inconvénients heuristiques, dont nous sommes conscients.

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“L’Avènement du sans-abri”, de Lucia Katz (Libertalia)

19 vendredi Fév 2016

Posted by Claude Guillon in «Bibliothèque»

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Asiles de nuit, Éditions Libertalia, Commune de 1871, Dominique Kalifa, Lucia Katz

Issu d’une thèse de doctorat d’histoire contemporaine[1] dirigée par Dominique Kalifa, l’ouvrage de Lucia Katz décrit et analyse l’avènement, au XIXe siècle, d’une « nouvelle catégorie de pauvres : les « sans-abri », incarnée dans un dispositif spécifique, celui des asiles de nuit. »

L’étude de l’avènement des asiles de nuit peut se décomposer en trois périodes : après l’émergence (1870- 1880) vient l’engouement, avec notamment la création d’établissements municipaux (1880-1900), puis le relatif essoufflement, c’est-à-dire le ralentissement net des nouvelles inaugurations (1900-1910). L’hébergement temporaire et gratuit s’est institutionnalisé, mais le principe de solidarité universelle, notamment l’inconditionnalité, s’est effacé devant des considérations techniques et financières, révélant des jugements moraux forts.

Les asiles sont d’abord, au lendemain de la Commune, une manière pour de grands bourgeois catholiques et monarchistes de « faire du social » et de refonder leur légitimité dans une République qu’ils n’admettent qu’avec réticence. Le premier asile est créé à Marseille (1872), le deuxième à Paris, six ans plus tard seulement. Il faut quatorze ans pour que des municipalités de gauche ouvrent leurs propres refuges nocturnes.

Au croisement de la charité chrétienne et de la philanthropie républicaine, le dispositif d’accueil des sans-abri a évidemment des visées moralisatrices et sociales, donc politiques. Encouragé par des politiciens de droite, comme Édouard Drumont, qui y voit un préservatif contre l’ « imprévoyance sociale » dont la Commune a montré les tragiques conséquences, il se pare aussi bien des oripeaux de la mémoire ouvrière : on baptisera des asiles « Benoît Malon » ou « Pauline Roland[2] ».

 

Capture d’écran 2016-02-07 à 20.43.24

Les bénéficiaires de ce nouveau secours sont des «sans-asiles», sans distinction de sexe, d’âge, de nationalité ou de religion. Dans le cadre de l’assistance aux adultes valides, la personne sans abri n’est plus considérée comme «vagabonde» ; sinon elle serait arrêtée et jugée en tant que telle. Le délit de vagabondage est puni de trois à six mois d’emprisonnement et, en cas de récidive, à partir de 1885, c’est le bagne, la relégation, l’exclusion radicale. Dans ce cadre répressif, la mendicité est une circonstance aggravante. Pour les pionniers en matière d’hospitalité «moderne», la catégorie juridique s’efface donc au profit d’une étiquette sociale.

L’hospitalité offerte aux pauvres valides rencontre le courant hygiéniste — étuve et morale — si fort au XIXe siècle. Lucia Katz souligne que la filiation entre le système élaboré à partir de la défaite de la Commune et les actuels centres d’hébergements est non seulement idéologique mais d’abord spatiale et architecturale : plusieurs centres, à Marseille et à Paris (le célèbre asile de la rue Château-des-Rentiers) n’ont changé que de nom en cent-cinquante ans.

Les asiles de nuit de cette République si conservatrice, loin de remettre en cause le système industriel et capitaliste, lui permettent au contraire de perdurer en redistribuant des miettes aux assistés, qui dès lors ne doivent plus se révolter. L’hospitalité institutionnelle reste surtout un auxiliaire de police préventive. Les préjugés forts, qui permettent aux asiles de nuit de s’implanter durablement, ont une histoire et survivent à leurs résultats : la légitimité des personnes sans abri en tant qu’assistés est précaire. En apportant des solutions individuelles et dans l’urgence à un problème structurel, les fondateurs empêchent l’émergence d’une conscience de classe et mettent en concurrence les différents profils de sans-asiles entre eux.

Aujourd’hui, le paradoxe de la double violence faite aux réfugié(e)s, tantôt jeté(e)s à la rue, tantôt assigné(e)s à résidence (comme aussi la multiplication des «arrêtés anti-mendicité»), montre que le système n’a pas davantage su secourir les pauvres qu’il n’a voulu éradiquer la pauvreté. L’histoire sociale, politique et policière de cet échec est présentée dans l’ouvrage de Lucia katz de manière concise, accessible et agréable.

________

[1] Sans-abri : l’émergence des asiles de nuit à paris au début de la IIIe République, janvier 2015, Paris 1.

[2] Benoît Malon (1841-1893), militant de l’Association internationale des travailleurs (AIT), communard exilé en Suisse, puis en Italie ; bakouniniste, il évolue vers des positions réformistes. Dans Le Voleur, Darien le moque sous les traits d’un psychologue nommé Menoit Balon. Pauline Roland (1805-1852), institutrice féministe, participe à la révolution de 1848, durant laquelle elle dirige un club de femmes républicaines. Déportée en Algérie au début du Second Empire, elle meurt sur le chemin du retour.

 

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L’Avènement du sans-abri, Lucia KATZ, Libertalia, collection Ceux d’en bas, n° 5, 151 p., 14 € (superbe couverture de Bruno Bartkoviak ; douze pages d’illustrations)

Entretien avec Lucia Katz sur le site de l’Université populaire de Toulouse.


Jeudi 25 février, à 19h30 à la Bibliothèque associative de Malakoff.

Présentation débat avec l’auteure à Paris, ce vendredi 19 février, à 18h30, à la librairie Le Monte-en-l’air, 71, rue de Ménilmontant 75020.

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  • “Patrick Boucheron: un historien sans gilet jaune” ~ par Gérard Noiriel 12 février 2019
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  • Ni Robespierre ni Mélenchon n’ont mérité ça! 6 février 2019
  • Le recours à l’histoire ~ Un club de gauche sollicite J.-C. Martin et M. Touzery à propos des Gilets jaunes 6 février 2019
  • LA RÉVOLUTION EN 3D ~ les 14, 15 & 16 mars ~ Université Panthéon-Sorbonne 5 février 2019

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