J’ai le plaisir de lire dans la dernière livraison des Annales historiques de la Révolution française, sous la plume de Martine Lapied, historienne spécialiste des femmes pendant la Révolution, une recension – piquante mais légitime – de mon Robespierre, les femmes et la Révolution. Je n’y répondrai pas point par point ici, en étant incapable en ce moment pour des raisons de fatigue intellectuelle (entre autres).
Le seul trait qui me blesse, et qui forme hélas la conclusion de l’article est le reproche de sous-estimer le travail de Dominique Godineau. La bibliographie de mon Robespierre est très ciblée sur le sujet du livre, alors que Dominique sera dûment saluée dans l’introduction de mon livre sur les clubs de femmes (elle l’est déjà dans Notre patience est à bout et souvent été ici-même) et elle sera abondamment citée en bibliographie).
J’ai écris à D. Godineau pour lui faire part de mon émotion ; j’y ajoute mes regrets si elle-même s’était sentie maltraitée…
Je faisais allusion à mon état de santé : dan mon état normal j’aurais été blessé et en colère ; là, j’ai dû m’allonger un moment pour calmer mes palpitations (je n’en fais pas grief à Martine Lapied !). Nous sommes peu de choses.
Deuxième billet consacré à la version en images d’Une histoire populaire de la France(Delcourt/Encrages).
J’aimerais bien savoir sur quels documents s’appuie Gérard Noiriel pour produire la saynète en bas à droite de cette page…
J’ai beau me creuser la tête, il ne m’en revient aucun qui « colle » (mais je n’ai pas passé en revue les centaines de documents de mon corpus pour trouver la perle rare).
Certes, les sans-culottes étaient imprégnés d’une culture virile, voire masculiniste. Elle ne différait d’ailleurs de celle de personnes plus raffinées (tel Robespierre) que par sa rudesse physique.
Je ne vois pas à quel moment, quelles femmes ont pu renier ce discours viril des sans-culottes.
Certaines se sont inclinées devant : ils sont porteurs de la virilité ; pas nous ; donc nous sommes hors-jeu. D’autres l’ont, si j’ose dire « épousé » : nous aussi, nous pouvons, malgré nos faiblesses, incarner une part de virilité, ou au moins soutenir (matériellement) et exalter (aiguillonner) celle de nos compagnons, frères et pères. Les plus critiques se sont gaussées des hommes qui, à leur avis, ne se montraient pas à la hauteur de leur idéal viril. — Et alors, si c’est comme ça, nous les femmes pouvons faire au moins aussi bien, voire mieux !
Certes, on peut noter que dans un grand nombre de sociétés populaires qui accueillaient, dans le public ou comme membres, des femmes, on les a défendues soit contre le harcèlement de tel ou tel, soit contre des propos ou affiches diffamatoires. Et certes, des femmes se sont plaintes de ces mauvais traitements. Mais où est-il question d’une critique de la virilité ?
Je donne ci-après l’exemple d’un discours qui se rapproche au plus près de ce que nous qualifierions aujourd’hui (à juste titre) de « féministe ». Il est tenu le 27 mai 1793, devant le club des Jacobins par une oratrice de la Société des Citoyennes républicaines révolutionnaires, soit le club féminin parisien (et sans doute français) le plus radical :
La société des républicaines révolutionnaires nous députe vers vous, pour vous prier de nous faire connaître le lieu du rassemblement ; il est temps que vous ne voyez plus en nous des femmes serviles, des animaux domestiques ; il est temps que nous nous montrions dignes de la cause glorieuse que vous défendez. Si le but des aristocrates a été de nous égorger en détail en dépeuplant Paris, il est temps de nous montrer ; n’attendons pas les poignards dans notre lit ; formons-nous en phalange, et faisons rentrer l’aristocratie dans le néant. Les faubourgs où nous nous sommes portés [sic] sont dans les meilleures dispositions. Nous avons sonné dans tous les cœurs le tocsin de la liberté. Nous voulons seconder votre zèle et partager vos dangers ; indiquez-nous le lieu où notre présence est nécessaire[1].
La critique de la domination masculine est claire, mais aussitôt suivie d’une demande d’égalité – sans critique de la virilité. Pour ne rien dire de la conclusion, très classique durant toute la Révolution (jusqu’en 1794 compris) : « Nous voulons seconder votre zèle et partager vos dangers ; indiquez-nous le lieu où notre présence est nécessaire. » On ne vient pas chatouiller, si j’ose dire, la virilité des hommes que l’on accepte d’avance comme leaders, et dont on espère qu’ils voudront bien vous faire une petite place.
Quant à cette dernière image, elle accumule tous les défauts possibles. Elle laisse supposer que de nombreuses militantes ont été guillotinées. Or, il n’en est rien, et – il faut bien le dire – c’est en grande partie grâce à la défaite de Robespierre que des militantes comme Claire Lacombe et Pauline Léon ont sauvé leur tête (on opposera l’exemple d’Olympe de Gouges [dont l’exécution est également représentée], mais c’est une femme isolée, sympathisante des Brissotins, c’est-à-dire de « la droite » de la Révolution).
Pour ce qui est du texte de « légende », jamais vocable n’a mieux convenu…
Ce qui est dit ici n’a rien à voir avec les raisons véritables de l’interdiction des Républicaines révolutionnaires, et du même coup, de tous les clubs de femmes. Certes, cette interdiction fut l’occasion d’envolées masculinistes (trop longtemps contenues ?) bien connues. Mais on n’a pas « reproché » aux Républicaines de n’être pas assez viriles pour être patriotes : on a choisi d’utiliser contre elles les Dames de la Halle, assez « viriles » il est vrai et fort peu républicaines… Je renvoie sur ce point au long développement qui lui est consacré dans Robespierre, les femmes et la Révolution (IMHO, 2021).
Gérard Noiriel a voulu, sans doute, susciter dans l’esprit de ses lectrices et de ses lecteurs une « correspondance des temps » entre l’actuel me-too et les militantes les plus radicales de la sans-culotterie. C’est sympathique, si l’on veut, mais c’est inexact. L’anachronisme est pavé de bonnes intentions !
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[1]Républicain français, n° 198, samedi 1er juin, p. 802 ; Buchez et Roux, t. 27, pp. 275-276.
J’ai le plaisir de trouver, sous la plume de Cesare Vetter, dans une version actualisée de l’introduction au tome II du Dictionnaire Robespierre, à propos de la notion de bonheur, une référence flatteuse à mon Robespierre, les femmes et la Révolution.
Le « cosmisme », qui est l’objet du livre de Michel Eltchaninoff, judicieusement édité par Actes Sud et Michel Parvenof (Solin) est une « reconstruction idéologique qui mêle nationalisme, goût pour l’occulte et New Age à la mode soviétique. » [p. 14] Je reconnais bien volontiers que je n’en avais jamais entendu parler jusqu’à ce jour.
Le cosmisme est aussi vaste et riche en tendances et personnalités originales que le communisme lui-même. Il s’est incarné chez un Fiodorov, persuadé qu’à terme l’humanité saura récréer des individus disparus. Doux délire, peut-être, qui rejoint les modernes tentatives de conserver les corps de défunts dans des congélateurs améliorés, mais selon l’auteur : « Malgré sa religiosité débridée combattue par le marxisme officiel du parti bolchevique, la pensée de Fiodorov va irriguer une partie de la culture soviétique. » [p. 53] Il s’incarne encore, de manière plus inattendue, dans des revues d’avant-garde, telle Biocosmiste (Moscou) au début des années 1920 et L’immortalité (Pétrograd), interdite dès 1922 pour « pornographie ». Leurs animateurs veulent pousser une logique « anarchiste » jusqu’à contester l’autorité « naturelle » de la mort. [p. 95] On peut penser ici à certains textes de François Cavanna.
La conquête spatiale s’inscrit, de ce point de vue, dans le même élan vital sans limites qui doit pousser l’humanité à éradiquer la mort et à coloniser l’univers (d’où le titre du livre et l’image de couverture – voir ci-après).
Selon Michel Eltchaninoff, l’influence « cosmiste » s’est étendue, durant la Révolution russe, jusqu’à des cercles proches des dirigeants bolcheviques, et notamment Lénine. Elle imprègne ainsi la pensée du philosophe et futur chrétien Alexandre Bogdanov, d’Anatoli Lounatcharski, théoricien de l’art et commissaire du peuple à l’Instruction publique en 1925, de Maxime Gorki et de l’ingénieur Leonid Krassine.
C’est la partie de l’ouvrage qui m’a semblé la plus faible, mais il faut sans doute incriminer ma piètre connaissance de l’histoire du parti bolchevique. D’ailleurs, je ne saurais m’en plaindre, puisque c’est cet aspect qui a attiré mon attention sur le livre –comme je vais m’en expliquer en concluant.
Établissant, de manière convaincante cette fois, un continuum entre cosmisme et transhumanisme, Eltchaninoff en repère des signes tant chez Elon Musk, fournisseur de la Nasa et candidat récent au rachat de Twitter, que chez Vladimir Poutine soi-même, dont la déclaration suivante (février 2021) éclaire certains événements tragiques et récents : « Je crois à la passionarité, à cette théorie de la passionarité. […] La Russie n’a pas encore atteint son apogée. » [p. 32] La passionarité, que l’on croirait sorti de la même cervelle que la bravitude, équivaut à une « force vitale » dévolue à certains peuples, de Russie et Asie centrale (et voilà pourquoi votre fille est sourde à force de bombardements, alors que Kyiv aurait dû tomber en trois jours !).
Même si leur curiosité a été piquée – ce que je souhaite – certaines lectrices et lecteurs se demanderont peut-être pourquoi cette courte recension n’est pas publiée sur mon blogue généralisteLignes de forceplutôt qu’ici-même. Ou autrement dit : quel rapport avec la Révolution française et qui plus avec Robespierre ?
Je l’ai dit plus haut, ce qui a attiré mon attention sur le livre est la mention de plusieurs bolcheviques influents parmi les cosmistes ou les personnalités fortement influencées par ce salmigondis scientifico-mystique. Ces gens n’étaient pas « infiltrés » chez les Bolcheviques, ils étaient bolcheviques ou très proches d’eux, mais considéraient qu’une révolution qui éradique les anciennes croyances ne suffit pas : il faut au peuple une nouvelle croyance, un nouveau mysticisme. Comme l’on sait, Lénine était lui-même résolument opposé à une telle orientation, et les cosmistes se trouvèrent marginalisés.
Comment ne pas voir qu’il s’agit du reflet inversé de la situation française, lorsque Robespierre proclama, seul, la nécessité d’une croyance (en l’immortalité de l’âme – les cosmistes espèrent celle du corps) et tenta de lui donner les formes que l’on sait lors notamment lors de «la fête de l’Être suprême», entouré de collègues députés moqueurs et·ou grondant.
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Eltchaninoff Michel, Lénine a marché sur la lune. La folle histoire des cosmistes et transhumanistes russes, Solin-Actes Sud, 2021, 241 p., 21 €.
≈ Commentaires fermés sur Recension de “Robespierre, les femmes et la Révolution” dans la dernière livraison de “Casse-rôles”, journal féministe et libertaire (n° 20, mai-juillet 2022)
Je vois, Monsieur le Président, que vous êtes à la recherche de thèmes festifs pour animer le prochain quinquennat dont vous rêvez, d’où votre idée – si originale et si charmante ! – d’une fête de la Nature et des petits oiseaux.
Je me permets de vous indiquer ci-après quelques suggestions, empruntées au discours « sur les rapports des idées religieuses et morales avec les principes républicains, et sur les fêtes nationales » prononcé par Maximilien Robespierre, le 18 floréal an II (7 mai 1794) [Voir OMR, t. X, Discours, cinquième parte, pp. 463-464].
Nul doute que vous y trouverez l’inspiration propre à enguirlander encore votre programme de dernière minute et à susciter l’enthousiasme de M. Jack Lang (je vous recommande tout particulièrement le quatrième item de la seconde partie de liste).
Sur le site de l’association, vous pourrez télécharger le premier numéro du bulletin, et – pour chaque article – consulter en ligne une version longue, et – si vous le souhaitez – adhérer.
On peut saluer le travail de cette association (qui fait partie des associations amies de la Révolution, que la SER a réunie pour la première fois récemment): elle sait allier l’enthousiasme mémoriel et la rigueur des recherches.
Ce livre s’est imposé après la décapitation du professeur d’histoire-géographie, Samuel Paty, le 16 octobre 2020 à Conflans-Saint-Honorine. Non seulement le mot « décapitation » ajoute à l’horreur, mais il m’a obligé à réfléchir sur notre rapport à ce passé qui n’est vraiment pas passé. Nous décrivons sans frémir l’échafaud et l’exécution du roi ; nos querelles politiques sont l’occasion d’évoquer la guillotine comme moyen de vaincre nos adversaires. Heureusement nous en restons là, même si la violence des discours inspirés des grands épisodes révolutionnaire est usuelle et ne choque personne.
Même si cette décapitation ne devait rien à cet ancrage, elle devait nous contraindre à réexaminer ces habitudes et à interroger notre façon de vivre avec la violence historique, toujours là, au creux de notre histoire nationale. Il m’a semblé que l’hommage rendu à Samuel Paty ne pouvait pas se dispenser de la confrontation entre ce que nous rejetons aujourd’hui du passé et ce que nous en acceptons sans frémir.
Tout le reste a suivi. Depuis quelques dizaines d’années j’ai lié l’étude du passé à la compréhension de l’actualité au gré d’interventions dans des journaux, dans des revues, comme dans des documentaires ou des émissions radiophoniques ou télévisuelles, depuis peu dans des blogs. Cette activité participe de l’indispensable « vulgarisation » de l’histoire dans l’enseignement et dans les ouvrages destinés au « grand public ». Si les paroles s’envolent, les écrits restent et le parti a été pris de rassembler ceux qui semblent les plus pertinents pour attirer l’attention sur cette spécificité mémorielle.
La volonté de montrer qu’on peut tenir les mêmes raisonnements, les mêmes démonstrations dans des médias d’obédiences diverses voire radicalement opposées, a été aussi déterminante. Je suis convaincu qu’il est possible d’argumenter sans compromissions avec tous les interlocuteurs en respectant exactement les résultats de ma recherche, que ceux-ci aillent ou non avec l’attente du demandeur. Il serait présomptueux de penser qu’une étude historique, même la plus approfondie, permettrait d’assurer la possession de « la vérité ». Ce serait même vain, l’histoire reposant plus sur l’examen collectif des traces et des preuves et son enseignement dépendant des conclusions contradictoires et de l’exposition du système de preuves.
Je n’entends pas non plus juger des bons et mauvais usages du passé. Mon expérience de plus de quarante ans de recherche universitaire m’a appris qu’aucun cénacle ne peut s’arroger le droit d’en décider. Que personne ne s’y trompe, je suis fermement opposé à toute tentation relativiste qui accepterait que, finalement, toutes les opinions se valent ; je suis encore plus attaché à l’exposition des arguments et à leur discussion, même rude, enfin et surtout à la nécessité de proposer de conclusions claires, susceptibles d’être remises en cause. C’est l’esprit de ce livre.
À côté des ouvrages, interventions scientifiques, comptes rendus que j’ai été amené à réaliser dans les vingt dernières années, ce recueil rassemble des interventions dans la presse et dans les médias consacrés à la Révolution, à la Vendée et à leurs mémoires. J’y ai joint, un peu par nostalgie, deux textes plus anciens, datant des années 1980, quand la grande presse nationale publiait des articles historiques très spécialisés, témoignages d’un temps disparu, mais les enjeux de ces articles demeurent, me semble-t-il, très contemporains. Tous ces textes ont été repris, parfois écourtés, et la mention de leur première publication est rappelée en note. Trois thèmes essentiels organisent l’ensemble : la Révolution, avec la place de Robespierre, la compréhension de « la Terreur » ; la Vendée et la Contre-Révolution ; enfin le rapport à la mémoire, à la fiction et donc à la vérité. Pour conclure sur deux cas particuliers quand il faut se démarquer des usages dangereux de l’histoire afin d’apprécier le présent.
Un mot enfin pour expliquer pourquoi ces quarante années ont été consacrées à examiner, décortiquer, cette période historique. J’ai eu la chance, ou la malchance, d’en entamer l’étude par la guerre de Vendée, dès 1978-1980, me confrontant d’emblée à une polémique violente inscrite dans l’actualité immédiate. J’ai ensuite continué de considérer la décennie révolutionnaire en la mettant dans la perspective des deux siècles suivants, pour apprécier la transmission des souvenirs ainsi que la fabrication de l’histoire. Je me suis intéressé, logiquement, aux comparaisons entre révolutions, aux façons d’en rendre compte et de les comprendre. Les vagues de révolutions, de couleur, de velours… qui ont balayé l’Europe et la Méditerranée au début du XXIe siècle ont ravivé les questionnements – sans oublier la guerre qui a déchiré la Yougoslavie. Ne nous y trompons pas. Cette actualité ne m’a donné ni l’envie de ressasser de vieilles leçons ni l’idée de ressusciter un passé disparu, mais m’a plutôt obligé à reconsidérer nos façons de voir et de juger ce qui s’est effectivement passé pour forger de nouvelles approches et de nouveaux outils. C’est en cela que l’Histoire continue et que la Révolution n’est pas terminée.
En 2008, Vincent Peillon avait publié, au Seuil, un livre intitulé La Révolution française n’est pas terminée, en réponse à François Furet. Le titre de ce livre lui fait écho, mais à un adjectif près, parce que nos points de vue ne sont pas les mêmes, l’idée de « révolution » comptant ici plus dans la discussion que l’examen de l’exemple français, qui reste évidemment la référence.
Table des matières
La Révolution toujours actuelle
1- Révolution
Hommage à Samuel Paty …. Blog Médiapart, 10 octobre 2020.
Que ceux qui invoquent la Révolution française restent modestes et prudents Le Monde, 10 novembre 2020 ; L’Humanité quotidien, 14 juin 2019 ; Le Monde, 17-18 juillet 2016.
La Révolution conserve sa valeur d’usage Causeur, 5 mars 2010
La révolution française, un mort toujours vivant ? Politis, décembre 2016-janvier 2017
Quand la souveraineté du peuple était à l’ordre du jour Les Tribunes de l’Hétairie 6 février 2019
Les quatre révolutions françaises Royaliste, 1043, 11-24 novembre 2013
Mais pourquoi sommes-nous toujours schizophrènes ? « Cercle des patriotes disparus », 10 septembre 2019
2- Vendée et contre-révolution
Vendée : la guerre de deux cents ans Le Monde, 16 février 1981
Autour du bicentenaire des massacres de Vendée Le Monde, 29 juin 1993
Il y eut des crimes de guerre mais pas de projet génocidaire L’ Humanité quotidien, 29 janvier 2013
Guerre de Vendée, il n’est pas possible de parler de « génocide » L’ Obs, 26 novembre 2017
Faut-il que la République se repente des massacres en Vendée ? Marianne, 17-21 novembre 2012
À propos des « lois mémorielles »… IHRF 23 janvier 2012
3- Mémoires et Vérité(s)
Pour vivre la concurrence des passés… Blog Médiapart, 29 juillet 2020
Révolution et fake news, quelle vérité ? Blog Médiapart, 30 avril 2018
Faut-il défendre (encore) la Révolution ? Blog Médiapart, 13 février 2018
Pour une rue Robespierre, au nom de l’Histoire Blog Médiapart, 11 juin 2016
La Vendée, miroir de l’histoire de France Humanité Dimanche 12-18 décembre 2019
À propos du film de Pierre Schoeller, Un peuple et son roiBlog Médiapart, 10 octobre 2018
La Révolution arc-en-ciel Marianne, 14-21 mai 2021
4- Respecter l’histoire
De la nécessité de bien nommer les choses L’Humanité Dimanche, 31 janvier-6 février 2019
Le renvoi à 1789 égare plus qu’il n’éclaire Le Monde, 21 février 2011
Bonne idée de réunir ces textes initialement écrits pour un journal ou pour son blogue de Médiapart.
On y admire Jean-Clément Martin enfonçant à grands coups de marteaux (précepte nietzschéen) les mêmes clous, qui paraissent se dérober, comme s’ils étaient faits de caoutchouc.
Non, la « Terreur » n’a jamais été « mise à l’ordre du jour » ! Et encore moins par Robespierre !
Non, la répression de l’insurrection catholique vendéenne ne fut pas un « génocide » (pas plus que la retraite de Russie qui causa grosso modo le même nombre de morts, soit environ 200 000, ce qui n’est certes pas négligeable…).
Jean-Clément Martin étudie, notamment à partir de la Vendée, la persistance des mémoires – et des affabulations – qui sculpte et anime l’inconscient historique français et, plus trivialement, les cartes électorales.
Jamais trop agressif – quand il épingle tel « historien » spécialiste du métropolitain, par exemple – Martin mise tout sur la pédagogie, au service de laquelle il met son talent pour la synthèse (déjà salué ici-même).