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LA RÉVOLUTION ET NOUS

~ le blogue historien de Claude Guillon

LA  RÉVOLUTION  ET  NOUS

Archives de Catégorie: «D’une révolution l’autre»

“Lénine a marché sur la lune” ~ Et Robespierre ?

05 jeudi Mai 2022

Posted by Claude Guillon in «Bibliothèque», «D'une révolution l'autre»

≈ Commentaires fermés sur “Lénine a marché sur la lune” ~ Et Robespierre ?

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Alexandre Bogdanov, Anatoli Lounatcharski, Être suprême, Cosmisme, Elon Musk, Lénine, Leonid Krassine, Maxime Gorki, Michel Eltchaninoff, Michel Parvenof, Religion, Robespierre, Transhumanisme, Vladimir Poutine

Le « cosmisme », qui est l’objet du livre de Michel Eltchaninoff, judicieusement édité par Actes Sud et Michel Parvenof (Solin) est une « reconstruction idéologique qui mêle nationalisme, goût pour l’occulte et New Age à la mode soviétique. » [p. 14] Je reconnais bien volontiers que je n’en avais jamais entendu parler jusqu’à ce jour.

Le cosmisme est aussi vaste et riche en tendances et personnalités originales que le communisme lui-même. Il s’est incarné chez un Fiodorov, persuadé qu’à terme l’humanité saura récréer des individus disparus. Doux délire, peut-être, qui rejoint les modernes tentatives de conserver les corps de défunts dans des congélateurs améliorés, mais selon l’auteur : « Malgré sa religiosité débridée combattue par le marxisme officiel du parti bolchevique, la pensée de Fiodorov va irriguer une partie de la culture soviétique. » [p. 53] Il s’incarne encore, de manière plus inattendue, dans des revues d’avant-garde, telle Biocosmiste (Moscou) au début des années 1920 et L’immortalité (Pétrograd), interdite dès 1922 pour « pornographie ». Leurs animateurs veulent pousser une logique « anarchiste » jusqu’à contester l’autorité « naturelle » de la mort. [p. 95] On peut penser ici à certains textes de François Cavanna.

La conquête spatiale s’inscrit, de ce point de vue, dans le même élan vital sans limites qui doit pousser l’humanité à éradiquer la mort et à coloniser l’univers (d’où le titre du livre et l’image de couverture – voir ci-après).

Selon Michel Eltchaninoff, l’influence « cosmiste » s’est étendue, durant la Révolution russe, jusqu’à des cercles proches des dirigeants bolcheviques, et notamment Lénine. Elle imprègne ainsi la pensée du philosophe et futur chrétien Alexandre Bogdanov, d’Anatoli Lounatcharski, théoricien de l’art et commissaire du peuple à l’Instruction publique en 1925, de Maxime Gorki et de l’ingénieur Leonid Krassine.

C’est la partie de l’ouvrage qui m’a semblé la plus faible, mais il faut sans doute incriminer ma piètre connaissance de l’histoire du parti bolchevique. D’ailleurs, je ne saurais m’en plaindre, puisque c’est cet aspect qui a attiré mon attention sur le livre –comme je vais m’en expliquer en concluant.

Établissant, de manière convaincante cette fois, un continuum entre cosmisme et transhumanisme, Eltchaninoff en repère des signes tant chez Elon Musk, fournisseur de la Nasa et candidat récent au rachat de Twitter, que chez Vladimir Poutine soi-même, dont la déclaration suivante (février 2021) éclaire certains événements tragiques et récents : « Je crois à la passionarité, à cette théorie de la passionarité. […] La Russie n’a pas encore atteint son apogée. » [p. 32] La passionarité, que l’on croirait sorti de la même cervelle que la bravitude, équivaut à une « force vitale » dévolue à certains peuples, de Russie et Asie centrale (et voilà pourquoi votre fille est sourde à force de bombardements, alors que Kyiv aurait dû tomber en trois jours !).

Même si leur curiosité a été piquée – ce que je souhaite – certaines lectrices et lecteurs se demanderont peut-être pourquoi cette courte recension n’est pas publiée sur mon blogue généraliste Lignes de force plutôt qu’ici-même. Ou autrement dit : quel rapport avec la Révolution française et qui plus avec Robespierre ?

Je l’ai dit plus haut, ce qui a attiré mon attention sur le livre est la mention de plusieurs bolcheviques influents parmi les cosmistes ou les personnalités fortement influencées par ce salmigondis scientifico-mystique. Ces gens n’étaient pas « infiltrés » chez les Bolcheviques, ils étaient bolcheviques ou très proches d’eux, mais considéraient qu’une révolution qui éradique les anciennes croyances ne suffit pas : il faut au peuple une nouvelle croyance, un nouveau mysticisme. Comme l’on sait, Lénine était lui-même résolument opposé à une telle orientation, et les cosmistes se trouvèrent marginalisés.

Comment ne pas voir qu’il s’agit du reflet inversé de la situation française, lorsque Robespierre proclama, seul, la nécessité d’une croyance (en l’immortalité de l’âme – les cosmistes espèrent celle du corps) et tenta de lui donner les formes que l’on sait lors notamment lors de «la fête de l’Être suprême», entouré de collègues députés moqueurs et·ou grondant.

____________________

Eltchaninoff Michel, Lénine a marché sur la lune. La folle histoire des cosmistes et transhumanistes russes, Solin-Actes Sud, 2021, 241 p., 21 €.

Statut de l’ouvrage : acheté en librairie.

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“Pétroleuses ou Mariannes des barricades?” ~ par Justine Huppe

12 mercredi Mai 2021

Posted by Claude Guillon in «Articles», «D'une révolution l'autre»

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Barricades, Commune de 1871, Féminisme, Justine Huppe, Pétroleuses

Extrait du Bulletin trimestriel des musées de la ville de Liège, via Google Scholar.
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«Jacques Roux n’était pas loin d’être le meilleur théoricien de l’économie du socialisme…

23 vendredi Avr 2021

Posted by Claude Guillon in «D'une révolution l'autre»

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Assignats, Économie, Jacques Roux, Jean-François Varlet, Sections parisiennes, Semion Anissimovitch Fal'kner, Serge Aberdam, Société des études robespierristes

…à l’époque de la Révolution.»

Telle est l’appréciation que l’on trouve sous la plume de Semion Anissimovitch Fal’kner, dont j’ai déjà signalé la traduction française du livre Le papier-monnaie dans la Révolution française, sous l’égide de la Société des études robespierristes. La citation se trouve au chapitre VII de l’ouvrage. Je reviendrai sur ce texte (avec peut-être d’autres citations) au fur et à mesure que j’avancerai dans ma lecture (je fais partie des lecteurs qui embrassent, sinon «trop», au moins de nombreux ouvrages à la fois).

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Lettre d’outre-tombe de Marat au père Duchesne (1848)

18 mercredi Mar 2020

Posted by Claude Guillon in «D'une révolution l'autre», «Documents»

≈ Commentaires fermés sur Lettre d’outre-tombe de Marat au père Duchesne (1848)

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1848, Armand Barbès, Gustave Lefrançais, Hébert, Jules Favre, Le Père Duchesne, Marat, Marc Caussidière

Je donne ci-dessous un article qui, pour être fort sérieux par son objectif politique et la période où il est publié emprunte au spiritisme – l’auteur de la lettre et le destinataire sont morts tous les deux – et à la gaudriole sexiste : Marat a épousé sa meurtrière Charlotte Corday dans l’au-delà, et lui a fait (c’est la punition de son crime) trois filles…

J’espère que lectrices et lecteurs [confiné·e·s] apprécieront cette «curiosité» documentaire, comme elles·ils me pardonneront la concision inévitable de l’appareil de notes (toutes de moi) : je suis, en 1848, très loin de ma période de (relative) compétence.

Je ne saurais trop recommander à toutes et à chacun la lecture du maître-livre de Gustave Lefrançais réédité à la Fabrique : Souvenirs d’un révolutionnaire. De juin 1848 à la Commune,

Tel, le texte reproduit est l’occasion de rappeler la persistance dans l’imaginaire et la pratique politiques de figures de la Révolution française, comme le Père Duchesne et Marat, qui ont fourni des titres de journaux jusque dans l’Espagne révolutionnaire de 1937 (El Amigo del pueblo, organe des «Amis de Durruti» [voir le billet précédent à propos du livre sur ce groupe, à publier en français]).

Cher vieux,

Oublions nos vieilles haines, et serrons nos rangs. Mille tonnerres, je suis content de te revoir. Tu essuies les verres de tes lunettes, tu frottes tes yeux : hé bien ! oui, c’est moi, Marat : O Viedase[1] ! ne me reconnais-tu pas?

Que te dirai-je? on m’a envoyé des sombres bords (comme disait ce pauvre M. Chénier) pour savoir au juste ce que l’on fait ici. Quant à moi, tu te rappelles mon histoire: envoyé ad patres par les plus jolies mains du monde, je me suis marié là-bas. Oui, vraiment, et tu ne devinerais jamais contre [sic] qui?… — Avec Charlotte Corday… — Oui, mon vieux, avec celle qui… enfin, suffit : cela a été sa punition et ma récompense. Je lui ai fait trois filles; elles sont parmi vous: ils [sic] s’appellent Liberté, Égalité, Fraternité. Nous nous aimons comme deux tourtereaux… Nous jouissons d’un bonheur inaltérable. Enfin, nous faisons voir à ce pauvre M. de Florian[2] que tout ce qu’il a écrit sur le tendre amour, c’est de la gnognotte.

Corbleu ! cela va mal. Comment diable avez-vous été chercher des républicains à l’eau de rose : des hommes froids comme le souvenir du dernier roi des Français ? Et toi, Viedase ! j’ai peine à te reconnaître: tu es devenu doux comme les mesures du gouvernement provisoire. Allons, un peu d’énergie, aux grands maux les grands remèdes. As-tu peur de la censure? Elle n’existe plus. Dis-leur donc ce que tu penses, à tous ces gaillards-là. Dis à celui-ci: «Vous êtes un républicain pâle et froid comme votre figure.» À celui-là: «Ton journal remplace admirablement celui du gros Bertin[3]… Aurais-tu aussi une subvention pour être aussi conservateur?» À cet autre: «Tu n’es pas à la hauteur des grands événements qui vont se dérouler devant nous. — Toi, tu avais promis d’appuyer la régence. — Toi, tu as refusé ton concours à de bonnes et grandes actions. — Toi, ministre de l’intérieur, est-il vrai que tu distribues avec une grande profusion des fonds secrets à de vils agens? Tu es bon républicain, pourtant : pourquoi as-tu laissé surprendre ton patriotisme si éclairé? D’où vient le choix malheureux que tu as fait, en envoyant dans les provinces tant de misérables agens? On ne peut cependant suspecter ton ardent républicanisme… Tu es pour moi l’homme et la personnification de la nouvelle et glorieuse République française!… Sois plus circonspect à l’avenir; ne laisse pas surprendre ta bonne foi. Tous les bons citoyens sont pour toi; mérité toujours de la patrie, et tu auras rempli une sublime mission. Dis donc à Garnier-Pagès[4] qu’il est un très mauvais financier. Ses décrets sont stupides: ils détruisent la confiance et portent à faux. Il a cependant un beau nom à défendre, et je le crois bon républicain; mais il se trompe, où [sic] il est trompé… Qu’il veille, etc. etc. etc. Enfin, tous vous roulez carrosse, vous touchez des appointemens énormes; vous vivez dans les somptueux palais… Chevet[5] bourre vos estomacs; tandis que nous, nous étions pauvres. Les taudis nous abritaient, et, mille diables, nous vous valions bien.

Quoi! C’est du 93, dites-vous? La terrible machine de notre ami Guillotin se dresse déjà devant vos yeux effrayés? Rassurez-vous: nous ne voulons la mort de personne. De notre temps, le sang était nécessaire, il en fallait. Aujourd’hui, ce serait une sottise, ce serait infâme et lâche!… Mais pour Dieu! ne compromettez pas cette magnifique République, enfant de la nôtre. Songez-y, la réaction travaille, elle ne daigne même pas se cache : elle se promène la tête découverte; si vous la laissez faire, vous plongerez la France dans le plus terrible de tous les maux la guerre civile. — Allons, citoyens, de l’énergie, soyez désormais à la hauteur de votre grande mission. — Le moment est arrivé. — Vous avez les sympathies de toute l’Europe. Peuples, soyez grands, soyez unis, et vous serez forts… pensez à tous ces opprimés qui tendent leurs bras vers la France. — De notre sublime Paris est sortie l’étincelle qui a porté dans la vieille Europe la flamme de la sainte liberté… Les tromper serait un crime horrible; et l’on punit sévèrement les infâmes… mais non, père Duchesne, jetons un voile sur le passé. — Le géant parisien oublie vos demi-mesures et vos inutiles proclamations; le grand peuple qui a faim attend avec une résignation jusqu’à ce jour inconnue… Groupez vos forces, vos intelligences; que votre patriotisme soit inattaquable; ne faites plus rire nos ennemis, soyez énergiques (je ne saurais trop le répéter) ; vider les écuries d’Augias… rappelez-vous cette ancienne devise: l’union fait la force. La France, l’Europe, le monde attendent. Si vous ne réalisez pas ce qu’on a le droit d’attendre de vous, nous prendrons le fouet de l’infamie, et nous vous en stigmatiserons le visage.

Quant à toi, vieux, sois incorruptible; laisse-là les bains de pied et le bonnet de coton; mérite les approbations des vrais républicains, et tu auras notre concours. Envoye quelques membres du gouvernement provisoire à l’Assemblée nationale: donne ta voix à Jules Favre[6], Caussidière[7], Barbès[8], républicains éprouvés; et puis choisis des ouvriers… beaucoup d’ouvriers… S’ils ne sont pas orateurs, ils le deviendront; ils ont du cœur, du patriotisme et de l’honneur, c’est tout ce qu’il faut.

Adieu Viedase, je ne sais pourquoi, mais j’espère. Mon cœur s’épanouit; je porterai là-bas de bonnes nouvelles, je leur dirai que le Français n’a pas dégénéré; que si nous avons succombé en leur traçant la route, notre sang n’a pas été stérile. Si cela ne va pas (ce qu’à Dieu ne plaise), je serai à tes côtés, et gare dessous!

Salut et fraternité !

Marat.

 

[1] Équivalent plus obscène de couillon. D’après Rabelais (Pantagruel): de viet d’aze, «vit d’âne» (pour cette raison: nom provencal de l’aubergine).

[2] Sans doute Jean-Pierre Claris de Florian, né en 1755. Il est emprisonné en 1794; libéré après la chute de Robespierre il décède en septembre des suites d’une tuberculose aggravée par sa détention.

[3] Les frères Bertin, Armand et Édouard ont été directeurs du Journal des débats.

[4] Louis-Antoine Pagès dit Garnier-Pagès, (1803 1878) fut membre du gouvernement provisoire de 1848, ministre des Finances et maire de Paris (1848) et plus tard membre du gouvernement de la Défense nationale (1870-1871).

[5] La maison Chevet était un célèbre traiteur du Palais-Royal chez qui l’on se fournissait en vins et comestibles et où l’on pouvait manger.

[6] Jules Gabriel Claude Favre (1809-1880), avocat, républicain bourgeois.

[7] Marc Caussidière (1808-1861); il participe à l’émeute lyonnaise de 1834 et aux barricades de février 1848, avant de se bombarder préfet de police, se vantant de «faire de l’ordre avec du désordre».

[8] Armand Barbès (1809-1870). «À la suite des événements du 12 mai 1839, journée d’insurrection durant laquelle les républicains de la Société des saisons tentent de renverser Louis-Philippe, il est condamné à la détention perpétuelle, puis libéré par la révolution de 1848.»

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Marianne, en toute simplicité…

02 jeudi Jan 2020

Posted by Claude Guillon in «D'une révolution l'autre»

≈ Commentaires fermés sur Marianne, en toute simplicité…

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Marianne

Ménilmontant (Paris).

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Prémonition ou prétention?

02 jeudi Mai 2019

Posted by Claude Guillon in «D'une révolution l'autre»

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1er Mai, «Gilets jaunes»

«Bande de ringards, dans 100 ans vous nous commémorerez!»

Banderole (si large que j’en ai coupée un morceau au cadrage) placée sur le trajet de la manifestation du 1er mai à Paris.

À propos de ladite manifestation, deux points d’histoire

Un mensonge de propagande (dans la presse): la prétendue «incursion violente» de manifestant·e·s dans un hôpital (ils et elles fuyaient simplement les charges et le nuage de gaz lacrymogène).

Une première (sous mes yeux): la police chargeant, matraquant, gazant, puis visant au canon à eau… le service d’ordre de la CGT.

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Dédicace fraternelle aux Zadistes & Gilets jaunes de l’un et l’autre sexe, dont on détruit partout les cabanes…

25 jeudi Avr 2019

Posted by Claude Guillon in «D'une révolution l'autre», «Documents»

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«Gilets jaunes», Jacobins, ZAD

Certificat de la Société des Amis de la Liberté et de l’Égalité de Beaumes.

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“Bakunin et la Révolution française” ~ par Pierre Péchoux

19 vendredi Avr 2019

Posted by Claude Guillon in «Articles», «D'une révolution l'autre»

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Anarchisme, Bakounine, Pierre Péchoux

En cherchant un document sur Persée, je rencontre ce texte de Pierre Péchoux à propos de Bakounine et la Révolution (Revue des études slaves, tome 61, fascicule 1-2, 1989. «Les Slaves et la Révolution française», pp. 161-168).

Vous pouvez en télécharger l’intégralité ici.

En plus de la méconnaissance de la véritable nature de l’égalité, Bakunin inscrit encore deux autres erreurs au passif de la Révolution, deux déviations par rapport aux principes initiaux; l’une concerne l’État et l’autre la religion, deux domaines particulièrement sensibles pour qui fait profession d’anarchisme. Ici pas d’atténuation pour dénoncer ces «fausses idées» et ceux qui les ont répandues, comme on peut le voir dans les extraits suivants.

“Oui, chose étrange, cette grande révolution qui, pour la première fois dans l’histoire, avait proclamé la liberté […] avait ressuscité en même temps cette négation de toute liberté: la centralisation et l’omnipotence de l’État. Reconstruite de nouveau par la Constituante, combattue, il est vrai, mais avec peu de succès par les Girondins, cette centralisation fut achevée par la Convention nationale.

Robespierre et Saint-Just en furent les vrais restaurateurs: rien ne manqua à la nouvelle machine gouvernementale, pas même l’Être suprême avec le culte de l’État.”

Dans la lettre à un inconnu du 6 janvier 1867, il écrivait que

“l’État centraliste des Jacobins, quelles qu’eussent été les raisons historiques qui ont excusé ou même nécessité sa conservation ou sa création de nouveau par les révolutionnaires, ne fut rien moins que la réaction implantée, victorieuse et puissante, au sein même de la révolution. Il stérilisa tous les efforts de cette dernière et toujours égal à lui-même, fidèle à son principe destructif de toute liberté, produisit le despotisme brutal de Napoléon Ier ainsi que le despotisme éminemment corrupteur de Napoléon III.”

Capture d’écran 2019-04-19 à 17.56.30

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Le bon sens révolutionnaire

21 jeudi Mar 2019

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1793, «Gilets jaunes», Démocratie directe, Guillotine, Lutte des classes

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Publié par Claude Guillon | Filed under «D'une révolution l'autre», «Usages militants de la Révolution»

≈ Commentaires fermés sur Le bon sens révolutionnaire

Avertissement de Jean-Clément Martin au gouvernement à propos du «Grand Débat»

01 vendredi Fév 2019

Posted by Claude Guillon in «D'une révolution l'autre», «Usages militants de la Révolution»

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1789, États généraux, «Gilets jaunes», Démocratie directe, Jean-Clément Martin

Je reproduis, à la suite d’autres contributions, un court texte de l’historien Jean-Clément Martin en forme d’avertissement au gouvernement et de critique sur le rapprochement historique entre la période actuelle et 1789.

On se rappellera utilement, avant de prendre connaissance de ce billet, que J.-C. Martin n’est pas un militant révolutionnaire et qu’il entend ici conseiller sinon le Prince au moins la République afin qu’elle tire les leçons de ses prémisses et ne réitère pas des erreurs propres à des confusions qui lui semblent fâcheuses.

 

Janvier 1789 – janvier 2019 des cahiers de doléances au Grand Débat : Les pièges d’une consultation mal préparée

ou comment refaire du commun et éviter la litanie des déceptions personnelles

Le Grand Débat va-t-il se confondre avec la rédaction des Cahiers de Doléances ? La question n’est pas érudite. La comparaison de 2019 avec 1789 court les rues légitimant n’importe quelle prise de parole. On peut aussi l’utiliser pour dénoncer les risques que nous prenons en toute ignorance de cause : cahier de doléance est synonyme pour quasiment tout le monde de début de la révolution et d’exemple de démocratie. À tout le moins le retour aux faits s’impose.

Le 24 janvier 1789, le roi avait convoqué les États généraux appelant tous les hommes de plus de 25 ans et payant des impôts à se réunir dans les assemblées paroissiales pour désigner les délégués qui iraient ensuite élire les députés de chaque sénéchaussée, et pour rédiger ensemble, sous la présidence d’un juge, ou d’un notaire royal, un cahier de doléances. En théorie, les cahiers devaient être rassemblés et résumés dans les cahiers des sénéchaussées qui seraient emportés à Versailles par les élus aux États généraux.

Dans les faits, la participation aux assemblées paroissiales fut très disparate et d’emblée polémique, puisqu’une partie non négligeable de la noblesse refusa d’emblée de participer au processus, entrant d’emblée dans l’opposition au roi et aux réformes possibles. Surtout, dans l’effervescence qui régnait dans tout le royaume, apparaissent tout de suite des cahiers modèles qui circulent portant les idées de groupes d’opinion formées, notamment autour d’une bourgeoisie urbaine critiquant les droits seigneuriaux ou autour de propriétaires plus conservateurs défendant les droits des communautés rurales.

La rédaction de ces cahiers modèles avait commencé dès décembre 1788 et leur circulation fut très importante en janvier influençant beaucoup d’assemblées qui en reprirent des passages entiers en joutant ici et là des revendications particulières.

On comprend ainsi que la condamnation des impôts, comme la gabelle, des droits féodaux, de la dîme, la limitation des droits de la noblesse, du clergé, la création d’écoles… ait rassemblé tous les suffrages, à côté de plaintes locales liées et de misères évidemment catastrophiques. La rigueur du froid sévit par exemple à Nîmes, les montagnes coupent les communications autour du Mans…

Il faudrait enfin ajouter que les doléances parties à Versailles oublièrent l’essentiel de ces revendications locales et qu’elles furent rapidement abandonnées parce que les conflits entre les députés et le roi portèrent sur des sujets inédits et urgents, faisant rompre le lien entre les mandants et les élus.

Mais enfin, ce qui est essentiel à souligner ici est que la rédaction des cahiers fut collective à tous les moments. En aucun cas, il ne s’agissait d’offrir à chaque personne la possibilité de mettre par écrit ses plaintes et ses dénonciations. Tout avait été médié par les échanges au sein des assemblées locales, même quand celles-ci avaient été instrumentalisées par les courants organisés pour capter les votes.

L’exemple de 1789, s’il a du sens en 2019, est d’éviter la diffusion de faux espoirs à tout le monde et à chacun, de rassembler au gré des discussions pour qu’en sortent des idées élaborées dans la confrontation des points de vue, donc de consolider, voire recréer, les liens collectifs contre les tentations de renforcer les antagonismes et les règlements de compte. Il est temps que les règles strictes de ce Grand Débat soient fixées et connues. Le roi et ses ministres avaient tergiversé pendant des mois sans jamais clarifier les procédures.

C’est de ces incertitudes réglées dans la précipitation que 1789 est né, sur fond d’émeutes dans tout le pays dès janvier, bien avant le 14 juillet ! Si on veut se souvenir de l’histoire qu’au moins on en saisisse les leçons.

J.-C. Martin

 

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Robespierre, les femmes et la Révolution (Éditions IMHO)

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