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LA RÉVOLUTION ET NOUS

~ le blogue historien de Claude Guillon

LA  RÉVOLUTION  ET  NOUS

Archives de Tag: Femmes en armes

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Cycle de conférences des AHRF à la Conciergerie ~ “Des femmes dans la Révolution française”

23 mercredi Fév 2022

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Angélique Brulon, Conciergerie, Dominique Godineau, Femmes en armes, Maria Goupil-Travert, Solenn Mabo, Thérèse Figueur

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Publié par Claude Guillon | Filed under «Annonces»

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“Femmes en guerre” ~ Journée d’étude coorganisée par l’Association des professeur·e·s d’histoire-géographie et l’association Mnémosyne (Lille, 13 novembre 2021)

16 samedi Oct 2021

Posted by Claude Guillon in «Annonces»

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Annette Becker, Appolline Bienaimé-Alsua, Association des professeur·e·s d'histoire-géographie, Association Mnémosyne, Catherine Lacour-Astol, Chloé Leprince, Christelle Balouzat-Loubet, Commune de 1871, Dominique Fouchard, Emmanuel Debruyne, Femmes en armes, Jeanne d'Arc, Joëlle Alazard, Matthieu Lahaye, Résistance, Véronique Garrigues, Yveline Prouvost

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“Commandante générale des sans-culottes ou sans-pantalons de la Garde nationale française”

27 dimanche Juin 2021

Posted by Claude Guillon in «Documents»

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Amazones, Bonnet phrygien, Caricatures, Femmes en armes, Michel Hennin, Suzanne Petersen

Sauf erreur de ma part (je noterai avec plaisir les contre-exemples que l’on voudra bien me signaler) cette eau-forte allemande est peu utilisée/commentée, même si on la trouve sur Gallica et quelques autres sites documentaires.

Elle n’est pas attribuée, mais figure dans la collection de Michel Hennin (BNF, t. 127, n° 1196). Elle est de petit format: 21 x 16 cm. J’en avais trouvé une mention à propos du recueil de textes publié en 1987, en allemand, par Suzanne Petersen: Marktweiber und Amazonen. Frauen in der Französischen Revolution (Dames de la Halle [littéralement: femmes du marché] et Amazones. Les femmes dans la Révolution française) Je possède l’édition de poche de 1789: la gravure n’y figure pas.

Elle ressortit au genre de la caricature, encore qu’elle soit très modérée, n’était l’ironie égrillarde de sa légende.

Le bonnet phrygien est surdimensionné par rapport à la tête de la cavalière. Cette dernière semble avoir passé une veste d’uniforme par-dessus sa robe. Son cheval, richement paré évoque davantage la parade que le champ de bataille. La posture de la «commandante» est, en revanche, très martiale: épée brandie, cheval cabré. Elle entraîne ses troupes au combat. Sur son visage, une moue discrète, mi-ironique mi-méprisante.

N’était la légende, la représentation est assez respectueuse. À moins que le seul fait de représenter une femme en armes, commandant de surcroît – à d’autres femmes? à des hommes? – suffise à déclencher l’hilarité et·ou la répulsion que suscite tout renversement du monde…

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L’Association des jeunes chercheurs en histoire (AJCH) reçoit la jeune chercheuse Maria Goupil-Travert

27 mardi Avr 2021

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Association Mnémosyne, Femmes en armes, Maria Goupil-Travert

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Publié par Claude Guillon | Filed under «Annonces»

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Théroigne de Méricourt, cible des masculinistes

26 vendredi Fév 2021

Posted by Claude Guillon in «Documents»

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Amazones, Féminisme, Femmes en armes, Jean-Gabriel Peltier, Les Actes des apôtres, Marie-Étienne Populus, Théroigne de Méricourt

Ce pamphlet [1] n’a d’autre intérêt que de témoigner de la haine masculiniste qui se focalisa sur Anne Josèphe Théroigne (de Méricourt), née le 13 août 1762, que l’auteur anonyme rajeunit de six ans, peut-être par simple ignorance. Elle assista aux séances de l’Assemblée à Versailles et se joignit aux manifestantes d’octobre 1789 lorsqu’elles y parvinrent. Elle est vêtue en «amazone» et mérite la haine des masculinistes bien avant de fonder un club de femmes en 1792 et de prôner l’armement des citoyennes.

Dès la page quatre, la charge sexiste se dessine :

À peine à sa dixième année, ses facultés [comprenez : ses formes] se trouvèrent si prodigieusement développées, que dès lors elle connut les droits de l’homme, pour lesquels la nature lui avoit donné un penchant déterminé [elle était déjà nymphomane].

Trop heureux de l’équivoque qu’il a trouvée (ou volée à un autre pamphlétaire de son acabit), notre auteur file la métaphore des «droits de l’homme/pénis» qui se trouvent d’autant plus «fortement développés» que le protagoniste masculin bande pour la jeune fille.

On retrouve l’équivoque «citoyen actif», lieu commun de la littérature coquine durant la Révolution.

Les amateurs apprécieront la liste des adresses successives supposées de Théroigne dans Paris, laquelle culmine comme il se doit rue des Déchargeurs.

Le personnage baptisé «Populus», évoqué à plusieurs reprises n’est pas de fantaisie. Marie-Étienne Populus (1736-1794) existait bel et bien. Avocat, élu du Tiers aux États généraux, il finira guillotiné à Lyon comme fédéraliste. Ses positions en faveur de la réunion des trois ordres et de l’installation du roi et de l’Assemblée à Paris et plus encore, sans doute, la singularité de son patronyme («peuple» en latin) lui valurent d’être la tête de turc du libelliste contre-révolutionnaire Jean-Gabriel Peltier (1760-1825), lequel fonda Les Actes des Apôtres fin 1789, avant de fuir en Angleterre après le 10 août 1792. Peltier fit des amours supposés de Populus et de Théroigne un feuilleton et des pièces de théâtre (voir illustrations ci-après). Il est probable que le plumitif anonyme responsable du Précis a voulu profiter de la manne en copiant sans vergogne Les Actes des Apôtres.

_____________________

[1] Entré dans ma collection ; on le trouve sur Gallica en format « photocopie moche ».

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“Franchir les barricades. Les femmes dans la Commune de Paris” ~ par Carolyn J. Eichner

22 vendredi Jan 2021

Posted by Claude Guillon in «Annonces», «Bibliothèque»

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André Léo, Élisabeth Dimitrieff, Carolyn J. Eichner, Clubs de femmes, Commune de 1871, Féminisme, Femmes en armes, Louise Michel, Paule Mink

Dans le hors-série de L’Histoire sur la Commune, l’article de Carolyn J. Eichner, «Pas de révolution sans les femmes», renvoie à son livre de 2020 Franchir les barricades. Les femmes dans la Commune de Paris (Éd. de la Sorbonne).

Les femmes ont eu un rôle fondamental dans la Commune de Paris (1871). En examinant trois cheffes de file féminines du Paris révolutionnaire, l’ouvrage démontre l’influence des féminismes sur les événements sociaux et politiques de l’époque. Il met en évidence l’ampleur, la profondeur et l’impact des socialismes féministes communards bien au-delà de l’insurrection de 1871. En examinant la période du début des années 1860 à la fin du XIXe siècle, Carolyn J. Eichner étudie comment les femmes radicales développèrent les critiques du genre, de la classe sociale et des hiérarchies religieuses durant la période précédant immédiatement la Commune. Elle révèle comment ces idéologies ont émergé en une pluralité de socialismes féministes au sein de la révolution, et comment ces politiques variées ont influencé les relations de genre et de classe à la fin du XIXe siècle. L’auteure se concentre sur trois meneuses d’insurgés qui illustrent la multiplicité des socialismes féministes à la fois concurrents et complémentaires: André Léo, Elisabeth Dmitrieff et Paule Mink. Léo théorisait et enseignait par le biais du journalisme et de la fiction, Dmitrieff oeuvrait à l’organisation du pouvoir institutionnel pour les femmes de la classe ouvrière, et Mink agitait les foules pour fonder un monde socialiste égalitaire. Chaque femme a tracé son propre chemin vers l’égalité des sexes et la justice sociale. Franchir les barricades étudie la vie et les stratégies divergentes de ces trois cheffes révolutionnaires fascinantes pour éclairer le rôle des femmes et de la politique du genre dans la Commune de Paris et son héritage.

Introduction

AVANT

Chapitre 1. Les acteurs et l’action

Chapitre 2. La politique et les idées. L’organisation de la lutte

PENDANT

Chapitre 3. Élisabeth Dmitrieff et l’Union des femmes. Révolutionner le travail des femmes

Chapitre 4. André Léo et la subversion du genre. La lutte pour la place des femmes

Chapitre 5. Paule Mink et les clubistes. L’anticléricalisme et la révolution populaire

APRÈS

Chapitre 6. Élisabeth Dmitrieff et André Léo au lendemain de la Commune. Un dénouement radical

Chapitre 7. Paule Mink au lendemain de la Commune. Le drapeau rouge et l’avenir
Conclusion
Bibliographie
Index

320 pages, 25 €.

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“L’engagement politique des femmes dans le sud-est de la France de l’Ancien Régime à la Révolution” ~ un livre de Martine Lapied

02 mercredi Oct 2019

Posted by Claude Guillon in «Annonces», «Bibliothèque»

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« Théorie du genre », Clubs de femmes, Féminisme, Femmes en armes, Martine Lapied, Provence

Je signale, sans avoir pu encore consulter l’ouvrage, la parution aux Presses universitaires de Provence (PUP)  du livre de Martine Lapied intitulé L’engagement politique des femmes dans le sud-est de la France de l’Ancien Régime à la Révolution (168 p., 16 €).

 

Présentation de l’éditeur

À la période charnière de la crise révolutionnaire, l’ouvrage questionne le rôle politique des femmes dans un moment propice à la transgression des normes. La Révolution a été considérée par la majorité des historiennes du Gender comme le tournant critique des rapports entre la République et les femmes.

Les fonds d’archives provençales et comtadines et l’historiographie locale sont revisités en fonction du rôle des femmes dans l’espace public en situation de crise. Les pratiques politiques féminines sont d’abord étudiées dans la conflictualité d’Ancien Régime utilisée comme moyen d’expression politique.

Malgré le refus des droits politiques, la période révolutionnaire voit des femmes patriotes s’affirmer comme membres du Souverain, en militant dans des clubs féminins ou mixtes, participant aux journées révolutionnaires et aux politiques de Terreur.

D’autres Provençales et Comtadines se mobilisent pour résister au monde nouveau qui se crée et sont victimes de leur engagement. À côté des femmes agissantes que révèlent les archives, les sources montrent l’importance du rôle des représentations – des furies de guillotine aux victimes de la Révolution mises en valeur par le camp conservateur.

On constate l’influence de ces représentations sur l’évolution des options collectives et leur enracinement géographique, ainsi que sur la place des femmes dans le champ du politique jusqu’à nos jours.

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Après le cinéma, Pauline Léon mise en scène à la radio…

25 mardi Juin 2019

Posted by Claude Guillon in «Articles»

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1793, Claire Lacombe, Clubs de femmes, Enragé·e·s, Féminisme, Femmes en armes, Julia Artamonov, Pauline Léon, Pierre Schoeller, Républicaines révolutionnaires

Après avoir tenu le rôle que l’on sait (mais que l’on a du mal à distinguer à l’écran) dans le film Un peuple et son Roi (voir en bas de page une photo tirée du film) voilà que Pauline incarne les femmes révolutionnaires dans une série destinée aux enfants, baptisée Les Odyssées, sur France Inter.

Destinée aux enfants, comme je l’ai dit, la courte émission (14 mn) est un peu infantilisante: exclamations et questionnements surjoués. On y entend à propos de la terreur (innommée, sauf inattention de ma part) cette perle: «Pendant les révolutions, les gens deviennent complètement paranos». Il aurait été plus exact et plus pertinent d’expliquer la guerre aux frontières et la guerre de classes!

On «découvrira» avec étonnement que Pauline aurait participé à la marche des femmes sur Versailles des 5 et 6 octobre 1789.

En réalité, si elle fait allusion à l’événement dans le «Précis de sa conduite révolutionnaire», c’est uniquement pour dire qu’il l’a confirmée dans la conviction que Lafayette était suspect. Mais de quoi?… Il est peu probable qu’elle le soupçonne d’avoir comploté pour ramener le roi à Paris (c’était pourtant bien en effet son désir) et c’est sans doute son attitude temporisatrice qu’elle critique. Mais il est difficile d’aller plus loin dans la compréhension de cette brève mention: «Mes soupçons se vérifièrent au 5 octobre 1789».

Une chose est sûre: si Pauline avait participé à la marche sur Versailles, elle l’aurait précisé, dans un texte où elle vient de se vanter d’avoir été très active le jour de la prise de la Bastille. Même si l’on retenait l’hypothèse (paradoxale, mais non pas délirante) qu’elle marque par là une réticence envers tel ou tel aspect de l’événement, elle aurait logiquement mentionné sa participation et mis son rôle en valeur, ne serait-ce que pour éviter qu’une dénonciation le révèle avant elle.

Comme la page de l’émission inclut la bande-annonce du film Un peuple et son roi et que Pierre Schoeller y fait marcher Pauline de Paris à Versailles, il est probable que la légende vient de là (au moins dans son histoire récente). Et comme les concepteurs de l’émission ont négligé d’indiquer sur la page Internet les sources qu’ils ont utilisées – comme toute indication bibliographique – ce qui est un comble dans une démarche qui se veut pédagogique! nous n’en saurons pas davantage.

Sans synergie avec une documentation scientifique (je dis scientifique et non faisant de la vulgarisation à partir d’une version romancée de l’histoire), je vois mal l’intérêt de ce genre de «mise en scène». Peut-être Pauline Léon aura-t-elle bientôt quelques rues à son nom; peut-être le donnera-t-on – comme celui de sa camarade Claire Lacombe – à quelques écoles… Je doute que l’histoire des femmes et la reconnaissance de leur rôle dans la Révolution progresse pour autant.

En voici une llustration – c’est le cas de le dire!

Pauline Léon, jouée par Julia Artamonov était bien à Versailles… puisqu’elle figure, photographiée à l’Assemblée, dans un document pédagogique élaboré à partir du film de Pierre Schoeller.

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“Les femmes et la Révolution. 1770-1830” ~ de Christine Le Bozec

13 samedi Avr 2019

Posted by Claude Guillon in «Articles», «Bibliothèque»

≈ Commentaires fermés sur “Les femmes et la Révolution. 1770-1830” ~ de Christine Le Bozec

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1793, Christine Le Bozec, Claire Lacombe, Clubs de femmes, Dominique Godineau, Enragé·e·s, Féminisme, Femmes en armes, Hébert, Jean-François Varlet, Pauline Léon, Robespierre, Théophile Leclerc

Nouvel ouvrage, nouvelle synthèse, mauvaises nouvelles.

(N’était l’apparition d’une nouvelle maison d’édition spécialisée en histoire.)

L’autrice annonce, dès son introduction, vouloir battre en brèche le «lieu commun» selon lequel «libres» avant la Révolution, les femmes du XVIIIe siècle auraient été par elle privées de leurs droits… Pour que cette affirmation puisse passer pour un «lieu commun» et non pour un paradoxe de peu d’intérêt, il aurait fallu citer celles et ceux qui le défendent, ce dont Le Bozec – hélas! – se dispense. Comme elle se dispense souvent – hélas encore ! – d’indiquer la source de telle citation qui a retenu votre attention.

La vogue de l’amalgame inexplicable – et surtout inexpliquée ! – entre Enragé·e·s d’une part et «hébertistes» de l’autre trouve dans cet ouvrage une nouvelle illustration. Plus les affirmations sont détaillées en apparence, moins on juge utile de nous en expliquer l’origine.

[…] Claire Lacombe, considérée comme une dangereuse extrémiste, parce qu’entre autres, elle soutenait le plus que radical journal Le Père Duchesne, de Hébert. [p. 70 ; voir également p. 92]

Quand ? Comment ? Par quoi ? Mais où est donc Ornicar ?… Mystère.

L’autrice l’aura lu quelque part, probablement un peu vite (et peut-être sans prendre de notes). C’est certainement le même genre d’improbable genèse qui amène l’affirmation incongrue que voici, à propos de la pétition présentée en 1792 à l’Assemblée par Pauline Léon, en faveur de l’armement des femmes :

Le jour de la lecture de cette pétition est historiquement considéré comme l’acte de naissance des « Tricoteuses ». [p. 73]

Il semble en effet – mais comment en être certain·e à la lecture de formulations souvent confuses[1] ? – que Christine Le Bozec considère que «Tricoteuses» désigne, dès 1792 donc, la sans-culotterie féminine radicale, au lieu que le terme est une construction a posteriori à partir des élucubrations de masculinistes montagnards. On se reportera à ce propos aux travaux de Dominique Godineau, dûment citée en référence par Le Bozec, mais peut-être pas lue…

Christine Le Bozec est si peu avare de références de qualité qu’elle connaît même, et renvoie à mon article des AHRF sur Pauline Léon. Quelqu’un·e qui me cite ne saurait être tout à fait mauvais·e… Cependant, ayant noté que Pauline a cotoyé Jean-François Varlet («proche d’Hébert»: ben voyons!) à la Société fraternelle des patriotes de l’un et l’autre sexe, pourquoi ne pas signaler qu’elle y a également rencontré Théophile Leclerc, autre figure du courant des Enragé·e·s, avec lequel elle aura une relation plus longue et plus intense, puisqu’il deviendra son époux?

Parfois, notre autrice se décide à innover et lance une hypothèse ébouriffante :

La tension entre les factions s’accrut en janvier 1794 et, à l’occasion de manifestations et de protestations de rue, des militants partisanes des Ultras furent arrêtées puis emprisonnées. Les événements s’accélérant et le mouvement s’amplifiant, les Montagnards au pouvoir recherchèrent l’apaisement en proposant leur médiations aux deux factions [?]. Toutefois, le 10 février 1794, le suicide dans sa cellule de Jacques Roux, l’un des chefs [sic] des Enragés, changea la donne. Ce geste de l’ex-soutien des Citoyennes républicains révolutionnaires conduisit les autorités à faire voter, le 26 février 1794, les lois de Ventôse qui ordonnaient la mise sous séquestre des biens des suspects «reconnus ennemis de la République» avant de les distribuer aux indigents.

Dors en paix mon vieux Jacques! Ton sacrifice n’aura pas été inutile puisqu’aussi bien les décrets de Ventôse, c’est à toi que nous les devons…

Cette hypothèse que je qualifierai volontiers de boufonne – Roux se poignarde à mort pour éviter de subir le sort (un déshonneur à ses yeux) des contre-révolutionnaires ; il est persuadé, à juste raison, qu’il sera guillotiné ; son suicide n’a d’effet que sur l’image qu’il veut laisser de lui – je ne l’ai jamais vue formuler nulle part. Faute de référence contraire, force est donc de l’attribuer à Christine Le Bozec elle-même. Ne lui jetons pas la pierre! Il est tentant, en effet, pour le repos de l’esprit, de considérer qu’un événement T est mécaniquement à l’origine d’un événement T+16 j…

Ne s’égare-t-on pas aisément, d’ailleurs, lorsqu’on s’écarte de la rassurante téléo-chrono-logie. Ainsi Christine Le Bozec voit-elle dans le fait que les Enragées ont échappé au rasoir national la preuve qu’elles ont été réprimées comme « exagérés » et non comme femmes.…

Si l’antiféminisme avait été la première motivation des Montagnards, Pauline Léon, Claire Lacombe et d’autres militantes des Citoyennes républicaines révolutionnaires n’auraient pas échappé à la guillotine. [pp. 118-119]

Pour le coup, la chronologie est d’un grand secours. Lectrices et lecteurs peu au fait d’icelle pourraient induire de cette phrase que Pauline Léon et Claire Lacombe n’ont pas fait l’objet d’une répression qui aurait pu les mener à l’échafaud.

Or, si elles ont en effet «échappé à la guillotine» c’est que le 9 Thermidor les a fait passer du statut d’«exagérées» à celui de «victimes de la Terreur robespierriste» et leur a permis de sortir des prisons où elles croupissaient en attendant d’être condamnées.

Quant à l’antiféminisme, il est également réparti entre Robespierre et une bonne partie du personnel révolutionnaire, y compris ceux que Robespierre a contribué à éliminer physiquement. Il est vain, me semble-t-il, de chercher à faire le départ, chez les ennemis montagnards des Républicaines entre ce qui ressortit de leur phobie des femmes, ou de la volonté d’éradiquer les organes de la sans-culotterie radicale, ou encore (chez Chaumette, par ex.) ce qui relève des jalousies de «factions». Les trois facteurs se combinent évidemment, par deux ou par trois, selon les acteurs considérés.

Ici fin abrupte de cette recension désabusée. L’auteur en a plein le dos de faire le prof sur des copies de docteurs et doctoresses qui auraient mieux fait de faire du jogging plutôt que de publier un livre. Commande d’un nouvel éditeur à la recherche de manuscrits? Volonté mercantile de mettre sur le marché la «synthèse de saison» sur telle ou telle question? (L’expression «fruits [ou légumes] de saison» évoque la fraîcheur. Là…) Tentation de l’auteur ou de l’autrice de «laisser son nom» dans la bibliographie d’un sujet? On s’en moque! Ça ne nous concerne pas. Ça ne nous met pas plus d’oxygène dans le cerveau et ça en prive la planète du fait des arbres tronçonnés. Arrêtez le massacre!

______________________

[1] Exemple : «De guerre lasse [sic], le 14 mars 1794, Robspierre déclarait devant la Convention : “Toutes les factions doivent périr du même coup”.» [pp. 126-127]

Le Bozec Christine, Les femmes et la Révolution. 1770-1830, Passés composés, 219 pages, 19 €.

Statut de l’ouvrage: acheté en librairie.

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Le point de vue de Dominique Godineau sur le film “Un peuple et son roi”

06 mardi Nov 2018

Posted by Claude Guillon in «La parole à…»

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Clubs de femmes, Dominique Godineau, Enragé·e·s, Féminisme, Femmes en armes, Pauline Léon, Pierre Schoeller, Républicaines révolutionnaires

On peut consulter l’intégralité de la critique de Dominique Godineau, dont je donne un extrait ci-dessous, sur le site Le Genre & l’écran.

La plupart des critiques insistent, non sans étonnement, sur le rôle des femmes. Une des réussites du film est de ne pas les présenter à part, comme un à-côté de l’histoire dont on pourrait se passer au montage. Au contraire, le film les traite « à parts égales », composante intrinsèque du peuple, présentes « tout simplement » parce qu’elles étaient là – ce qui a pendant longtemps été « oublié » par l’historiographie.

On peut également être reconnaissant·e à Pierre Schoeller de ne pas s’en être tenu aux stéréotypes habituels lorsqu’il est question des femmes en révolution. Elles ne sont ainsi pas représentées par les quelques figures connues qui, aujourd’hui, personnifient la demande d’égalité des droits politiques. Elles ne sont pas non plus représentées sous les traits de mégères assoiffées de sang, qui symboliseraient la cruauté d’une révolution populaire (voir les nombreux films anglo-saxons inspirés par Un conte de deux villes de Dickens). Femmes du peuple, elles ne sont pas pour autant réduites à des ménagères préoccupées et mues uniquement par les problèmes de subsistance. Elles sont, avec justesse, montrées discutant politique, donnant leur avis, signant des pétitions (17 juillet 1791), suivant les séances de l’Assemblée depuis les tribunes ouvertes au public, agissant, et il est heureusement rappelé que les manifestantes d’octobre 1789 (ou du moins une partie d’entre elles) demandaient du pain mais aussi que le roi signât les décrets sur l’abolition des privilèges et la Déclaration des Droits.

Le film présente de beaux personnages de femmes, incarnées avec force par les actrices, et qui ne sont pas sans évoquer certaines figures « anonymes » croisées dans les archives. Des femmes qui, dans le film, semblent jouir d’une assez grande liberté d’action et d’une relative égalité avec les hommes de leur entourage, tant dans les rapports privés que dans l’espace politique. Cela peut surprendre le/la spectateur/trice, mais, de fait, la lecture des archives de l’époque défait les images héritées du 19e siècle de femmes soumises, passives, silencieuses, et le film le montre bien.

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