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LA RÉVOLUTION ET NOUS

~ le blogue historien de Claude Guillon

LA  RÉVOLUTION  ET  NOUS

Archives de Tag: Michel Onfray

Gustave Hervé ~ De “La Guerre sociale” à Pétain

22 lundi Juin 2020

Posted by Claude Guillon in «Articles», «Documents»

≈ Commentaires fermés sur Gustave Hervé ~ De “La Guerre sociale” à Pétain

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Charlotte Corday, Front populaire, Gustave Hervé, Marat, Maréchal Pétain, Michel Onfray

Gustave Hervé (1871-1944), fils d’un militaire tôt décédé, membre d’une famille bretonne – et pauvre – de quatre enfants, agrégé d’histoire méritant ; il milite dans le mouvement socialiste où il adopte des positions antimilitaristes et prône, en 1905, la grève insurrectionnelle contre la guerre. Il se défend d’être anarchiste et se déclare «collectiviste» et «marxiste». Collaborateur de la presse socialiste (le Travailleur, L’Humanité), il fonde en décembre 1906 La Guerre sociale où il poursuit sa campagne antimilitariste et anticoloniale. Il est condamné plusieurs fois à des peines de prison ferme.

Il semble que le tournant de sa vie et le retournement de ses positions politiques se situe en 1912, sans que l’on sache le rôle qu’y a joué un énième séjour en prison. Dès la Première Guerre déclarée, il se rallie à la politique d’Union sacrée et créé, en janvier 1916, un nouveau journal intitulé: La Victoire. Il est exclu du parti socialiste en septembre 1917.

La brochure dont je donne des extraits a un titre explicite: C’est Pétain qu’il nous faut !

Le désormais nationaliste y appelle de ses vœux une «république autoritaire à base professionnelle[1]», dépourvue de parlement, dont le maréchal Pétain serait le chef idéal (si par « malchance » ce dernier mourrait trop tôt, le général Weygand ferait une doublure acceptable). Comme cela nécessite une révision de la constitution, il intitule son mouvement «révisionniste» (voir manifeste en bas de page).

La brochure s’ouvre, et c’est en quoi elle nous intéresse ici, sur une critique virulente de la «grande Révolution française», coupable d’avoir répandu dans le monde l’illusion de la souveraineté populaire, laquelle via Marx et la Révolution russe a mené au Front populaire.

Cependant l’opposition d’Hervé à l’héritage révolutionnaire ne va pas jusqu’à la détestation absolue et haineuse pratiquée par les nazis (auxquels il reproche, assez discrètement, leur antisémitisme). Selon lui, «les torrents les plus dévastateurs roulent souvent dans leurs eaux un riche limon. Il suffit de capter leurs eaux pour fertiliser les plaines alentour.» [p. 18; voir illustration]

Le parcours de Gustave Hervé est assez original, même s’il n’est pas le seul à avoir renié un premier engagement à l’extrême gauche, qui n’a pas – chez lui – résisté à l’approche concrète de la guerre, contre laquelle il avait pourtant préconisé des mesures radicales. La Première Guerre a joué pour Hervé (et pour beaucoup d’autres) le rôle d’un rappel au «principe de réalité». Se disant déçu de n’avoir pas été suivi dans sa stratégie insurrectionnaliste, il se serait rallié par dépit à l’armée et au principe hiérarchique qu’elle incarne.

Sans doute, comme le suggère sa notice dans le Dictionnaire Maitron, Hervé a-t-il eu moins d’influence comme soutien de Pétain que comme minoritaire au sein du parti socialiste.

Cependant, ces exemples de confusion, à la fois politique et mentale, doivent être mémorisés, d’autant que d’autres variantes surgissent sans cesse. En témoigne ce qu’un commentateur a qualifié de «parade amoureuse» entre le raciste et néocolonialiste Zemmour et Michel Onfray, le second approuvant la supposé «rigueur» historique du premier, invité à rejoindre un «Front populaire» où se croisent néo-fascistes de la Nouvelle-Droite et contempteurs de Marat et de la Montagne.

Car en effet, si les ingrédients changent, ainsi que les dosages et les étiquettes: des nazis aux fanatiques de Daesh, en passant par le triste Onfray, on commence toujours par récuser la Révolution.

Le «Mouvement Révisionniste» veut répandre partout l’idée d’un «Front Pétain» à substituer au Front populaire.

Cliquez sur les images pour les AGRANDIR.

___________________

[1] L’adjectif évoque les corporations chères au régime de Vichy, mais dans l’esprit d’Hervé, « à base professionnelle, cela veut dire qu’à la place du Parlement souverain d’aujourd’hui, élu par les partis politiques, il y aura un Conseil d’État, représentant les organisations professionnelles de l’agriculture, de l’industrie, du commerce et des grands services publics. » [p. 25]

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Visibilité de Charlotte Corday

28 vendredi Juin 2019

Posted by Claude Guillon in «Bêtisier»

≈ Commentaires fermés sur Visibilité de Charlotte Corday

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Charlotte Corday, Guillaume Mazeau, Gwenaële Robert, Marat, Michel Onfray, Olivier Coquard, Pauline Léon, Républicaines révolutionnaires, Vincent Bolloré

Créé en 2001 à l’initiative de Gwen-Aël Bolloré, le Prix Breizh «salue chaque année l’œuvre d’un auteur d’origine bretonne ou ami de la Bretagne». Le Prix Breizh, qui s’intitulait auparavant «prix Bretagne», ce qui on en conviendra pouvait prêter à confusion, est désormais «placé sous le mécénat» de M. Vincent Bolloré (Vivendi, Canal +, etc.).

Il vient d’être décerné à Mme Gwenaële Robert pour son livre Le dernier bain, paru chez Robert Laffont l’année dernière.

J’ignore si Mme Robert a la double qualité d’être «d’origine bretonne et amie de la Bretagne», mais en tout cas elle n’est pas une admiratrice de Marat. C’est son droit. Elle semble admirer beaucoup Charlotte Corday. C’est encore son droit.

Je sais ce que vous allez me dire: «Mais enfin, pourquoi persifler, alors que Charlotte Corday a tout de même assassiné un député élu, ce qui devrait susciter l’admiration de l’anarchiste que tu es?»

Eh! que voulez-vous, on a de ces contradictions! Et puisque vous en parlez, c’est sans doute l’une des raisons de mon agacement: rares sont les admirateurs.trices de Corday qui recommandent ou approuvent le députicide. D’ailleurs savent-elles seulement que Marat était député?

Qu’importe! Ce qui compte, c’est que Marat était un monstre. C’est au moins ce que l’éditeur Robert Laffont nous rappelle dans son prière d’insérer («prière de poignarder» serait plus adapté en l’espèce):

Paris, an II. La France vibre sous le souffle de la Terreur. Jane, une jeune Anglaise cachée dans l’appartement d’aristocrates émigrés, Théodose, un moine qui a renié sa foi par peur de la guillotine, Marthe, la lingère de Marie-Antoinette emprisonnée au Temple, David, le fameux peintre et député de la Convention, ou encore une Normande du nom de Charlotte Corday, tout juste arrivée à Paris… Ils sont nombreux, ceux qui tournent autour du logis de la rue des Cordeliers où Marat, cloîtré, immergé dans des bains de soufre, traque les suspects hostiles aux idées de la République. Il ignore que certains d’entre eux souhaitent sa mort et qu’il ne lui reste plus que trois jours à vivre. Par cette fiction qui nous propulse dans le cœur battant de l’Histoire, Gwenaële Robert détruit l’image sublime et mensongère que David nous a laissée de son ami Marat. Du bout de sa plume, grâce à un dispositif romanesque et à un sens de la reconstitution impressionnants, elle gratte le vernis de la peinture pour révéler la réalité du monstre.

Dans la petite vidéo qui suit, Mme Robert explique que son travail de romancière s’inscrit dans un mouvement plus général qui redonne une visibilité aux femmes dans la Révolution. Il serait plus exact de dire que ce mouvement – dont le regrettable Michel Onfray est la figure de proue médiatique – redonne de la visibilité aux femmes dans la contre-révolution. Je veux dire: non seulement dans la résistance à la révolution dans son cours même, en 1793 en l’espèce, mais dans l’usage contre-révolutionnaire qui en est fait aujourd’hui.

Expliquer que le courage et la sensibilité féminines se sont alliées (chez Corday et d’autres) pour résister à «la Terreur» incarnée par Marat est d’autant plus grotesque que les plus fervents admirateurs et partisans de l’Ami du peuple étaient précisément des admiratrices partisanes, qui lui ont voué un véritable culte: les Citoyennes républicaines révolutionnaires.

Des monstres femelles, probablement!

Ce minuscule incident édito-mondain montre à mon sens qu’il n’y a pas lieu de se réjouir de n’importe quelle espèce de mise en avant ou «réhabilitation» des femmes dans l’histoire. Je l’ai écrit récemment à propos d’une sympathique émission de France-Inter sur Pauline Léon, je le redis ici à propos de cet énième éloge de Charlotte Corday. Il n’existe pas d’histoire «neutre» et pas non plus de «féminisme» ou de «proféminisme» angélique. C’est d’ailleurs le problème originel du féminisme (voyez Olympe de Gouges) qui a retardé et contrarié son expansion durant au moins tout le XIXe siècle (et pas seulement l’incontestable résistance de beaucoup d’hommes). Je ne crois pas que tout soit «bon à prendre» de ce point de vue, ni du point de vue de l’exactitude historique ni du point de vue d’un actuel féminisme révolutionnaire.

Tâchons de ne pas critiquer un livre sans en recommander un autre. Outre l’excellente biographie d’Olivier Coquard (qu’il conviendrait de rééditer), je recommande une fois de plus la lecture du passionnant ouvrage de Guillaume Mazeau, aussi agréable à lire qu’un roman, Le Bain de l’histoire (Champ Vallon).

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Marcel Gauchet pique ses trucs à Michel Onfray

24 mercredi Oct 2018

Posted by Claude Guillon in «Bêtisier»

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Alain Badiou, Carole Barjon, Cécile Obligi, Hervé Leuwers, Marc Belissa, Marcel Gauchet, Michel Biard, Michel Onfray, Pascal Riché, Peter McPhee, Philippe Bourdin, Robespierre, Yannick Bosc

Interrogé par L’Obs en compagnie d’Alain Badiou (18 octobre 2018), Marcel Gauchet, «philosophe, historien des idées et penseur de la démocratie représentative» (dixit l’hebdomadaire) et surtout auteur d’un récent ouvrage sur Robespierre (annoncé sur ce blogue) reprend le vieux truc de prestidigitateur qui a fait la fortune de Michel Onfray:

Toujours commencer par dire que le sujet qu’on traite est délaissé, méprisé, voire censuré par les autres, et ce depuis le plus longtemps possible.

La question de L’Obs tente maladroitement de remettre la publication de Gauchet en perspective.

Maladroitement, parce qu’en remontant jusqu’à Soboul les intervieweurs Carole Barjon et Pascal Riché ne mettent pas en lumière l’abondante production récente sur Robespierre.

Seul J.-C. Martin est cité, et non Hervé Leuwers, Marc Belissa, Yannick Bosc, Michel Biard, Philippe Bourdin, Cécile Obligi, et Peter McPhee (j’en oublie sans doute), soit la bagatelle d’au moins un ouvrage par an – en moyenne – ces six dernières années!

Il n’est pas fréquent de croiser autant de monde sur un terrain supposé à l’abandon…

Il est possible que l’immédiat «après-bicentenaire» ait suscité, sur le plan médiatique – et non scientifique et universitaire –, une impression de saturation.

Mais depuis, et ce blogue tente d’en rendre compte, la Révolution a rarement été d’une aussi brûlante actualité dans tous les domaines: travaux scientifiques, biographies, articles, numéros spéciaux de revues de vulgarisation, expositions, conférences, colloques, journées d’études, films, pièces de théâtre, bandes dessinées, jeux vidéo, comédies musicales, etc.

Parler d’un «quasi-silence» concernant les vingt dernières années est une contrevérité. Commettre ce mensonge – particulièrement méprisant pour celles et ceux qui ont travaillé et publié – pour mettre en valeur son propre travail est un procédé pitoyable.

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D’une brève irruption de Michel Onfray dans ma baignoire…

10 mardi Juil 2018

Posted by Claude Guillon in «Bêtisier»

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Charlotte Corday, Jacques Louis David, Louis XVI, Marat, Michel Onfray, Terreur

Geste automatique, avant d’entrer dans la baignoire: appuyer sur le bouton d’allumage du vieux transistor réglé sur France-Culture.

Hélas! L’été est revenu et avec lui l’imposition bi-quotidienne des divagations de M. Onfray.

Avant de me résoudre, au bout de trois minutes, à inonder le carrelage pour interrompre cette épreuve, j’ai eu le temps d’«apprendre» que des Français·e·s consomment toujours, le jour anniversaire de la décapitation de Louis XVI… de la tête de cochon!

D’après M. Onfray, ceci est une tête de cochon.

Puis une affirmation: la Révolution n’a rien produit de beau, ce qui est bien la preuve de son caractère totalitaire. Aucune création artistique, rien!

À peine avais-je songé à Jacques-Louis David, qu’il était précisément convoqué par Onfray, qui redoutait sans doute l’objection, et qualifié sans plus d’explications de «sale type»!

Il est vrai que David a rendu hommage à Marat, que Michel Onfray déteste, et dont il a glorifié la meurtrière dans un petit ouvrage.

Une phrase alambiquée peut d’ailleurs, quelques secondes plus tard, donner à penser que Marat a eu quelque part au gouvernement révolutionnaire, quand il ne participa qu’au Comité de surveillance de la Commune de Paris et à la Convention (où il fut d’ailleurs plutôt isolé).

Qu’importe les faits! Michel Onfray n’écrit pas l’histoire: il établit un tableau d’honneur de ses acteurs et actrices, en distribuant blâmes et bons points. De la philosophie, il n’a retenu que la morale. Il en donne la version la plus réactionnaire – quoique radiodiffusée – qui soit.

Deux œuvres de David, dont un autoportrait.

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Olivier Blanc sur la création de la “Société des Citoyennes républicaines révolutionnaires” ~ Dissection d’un faux “scoop”

19 mardi Juin 2018

Posted by Claude Guillon in «Articles», «Bêtisier»

≈ Commentaires fermés sur Olivier Blanc sur la création de la “Société des Citoyennes républicaines révolutionnaires” ~ Dissection d’un faux “scoop”

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Albert Soboul, Charles Aimé Dauban, Christine Fauré, Claire Lacombe, Dominique Godineau, Eugène Eschassériaux, François Xavier Audouin, Gaspard Monge, Huguette Krief, Jean-Baptiste Louvet, Jean-Nicolas Pache, Léopold Lacour, Louis de Launay, Michel Onfray, Olivier Blanc, Olympe de Gouges, Pierre Larousse, Raymonde Monnier, Sylvie Audouin

Dans un ouvrage récemment publié dans la collection des « Classiques Garnier » sous la direction de Huguette Krief (et alii) et sous le titre Femmes des Lumières. Recherches en arborescences, Olivier Blanc – entre autres biographe d’Olympe de Gouges –, donne un article intitulé « Entre héroïsme et démagogie, l’engagement politique des femmes ».

[Document reçu, et ajouté, ce 22 juin.]

Le texte s’ouvre sur un sec rappel à la nécessité du travail aux Archives nationales, « notamment les sous-séries F7, BB3, ABXIX, l’incontournable série W, notamment les papiers dits de Fouquier-Tinville et ceux du Tribunal révolutionnaire, et enfin ceux du séquestre T qui recèlent parfois des correspondances privées. »

Tant qu’à faire, l’auteur aurait pu indiquer ces cotes dans leur forme actuelle (F/7, par ex.), mais passons…

Le plus curieux est le reproche adressé aux « nombreux historien(ne)s qui se bornent aux aspects littéraires et mondains de l’histoire des femmes » de « méconnaître » cette documentation, du coup « quasi inexploitée ».

Il est vrai que la critique étant adressée à ceux qui la méritent, elle prend un aspect tautologique : celles et ceux qui ne vont pas aux AN ne vont pas aux AN ! Et ils ont tort ! Voilà un point sur lequel je m’accorde avec Olivier Blanc. Tout comme je le rejoins – mais nous sommes un certain nombre ! – sur le constat que « l’engagement politique des femmes de la fin du XVIIIe siècle est sous-estimé. »

Cependant, nombreuses sont les historiennes qui ont travaillé et travaillent dans les archives, nationales et départementales, sans que cela leur vaille d’être citées comme exemples à suivre, ou d’être citées tout court ! On s’attendrait ainsi à voir mentionné le travail de Christine Fauré sur les premiers groupes de femmes (artistes notamment). Il n’en est rien.

Quant au reste de l’article, après ce vigoureux éloge de ce qui pourrait passer pour une « histoire par en bas », il ne citera pas lui-même… une seule cote d’archive !

Passons encore sur une tentation « onfrayiste[1] » – du type « On vous cache tout, mais me voici, le grand Révélateur ! » – qui fait dire à Olivier Blanc que la présence d’hommes déguisés en femmes dans la marche sur Versailles est « un point singulier rarement évoqué », quand il serait plus rapide de dénombrer les auteurs qui n’en font pas mention…

Et venons-en au passage qui a retenu toute mon attention, puisqu’il traite des « Citoyennes (terme omis par Blanc) républicaines révolutionnaires ». – C’est moi qui souligne le passage en gras :

Ce sont surtout les meneuses du club des républicaines révolutionnaires, composé d’environ cent-soixante-dix femmes fanatisées qui feront les frais de cette récupération démagogique de leur mouvement [par le maire de Paris Jean-Nicolas Pache, par Marat et par Santerre]. Pauline Léon et surtout la charismatique Claire Lacombe, belle et éloquente comédienne, en furent la plus parfaite illustration. Elles se distinguèrent dans « la politique de l’insurrection », dite aussi du « tocsin », suscitée par la Commune de Paris, à savoir les mouvements du 25 février 1793, du 10 mars et aussi lors de l’acquittement de Marat qu’elles vénéraient. Le 10 mai, à l’instigation de Sylvie Audouin, fille du maire de Paris Pache, les citoyennes Lacombe, Colombe, Léon et quelques autres cofondèrent la société des Républicaines révolutionnaires qui, siégeant un temps en la salle de la Bibliothèque des Jacobins, allait, à sa façon, contribuer à la chute de la Gironde en s’inféodant trois semaines au mouvement démagogique de l’exagération révolutionnaire.

 Voilà une information qui a tout d’un scoop.

Non pas le fait que les citoyennes révolutionnaires aient été « manipulées » : c’est là, d’après de trop nombreux historiens – et hélas quelques historiennes – leur destin de genre. Voilà plutôt un lieu commun !

Je parle du rôle d’« instigatrice » de la fille de Jean-Nicolas Pache, Sylvie Audouin, plus précisément : Marie Sylvie Audouin (1777-1820), épouse de François Xavier Audouin (1766-1837), abbé de son premier état, vicaire de Saint-Thomas d’Aquin et aumônier de la garde nationale, Jacobin et appelé par Pache au ministère de la Guerre comme secrétaire général.

Premier étonnement de chercheur : je n’ai jamais vu mentionner le nom de Marie Sylvie Audouin parmi les militantes de la société des Citoyennes républicaines révolutionnaires. Dominique Godineau, qui a pourtant effectué pour sa thèse, dont est issu son maître livre Citoyennes tricoteuses, un travail considérable dans les archives[2], ne la mentionne pas. Elle ne figure pas davantage dans le Répertoire du personnel sectionnaire parisien en l’an II d’Albert Soboul et Raymonde Monnier.

À ce stade de son développement (p. 162), Olivier Blanc ne cite ni archive ni source à l’appui de son affirmation d’un rôle déterminant de cette jeune femme dans la formation des Républicaines révolutionnaires.

« Très jeune femme », devrais-je dire. En effet, lorsqu’elle épouse l’abbé Audouin, le 15 janvier 1793, Marie Sylvie Pache n’a que 16 ans. Nous savons, certes, que de très jeunes gens et de très jeunes filles ont participé à des émeutes et aux réunions de clubs révolutionnaires ou se sont engagé·e·s dans l’armée. Il est moins plausible qu’une jeune femme de 16 ans ait pu être l’« instigatrice » de la création d’une société, dont le règlement est signé par des militantes déjà aguerries, comme Pauline Léon, âgée en 1793 de 25 ans, qui a été – elle – l’instigatrice indiscutable, l’année précédente, d’une pétition pour le droit des femmes à s’armer signée par 300 d’entre elles.

Mais Olivier Blanc poursuit (p. 163) :

La présence remarquée de Sylvie Audouin dans cette société révolutionnaire de femmes, accrédite l’accusation des Girondins, selon laquelle les femmes dites républicaines et révolutionnaires, furent instrumentalisées par la Commune de Paris, non seulement dans les émeutes du début du printemps, mais également dans les séances d’obstruction et d’intimidation qui eurent cours en mai 1793 à la Convention.

« Remarquée » ! Mais par qui ?

Cette fois, la réponse semble nous être donnée en note (n° 25), par une accumulation de références girondines – références « sèches », sans citations ; j’utilise les éditions mentionnées par Blanc, afin d’éviter tout risque d’erreur.

Les Mémoires de Jean-Baptiste Louvet tout d’abord. Dans cet ouvrage[3], à propos duquel Valérie Crughten-André usera de l’expression suivante « …ou la tentation du roman[4] », Louvet reproduit une « Proclamation de l’assemblée de résistance à l’oppression réunie à Caen aux citoyens français », postérieure et consécutive à l’insurrection anti-girondine des 31 mai et 2 juin 1793. À la page 23, citée en référence par O. Blanc, Louvet s’adresse à ses adversaires :

Mais toi, Pache, et tous les tiens, et tes municipaux, et tes cordeliers, et tes femmes révolutionnaires, tous, tous, vous nous répondez, vous nous répondez sur vos têtes [des Girondins proscrits détenus à Paris] !

Louvet suggère bien ici l’existence d’un vaste front révolutionnaire « exagéré », incluant les Républicaines, et semble en attribuer la direction à Pache. C’est davantage une information sur la manière dont Louvet apprécie – ou souhaite faire apprécier par ses concitoyens – la situation parisienne que sur cette situation elle-même.

Mais voici d’autres Mémoires girondines, celles de Buzot, également mentionnés par O. Blanc.

Les enfants de Pache, ses filles couraient comme des forcenées dans les lieux où l’on prêchait le meurtre et le pillage avec le plus d’impudence, et souvent on les a vues dans des embrassements dits fraternels en réchauffer les dégoûtantes orgies[5].

J’épargne à mon lectorat l’analyse des sous-entendus obscènes de ce passage, pour remarquer simplement qu’il n’y est fait allusion ni à Sylvie Audouin ni aux Républicaines révolutionnaires. Ces dernières ont d’ailleurs déjà fait l’objet (p. 72) dans le texte de Buzot d’un passage bien connu, que je reproduis néanmoins, non pour ses qualités littéraires ou analytiques mais afin qu’y brille pour l’éternité l’absence de la citoyenne Audouin :

Parlerons-nous ici d’une société de femmes perdues, ramassées dans les boues [au sens d’ordures] de Paris, dont l’effronterie n’a d’égal que leur impudicité, monstres femelles qui ont toute la cruauté de la faiblesse et tous les vices de leur sexe ? la vue seule en fait horreur. Ces femmes ont joué un grand rôle dans la révolution de 1793. Une vieille barboteuse [prostituée] de Paris les commande, et leurs poignards appartiennent à qui sait mieux les payer. Il parait que Lacombe, leur chef, a pris un grand empire ; et dans les débats qui se préparent entre Robespierre et ses amis, et Danton et les siens, cette impudique femelle pourrait bien faire pencher la balance en faveur du parti pour lequel elle se déclarerait.

Assez de Girondins, voici maintenant une référence « historienne » fourni par Blanc : l’Histoire de la Convention nationale du baron de Barante[6] (t. II, 1851, p. 391). Je reproduis scrupuleusement le passage :

Les Jacobins étaient dans l’usage de donner place, dans les salles du vaste couvent où ils siégeaient, à des sociétés patriotiques, dont ils étaient les patrons et les protecteurs. Il y en avait une entre autres intitulée « société fraternelle des deux sexes ». Elle avait été formée pendant l’Assemblée législative, et Mme Roland y allait alors quelquefois « pour donner le bon exemple ». Depuis, la composition de ce club s’était fort abaissée. Les fédérés et autres politiques de même trempe y affluaient et s’y mêlaient, à quelques femmes beaux esprits d’ordre inférieur. La femme et les filles de Pache y étaient assidues. Une citoyenne Lacombe était le grand orateur de la société fraternelle et venait présenter à la Convention, à la commune et aux Jacobins des adresses et des pétitions plus insensées et plus violentes que toutes autres.

La mention des filles de Pache « assidues » est probablement ce qui justifie qu’Olivier Blanc ajoute cette référence aux autres. Il ne semble pas gêné outre mesure par le fait que le baron de Barante confond évidemment deux sociétés : d’une part la Société fraternelle des patriotes de l’un et l’autre sexe, et d’autre part la Société des Citoyennes républicaines révolutionnaires, nullement formée sous la Législative puisque datant de 1793.

Ensuite, toujours dans la même note, O. Blanc fait référence – pour établir le fait que Sylvie Audouin était « fortement politisée » – à la mention par Louis de Launay d’une querelle entre la femme Audouin[7] et Carnot, au domicile de Gaspard Monge, le 9 mai 1794. Je reproduis le passage évoqué par Blanc.

Ce soir-là, dans le salon de Monge, elle se prit de querelle très vive avec Carnot, Prieur de la Côte-d’Or et d’autres membres des Comités de Salut public et de Sûreté générale : ceux que Pache [présent également, paraît-il] appelait les Septemvirs. […] Mme Ardouin [sic] voulut justifier Hébert et ses complices, dont l’arrestation avait eu lieu dans la nuit du 13 au 14 mars et l’exécution le 22 du même mois.

Cette querelle, qu’Olivier Blanc qualifie de « violente » aurait eu lieu la veille même de l’arrestation de Sylvie Audouin, de son mari, de Pache, et de la mère de ce dernier.

Louis de Launay suit ici la biographie manuscrite établie par Eugène Eschassériaux, arrière-petit-fils de Monge, qu’il avait pu consulter, et qui se trouve – depuis 2002 – à la bibliothèque de l’École polytechnique[8]. Ignorant (comme O. Blanc) sur quel document s’appuie Eschassériaux pour évoquer cette dispute, je me borne à constater qu’il n’a aucun rapport avec les Citoyennes républicaines révolutionnaires.

En avant-dernière position, Blanc mentionne dans sa note Léopold Lacour, l’un des premiers biographes français de « Rose » Lacombe :

Associée avec l’aval de son père et de son mari aux mouvements démagogiques de 1793, elle pourrait évidemment avoir contribué au financement du Club des républicaines révolutionnaires, que Lacour a soupçonné (La Revue hebdomadaire, 1899, 2e série, XI, pp. 236-256).

Ce que l’on peut dire de plus aimable à propos de cette mention est qu’elle procède d’une lecture trop rapide du texte de Lacour.

En effet, celui-ci ne « soupçonne » nullement un financement des Républicaines révolutionnaires par Sylvie Audouin, qui n’est même pas citée. Lacour rappelle que les Girondins, dont Isnard, alors président, ont dénoncé en mai 1793 à l’Assemblée les femmes qui avaient improvisé une « police révolutionnaire » contrôlant l’entrée des tribunes de ladite Assemblée. Lacour cite (pp. 242-243) un rapport de police du 16 mai :

Il est vraisemblable qu’elles sont payées… Le fait suivant confirme ce soupçon. Vers les cinq heures du soir, un particulier vint au milieu de ce groupe femelle, s’informa de ce qu’il y avait de nouveau ; on l’en a instruit, et une de ces observatrices ajouta : Vous avez vingt sols à me rendre : ce que le particulier fit aussitôt en disant à demi-voix : Il faut vivre. »

[Puis Lacour reprend] Et rien sans doute ne permet d’assurer qu’il n’y eut pas de femmes embauchées parmi les citoyennes des tribunes – ou des rassemblements aux abords de la salle ; rien non plus qu’il n’y eut point de filles [de prostituées]. Mais certainement la grande majorité se composait de femmes du peuple n’obéissant qu’à leur passion révolutionnaire ; et, quand Buzot représente en particulier la Société des Républicaines comme un club de créatures perdues, sorties du ruisseau, c’est une consolation qu’il offre aveuglément à ses ressentiments de vaincu.

Ainsi, Lacour, loin d’émettre un soupçon personnel se borne à enregistrer le point de vue Girondin-policier. Il reconnaît que l’on ne peut écarter la présence de femmes stipendiées, mais conclut contre Olivier Blanc. Lequel ne manque pas de culot en l’enrôlant comme il le fait.

Blanc aurait pu citer encore, s’il en avait eu connaissance, les déclarations de Gamon, député et membre du comité des inspecteurs de salle à la Convention qui, évoquant les mêmes incidents, affirme que « ces femmes […] sont évidemment salariées par nos ennemis ». Mais c’est la conclusion d’un raisonnement – elles sont pauvres ; comment perdraient-elles du temps à militer ? – et non le résultat des interrogatoires et investigations qu’il a pourtant menées auprès de plusieurs d’entre elles. Celles-ci lui ont déclaré s’être réunies « sous le titre de Dames de la Fraternité [9]». Aucune société féminine n’ayant jamais porté ce nom, cette fausse indication pourrait renforcer l’hypothèse d’une confusion avec la Société fraternelle.

Digression

Disons un mot des rapports rédigés par des « observateurs » de police pendant la Révolution, embauchés et mis sur le terrain par le ministre Garat, à partir du 25 avril 1793. Ils peuvent certes fournir des indications précieuses, à condition d’être considérés avec beaucoup de prudence. Il ne s’agit pas, comme nombre d’historien·ne·s semblent le croire au vu de la manière dont ils-elles les utilisent, de « photographies » de l’opinion à un moment donné[10]. Certains sont fort invraisemblables, mais on doit rédiger un rapport, et comme le dit le personnage, réel ou inventé, de l’anecdote ci-dessus rapportée : Il faut bien vivre !

 Je relève ici que le récit reproduit étrangement la démarche de l’observateur de police lui-même en l’attribuant à un « particulier » : il « s’informe de ce qu’il y a de nouveau » – on ne nous dit pas qu’il vient rémunérer les militantes pour leur journée de faction (une seule lui réclame une somme, qu’il reconnaît lui devoir). Quant aux femmes, elles sont précisément qualifiées d’« observatrices », ce qui signifie auxiliaires de police…

Olivier Blanc abat maintenant sa dernière carte-référence :

Aimé Charles Dauban a publié dans une magistrale compilation (La Démagogie à Paris, Paris, H. Plon, 1868) l’essentiel des documents se rapportant à l’histoire des mouvements de femmes en 1793, et notamment au Club des Républicaines révolutionnaires. Les Girondins ont tous pointé le rôle de la Commune dans la récupération anti-girondine de ces mouvements rassemblant environ 170 femmes « du peuple », peu instruites, désargentées, et souvent égarées par l’extrême démagogie des discours et des publications, également par l’argent distribué (Dauban, op. cit., p. 189).

On craint de comprendre, en lisant la première phrase de ce passage, éloge d’ailleurs extravagant dont je recommande à tout·e étudiant·e ou curieux-se de ne tenir aucun compte, que M. Blanc s’est abstenu – au moins sur le sujet qu’il traite dans cet article – d’appliquer l’excellent conseil qu’il donne aux autres dans son introït. Pourquoi perdre son temps dans les archives, puisque Dauban a déjà « publié l’essentiel des documents » ?

Précisons que le chiffre « 170 » concerne uniquement les sociétaires inscrites chez les Citoyennes républicaines révolutionnaires, et non « les mouvements de femmes » parisiennes, qui se retrouvent dans d’autres sociétés, mixtes ou non, et dans la rue, par milliers, notamment à l’appel des premières.

Quant à la page 189, elle reproduit le même rapport de police auquel Lacour faisait allusion, et qu’Olivier Blanc a déjà évoqué. C’est donc une redondance et non une nouvelle référence qui viendrait à l’appui des autres.

Finissons-en en remarquant que M. Blanc eut été bien inspiré de ne pas se fier à Dauban et de lire plus attentivement le texte de Léopold Lacour qu’il a utilisé (on a vu comment). En effet, ce dernier reproduit l’article XXVI du règlement des Républicaines (texte intégral sur ce blogue et dans Deux Enragés de la Révolution):

La Société, considérant qu’on ne peut refuser la parole à aucun membre, et que de jeunes citoyennes pourraient, avec les meilleurs intentions du monde, compromettre la Société par des motion peu réfléchies, arrête qu’elle fixe l’âge de dix-huit ans pour être reçue membre de la Société.

Aussi précoce et « fortement politisée » qu’on l’imagine, il faut donc croire que la pauvre Sylvie Audouin était aussi une fichue gourde pour être l’instigatrice d’un club qui l’excluait dès sa formation, du fait de son âge !…

Retenons

Rien ni dans les documents évoqués par Olivier Blanc ni dans les nombreux documents publiés par ailleurs (et je ne parle pas ici du pauvre Dauban !) n’établit, à ce jour, un rôle quelconque joué par la fille de Pache dans la création de la Société des Citoyennes républicaines révolutionnaires. C’est une « légende historienne » qu’il vaut mieux arrêter dans sa course avant qu’elle ait parcouru trop de chemin.

____________

Statut du texte de l’article : acheté sur Internet sous forme électronique.

[1] « Onfrayiste » ; de Michel Onfray, panégyriste de Charlotte Corday et révélateur de « vérités cachées » dans tous les domaines de la connaissance.

[2] Ce qui ne suffit pas à la grandir aux yeux d’Olivier Blanc, qui lui reproche surtout d’appartenir à « l’école soboulienne », ce qui n’est d’ailleurs pas factuellement inexact.

[3] Dont le début exact du (très long) titre est Mémoires de Louvet de Coudray, député à la Convention nationale [etc.], Paris, 1823.

[4] Les Mémoires de Jean-Baptiste Louvet ou la tentation du roman, Paris-Genève, Honoré Champion-Slatkine, 2000.

[5] Mémoires inédits de Pétion et mémoires de Buzot & de Barbaroux […] précédés d’une introduction par C. A. Dauban, 1866, p. 78. Ce passage de Buzot, dont la première édition est de 1794, a inspiré M. Thiers dans son Histoire de la Révolution française, seconde édition, 1828, t. III : « La femme, les filles de Pache allaient dans les clubs, dans les sections, paraissaient même dans les casernes des fédérés, qu’on voulait gagner à la cause […]. »

[6] À propos de Amable Guillaume Prosper Brugière, baron de Barante, on peut lire dans le Grand dictionnaire universel du XIXe siècle de Pierre Larousse : « Sa répugnance pour la démocratie se manifesta dans divers écrits politique, surtout dans son Histoire de la Convention nationale […] qui sont loin d’avoir ajouté à sa réputation. Chose remarquable, il se garda bien d’appliquer ici son fameux précepte : Écrire pour raconter, non pour prouver. Ces morceaux, d’un médiocre intérêt d’ailleurs, sont, en effet, non de simples et calmes narrations, mais des thèses de contre-révolution, des plaidoyers de parti, empreints de la plus aigre partialité, et qui, en outre, fourmillent d’erreurs et passeraient pour de fort plates compilations, s’ils n’étaient pas signés d’un nom aussi respecté. »

[7] Que M. de Launay renomme « Ardouin » ; Un grand Français. Monge, fondateur de l’école polytechnique, s. d. [1933], pp. 121-122.

[8] Fonds Gaspard Monge. Le récit d’Eschassériaux, que Blanc ne mentionne pas et que je n’ai pas été consulter figure certainement soit sous la cote IX GM 29 (Notes sur la vie de Monge et sur sa famille) soit IX GM 30 (Vie de Monge par Eugène Eschassériaux. Manuscrit en 5 volumes).

[9] Convention, 18 mai 1793, Moniteur, t. 16, p. 421.

[10] On commet de nos jours la même naïveté à propos des « micros-trottoirs », dont abusent les journalistes de radio et de télévision.

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Votre père est macroniste? Vous connaissez l’adresse personnelle de Stéphane Bern? Vous avez Michel Onfray comme voisin?… ~ Un cadeau qui fera toujours plaisir!

04 lundi Juin 2018

Posted by Claude Guillon in «Usages militants de la Révolution»

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Emmanuel Macron, Guillotine, Michel Onfray, Stéphane Bern, Terreur

N’hésitez pas à cliquer sur les images pour les AGRANDIR.

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Charlotte Corday ~ une “amazone” à défendre?

16 vendredi Mar 2018

Posted by Claude Guillon in «Annonces», «Bêtisier»

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Charlotte Corday, Claire Lacombe, Marat, Michel Onfray

La ville de Caen entend célébrer le 250 ème anniversaire de l’exécution de Charlotte Corday, meurtrière du journaliste et député Jean-Paul Marat.

Le simple intitulé des festivités donne le ton: «Charlotte Corday, une amazone de la Révolution».

Il ne faut pas manquer de culot pour qualifier la meurtrière de «l’ami du peuple» d’amazone de la Révolution.

On qualifie généralement d’«amazones» des militantes révolutionnaires, soit qu’elles aient elles-mêmes revendiqué cette référence mythique soit qu’on la convoque anachroniquement à leur propos.

Admettons que l’on tienne à décréter Corday «amazone»: c’est alors amazone contre la Révolution qu’il faut dire.

Non seulement son geste meurtrier n’entraîna pas une réaction collective contre la Convention, mais il fut utilisé contre les militantes révolutionnaires, Claire Lacombe en particulier: «Voyez cette nouvelle Corday!» disait-on.

C’est sans doute en partie pour combattre cet amalgame malhonnête et misogyne que les Républicaines révolutionnaires consacrèrent tant d’énergie à organiser et répandre le culte de Marat.

Bien entendu, le panégyriste de Corday, Onfray-mieux-de-se-taire, le régional de l’épate, participe aux réjouissances.

– Parvenue à ses fins, Charlotte Corday pose pour Michel Onfray dans la baignoire maudite.

 [Prilidiano Pueyrredon, La Baignoire, 1865.]
____________

Programme (à destination des masochistes).

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De l’absence de cravate au couperet de la guillotine (fantasme bourgeois)

30 dimanche Juil 2017

Posted by Claude Guillon in «Articles», «Bêtisier»

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Alain Finkielkraut, Bruno Roger-Petit, Chaumette, Enragé·e·s, Guillotine, Hébert, Jacques Roux, Jean-Luc Mélenchon, Michel Onfray, Père Duchesne, Robespierre, Sans-culottes, Terreur

La Révolution française est redevenue à la mode dans les polémiques politiques. Le mouvement Nuit debout a ainsi suscité un déferlement d’éditoriaux hallucinés où la Terreur jacobine voisinait avec le génocide nazi. Je n’ai pas eu le loisir de revenir sur cette “nouvelle vague” comme elle le méritait, mais on ne perd rien pour attendre.

L’exemple cité ci-dessous est récent. Il s’est rencontré loin des lieux éditoriaux habituels aux Finkielkraut et Onfray, champions de la catégorie.

C’est donc dans la revue Challenges (Internet, 26 juin 2017) qu’un Bruno Roger-Petit [*] s’est employé à terroriser ses lecteurs en lisant dans le (modeste) coup d’éclat médiatique des députés de la France insoumise refusant (provisoirement) le port de la cravate à l’Assemblée… un avant-goût de la prochaine Terreur.

Certes, on pourrait s’étonner qu’un éditorialiste, même très éloigné du monde réel, détecte un signe inquiétant du retour de la guerre des classes dans une manifestation aussi dérisoire (mais fort saine, au demeurant!) d’«insoumission» vestimentaire, plutôt que dans le nombre de morts et de blessés graves sur les chantiers de construction, mais à chacun sa boule de cristal!

Des Sans-culottes aux Sans-cravates

L’assimilation Sans-culottes et Sans-cravates ne relève pas du simple divertissement. Elle est une arme politique de destruction massive du système. Quand Mélenchon dit: «Il y avait des Sans-culottes, il y aura désormais des Sans-cravates», il ne plaisante pas. Il pose très sérieusement les bases de la lutte politique qu’il entend mener. Le peuple contre les aristocrates. Les floués contre les nantis. Les pauvres contre les riches. Le bas contre le haut. Application à la lettre des préceptes politiques de l’idéologue d’extrême gauche qui a pensé Syriza et Podemos, Chantal Mouffe, qui entend « Construire un peuple » pour l’amener à remplacer le peuple ancien.

Mélenchon et Ruffin ressuscitent effectivement la Révolution. Non pas l’esprit des constituants de 1789, mais plutôt celui des Hébertistes de 1793. Avec eux, c’est l’esprit du Père Duchesne (le Fakir de l’époque) qui entre à l’Assemblée nationale, comme il était entré à la Convention avec Hébert, Roux et Chaumette et les Enragés. Ceux-là aussi entendaient «se mettre à la portée de cette classe peu instruite du peuple qui ne pourrait comprendre d’importantes vérités si elles n’étaient énoncées avec des expressions qui lui sont particulières». Ils en firent tellement qu’à la fin, les jugeant dangereux, Robespierre lui-même finira par les envoyer là où ils rêvaient d’envoyer l’oligarchie de l’époque. Le destin des Sans-cravates sera-t-il aussi tragique que celui des Sans-culottes?

Donc, haro sur la cravate, ennemie du peuple et des classes populaires! A la lanterne la cravate de l’oligarchie! […]

Lorsque l’on tient un ressort polémico-dramatique aussi fort, inutile de s’attarder aux détails infimes de la vérité historique.

Jacques René Hébert, rédacteur du célèbre Père Duchesne n’a jamais été élu à la Convention – pas plus que les deux autres révolutionnaires cités – mais envoyé par sa section (Bonne-Nouvelle) à la Commune à partir du 10 août 1792.

Jacques Roux, le “curé rouge” des Gravilliers – dont une biographie va paraître à la rentrée chez Libertalia – n’intégrera la Commune qu’à la fin décembre 1792 (il sera pendant un temps corédacteur de ses Affiches, un journal mural quotidien).

Pierre Gaspard (dit Anaxagoras) Chaumette, est élu à la Commune par la section du Théâtre-Français au 10 août 1792.

Seul Jacques Roux est rattaché au courant des Enragés. Il se suicide en prison pour échapper au Tribunal révolutionnaire. Hébert et Chaumette sont guillotinés.

On observera que notre éditorialiste tente de prévenir – ou plutôt de dissocier – les député(e)s de la dite “France insoumise” du sort qui les attend s’ils/elles se laissent mener par Mélenchon-Robespierre…

_________________

PS. Le rapprochement sans-culottes/sans-cravates avait déjà été fait par des manifestant(e)s en 1989. Voir l’article sur ce blogue.

[*] Lequel guignol vient d’être nommé, ce 29 août 2017, conseiller et porte-parole de l’Élysée, dont le locataire ne dissimule pas sa nostalgie monarchiste. Tout cela a l’avantage de la cohérence.

 

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Suffit-il d’être féministe pour faire avancer l’histoire des femmes ? ~ À propos d’un livre d’Éliane Viennot.

11 dimanche Déc 2016

Posted by Claude Guillon in «Articles», «Bêtisier»

≈ Commentaires fermés sur Suffit-il d’être féministe pour faire avancer l’histoire des femmes ? ~ À propos d’un livre d’Éliane Viennot.

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Anne Verjus, Éliane Viennot, Charlotte Corday, Christine Fauré, Claire Lacombe, Enragé·e·s, Etta Palm d'Aelders, Féminisme, Jacques Guilhaumou, Jean-Clément Martin, Marat, Méthodologie, Meudon, Michel Onfray, Pauline Léon, Républicaines révolutionnaires, Serge Aberdam, Théroigne de Méricourt

capture-decran-2016-12-09-a-19-12-52Ancienne militante de l’Organisation communiste Révolution ! (scission de la LCR, tentée par le maoïsme), Éliane Viennot est une universitaire féministe ; elle est agrégée de lettres, cofondatrice de la Société internationale pour l’étude des femmes de l’Ancien Régime (SIEFAR).

Je l’ai rencontrée — comme lecteur — dans les ouvrages qu’elle a codirigés aux Publications de l’Université de Saint-Étienne (Revisiter la « querelle des femmes ». Discours sur l’égalité/inégalité des sexes, de 1750 aux lendemains de la Révolution, 2012 ; L’Engagement des hommes pour l’égalité des sexes (XVIe-XXIe siècle), 2013) et dans un essai roboratif : Non, le masculin ne l’emporte pas sur le féminin ! Petite histoire des résistances de la langue française (iXe, 2014).

Ayant par ailleurs publié, chez Perrin, deux volumes (que je n’ai pas lus) d’une d’histoire de « La France, les femmes et le pouvoir » — L’Invention de la loi salique, Ve-XVIe siècle (2006) et Les Résistances de la Société, XVIIe-XVIIIe siècle (2008) — elle a suivi l’ordre chronologique et publié cette année (2016) Et la modernité fut masculine, qui porte sur la période 1789-1804.

Le sujet faisait de moi un lecteur captif, de surcroît bien disposé par ses lectures précédentes.

Ici, une remarque de « morale méthodologique » : je comprends fort bien qu’un(e) auteur(e) ait besoin, pour revisiter l’ensemble d’une période, de produire une « nouvelle » synthèse d’un sujet maintes fois traité, ici en gros : « les femmes pendant la Révolution ». Le problème est que, le plus souvent, on n’a pas affaire à une synthèse à nouveaux frais, mais à une compilation plus ou moins élégante et pertinente. Or, l’innocence du lectorat est telle qu’il présume à tort qu’un ouvrage publié postérieurement à tant d’autres apporte des éléments nouveaux sur son sujet… C’est la « prime chronologique ». Imméritée dans le cas de l’opus d’Éliane Viennot.

Il est presque trop facile de remarquer que l’ouvrage, dans sa partie historique, contient des erreurs et des approximations. C’est nécessairement le cas dans la pratique compilatoire. Je donne quelques exemples ci-après. Les « bonnes réponses » se trouvent réparties dans divers articles et documents publiés sur ce blogue ; je ne prends pas la peine de les rappeler systématiquement et j’engage les lectrices et les lecteurs à user du moteur de recherche du blogue.

Ainsi donc, Non ! Claire Lacombe ne participe pas à la Société fraternelle des patriotes de l’un et l’autre sexe (p. 25) ; confusion avec Pauline Léon.

Non ! Ça n’est pas « au début de l’année 1791 seulement qu’Etta Palm fonde le premier [club féminin] : la Société patriotique et de bienfaisance des Amies de la Vérité » (p. 33). Ou plus précisément : ça n’est pas le premier club féminin. Il suffit de lire Christine Fauré pour le savoir : je dis lire, pas seulement citer en bibliographie.

Il est maladroit de parler (p. 195) de « l’échec probable de [la] consultation » qui serait pressenti par les autorités qui décident de soumettre la constitution de 1793 à un référendum. Cette consultation est un triomphe ! Auquel participent largement les femmes révolutionnaires.

Il est plus que fâcheux encore de donner l’impression au lecteur que l’on s’appuie pour cette sottise sur deux citations de Serge Aberdam, lequel n’en peut mais ! et a précisément consacré un gros travail à analyser ce référendum.

Je ne suis pas sûr qu’écrire que Charlotte Corday était « a priori favorable à son camp », en parlant du camp de Marat, sa victime, a le moindre sens. Michel Onfray, sors de ce livre !

Il ne faut pas prendre le langage courant (ou les approximations des autres) pour des faits établis. Non ! il n’existait aucun « groupe ultra-gauchiste et démagogue » (p. 195) qui se serait intitulé les « Exagérés », « dont Hébert ». Ça, ça serait plutôt le bidonnage qui a permis l’assassinat légal d’un certain nombre de militants, dont Hébert.

Un des pièges de la compilation, c’est que l’on met en lumière tel détail, tel adjectif, lâché trop vite à partir de sources douteuses, par un(e) auteur(e) précédent(e), qui elle a beaucoup travaillé. Ici : l’adjectif « brisée » (p. 232), à propos de Claire Lacombe à sa sortie de prison. La prison n’a jamais fait de bien à personne ; personne n’en sort intact ; on y meurt et on en meurt parfois. En l’espèce, Claire Lacombe a recouvré assez rapidement une belle énergie.

Venons-en au pire :

Certaines localités brillent par leur inventivité, à l’image d’Angers ou de Meudon, où sont ouvertes des tanneries de peau humaine… (p. 196)

Ah! la tannerie de peau humaine de Meudon! Toute une époque!… Et pourquoi Diable aurait-il fallu se contenter de la piquette des coteaux et de la verrerie du Bas-Meudon?

Il suffit!

Il n’a jamais été ouvert nulle part de «tannerie de peau humaine», comme on ouvre une épicerie ou un atelier de salpêtre. Ni à Angers ni à Meudon.

Une trentaine de cas ponctuels d’écorchement de victimes et de tannage de peau ont été recensés pendant la Révolution.

On recommande à ce propos la lecture du livre de Jean-Clément Martin : Un détail inutile ? Le dossier des peaux tannées Vendée 1794 [1] (Vendémiaire, 2013).

Qu’une universitaire, en principe cultivée, et de surcroît politisée à l’extrême gauche, véhicule comme une évidence bien établie ce genre d’ânerie, comme on passe le sel à table, devrait lui interdire d’être admise à parler d’histoire en général, et de Révolution en particulier, ailleurs qu’à l’Université populaire de Caen.

Il se confirme que le «féminisme girondin», dont Onfray incarne le revival, ne peut se passer de puiser dans l’argumentaire putréfié de l’historiographie monarchiste.

Il faudrait pouvoir en rester là.

Mais à défaut de poser des problèmes, au sens scientifique (renouveler l’abord d’une question), le livre de Viennot en pose dans la mesure où il sera lu, et pris au sérieux.

Qu’on en juge par le passage suivant :

Il y a donc, dès l’année 1790, des groupes de “Dames patriotes” dans de nombreuses villes. Les chercheuses en avaient recensé trente-cinq en 1989, on en était à cinquante-six en 1997. Il est vraisemblable qu’il en a existé bien davantage, et il n’y a guère de raison de s’en réjouir, comme on le faisait encore lorsque ces trouvailles avaient pour toile de fond l’expérience des “groupes femmes” de l’après-Mai 68. Partout, en effet, il semble que ces sociétés se soient créées avec l’aval des autorités et des clubs locaux, si ce n’est à leur initiative, et pas forcément dans le but d’approfondir les ruptures de la Révolution. (p. 31)

Je n’ai pas la même conception de l’histoire qu’Éliane Viennot. La sienne est dogmatique et idéologique, au point qu’elle avoue ne pas se soucier des faits, dont d’ailleurs « il n’y a guère de raison de se réjouir » de la découverte.

Quand un(e) chercheur(e) en est là, c’est sa théorie qui a des problèmes, pas les êtres de chair et de sang qui ont fait l’histoire.

Ma propre conception est matérialiste et pragmatique. Je m’intéresse à la manière dont les femmes se sont mobilisées collectivement, et notamment organisées en clubs — « non-mixtes » (la non-mixité est presque toujours relative à l’époque), ou bien à l’intérieur d’une société «fraternelle», c’est-à-dire mixte, et même à l’intérieur d’une société mâle où les femmes sont cantonnées dans les tribunes (pour connaître ce dernier cas de figure, il faut avoir travaillé sur des faits et des documents d’archives).

On aura remarqué au passage qu’il y a « dès 1790 » des groupes de femmes, tandis qu’on nous dira — mais c’est deux pages plus loin! — que le tout premier ne sera créé qu’en 1791…

Je me réjouis, moi, de constater ou présumer l’existence d’un nombre de groupes deux fois plus important au moins que celui auquel s’est arrêté Viennot. Parce que leur variété, évoquée ci-dessus, donne une idée plus riche de l’implication des femmes dans le processus révolutionnaire.

Viennot leur reproche d’avoir été trop bien tolérées par les autorités. Contrairement à ce qu’elle croit ce ne fut pas toujours le cas (contre-exemples : Pau et Paris), mais même si ça l’était, cela mériterait d’être confronté, par exemple, aux analyses d’Anne Verjus (je résume : les femmes n’ont pas été exclues, elles n’ont pas été incluses). Viennot semble dire le contraire de ce que dit Verjus, mais comme il semble aussi qu’elle n’en sait rien, et qu’elle ne se donne pas la peine, comme l’exigerait pourtant une démarche scientifique, de se situer dans l’historiographique récente de la question, on ne peut rien faire de tout ça !…

Viennot voudrait que l’on découvre des « groupes femmes », à la façon des années 70 du XXe siècle, entre 1790 et 1793.

Par malheur, il n’y en pas.

Du coup, elle boude.

Or, déçue, Viennot peut se montrer mauvaise camarade.

À peine a-t-elle moralement disqualifié des « Dames patriotes » infichues « d’approfondir les ruptures de la Révolution », qu’elle se retourne contre les Citoyennes républicaines révolutionnaires, souvent considérées comme responsables de l’agression sexuelle contre Théroigne de Méricourt, qualifiée par Viennot d’« épisode tragique […] pour le féminisme révolutionnaire […] puisqu’il sera bientôt combattu pour ses troubles à l’ordre public » (p. 111; je souligne).

Résumons le plan de conduite a posteriori tracé par notre universitaire féministe du XXIe siècle aux (maladroites) militantes de 1793:

Approfondir les ruptures de la Révolution, mais sans troubler l’ordre public.

Je trouve Madame la professeure sévère !

______________________

[1] Fort intéressant et salubre ouvrage, auquel je reprocherai seulement une certaine confusion dans la découverte touristique qu’il propose de Meudon, lieu qui, de l’avis de l’auteur « est en soi délirant » …appréciation qui m’a fait considérer sous un jour nouveau une localité où j’ai vécu presque vingt ans.

« Le visiteur le plus ignorant ne peut qu’éprouver surprise, frustration et inquiétude en […] découvrant [ce qu’il reste du château]. »

En relisant ses (?) notes l’auteur semble avoir fait se télescoper (pp. 61-62) les restes du château de Bellevue, en pleine agglomération, et les bâtiments occupant l’emplacement de l’ancien château, au bout de la terrasse de l’Observatoire, immense espace vert, en partie public. L’ancienne orangerie a été restaurée et abrite des concerts, des expositions… et des cantonnements militaires, selon la saison et le niveau d’alerte anti-terroriste.

« Observatoire » (celui de Paris-Meudon, en activité) est d’ailleurs un mot que l’on s’attend à lire, et qui ne vient pas, tandis que l’auteur croit pouvoir nous gratifier d’un renseignement pourtant inutile à son récit, et malheureusement erroné : le château aurait abrité « jusqu’en 1975 le musée de l’Aviation ».

L’immense hangar (dit « Hangar Y ») qui abrita en effet ce musée (je l’ai jadis visité), au lieu-dit Chalais-Meudon (à côté de la soufflerie de l’ONERA), n’a rien à voir avec le château, ni architecturalement ni historiquement.

J’espère que l’on voudra bien considérer cette infime critique pointilliste — adressée à un historien reconnu — comme l’effet d’un simple accès de nostalgie enfantine.

______________

Statut de l’ouvrage: acheté en librairie.

 

Capture d’écran 2014-11-26 à 21.25.54

 

Le site d’Éliane Viennot.

Présentation vidéo de l’auteure par elle-même.

Une recension de l’ouvrage par Jacques Guilhaumou sur le site Révolution française.net.

Pourquoi ai-je l’impression que Guilhaumou réécrit d’abord le texte d’Éliane Viennot, avant de le déclarer excellent tel qu’il est?

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Charlotte, reviens! tout est pardonné…

16 mercredi Nov 2016

Posted by Claude Guillon in « Sonothèque », «Bêtisier»

≈ Commentaires fermés sur Charlotte, reviens! tout est pardonné…

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Brigitte Bardot, Charlotte Corday, Le Pen, Les Brigandes, Michel Onfray, Royalisme

Je m’en voudrais de priver les habitué(e)s de ce blogue de nouvelles de la chanson engagée marginale produite par les “Les Brigandes”.

On verra — ouïra plutôt — par les deux exemples ci-dessous que la joyeuse bande de majorettes d’extrême droite continue, sous la houlette de son gourou, à combiner re-visitation du folklore monarchiste et salmigondis délirant d’incantations réactionnaires.

capture-decran-2016-11-16-a-23-13-44On y croise Charlotte Corday (spécial dédicace à un autre illuminé: Michel Onfray…), bientôt suivie, dans un élan vaguement néo-féministe, des filles Le Pen, de Brigitte Bardot, et même du général Salan!

On a les «figures héroïques» qu’on mérite!

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Les biographies de Théophile Leclerc & Pauline Léon (Éditions La Digitale)

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  • “1793. Brûlez ces saints que l’on ne saurait croire” ~ par Philippe Bourdin 1 novembre 2022
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