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LA RÉVOLUTION ET NOUS

~ le blogue historien de Claude Guillon

LA  RÉVOLUTION  ET  NOUS

Archives de Tag: Marat

“Images et Révolution en mouvement : représentations fictionnelles de la Révolution française au cinéma, à la télévision et dans le jeu vidéo entre 2000 et 2020” ~ thèse de Hugo Orain en ligne

12 mercredi Oct 2022

Posted by Claude Guillon in «Bibliothèque», Littérature “grise”

≈ Commentaires fermés sur “Images et Révolution en mouvement : représentations fictionnelles de la Révolution française au cinéma, à la télévision et dans le jeu vidéo entre 2000 et 2020” ~ thèse de Hugo Orain en ligne

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Bande dessinée, Charlotte Corday, Cinéma, Hugo Orain, Mangas, Marat

Notre thèse interroge les mythologies contemporaines qui transforment notre perception du passé, en nourrissant un imaginaire social, et en se heurtant aux récits des historiens. Pour cela, nous avons étudié 23 représentations fictionnelles de la Révolution française au cinéma, à la télévision et dans le jeu vidéo, en France, entre 2000 et 2020.

La Révolution est un objet mémoriel qui persiste en grande partie grâce aux fictions. Des mythologies contemporaines, comme la focalisation sur la Terreur et la violence révolutionnaire, alimentent une vision sombre de l’histoire, et s’opposent à une mémoire républicaine positive. Les fictions que nous avons analysées sont vues et jouées par des millions d’individus, ainsi les récits fictionnels constituent une « école parallèle » qui concurrence les travaux historiques.

Jusqu’à ce jour, aucune recherche en histoire n’avait véritablement été menée sur ces enjeux. Notre approche est inédite parce qu’elle est intermédiatique, c’est-à-dire que nous avons combiné les trois médias (cinéma, télévision et jeu vidéo), selon l’idée qu’il existe aujourd’hui une hybridation médiatique dans les processus de conception.

Dans cette thèse, à l’aide de sources de conception et de réception (entretiens, making-off, art work, critiques…), nous avons déconstruit les fictions contemporaines pour appréhender les mécanismes de représentation du passé. Les historiens doivent faire entrer les fictions dans leur laboratoire.

Hugo Orain. Images et Révolution en mouvement : représentations fictionnelles de la Révolution française au cinéma, à la télévision et dans le jeu vidéo entre 2000 et 2020. Histoire. Université Rennes 2; Université du Québec à Trois-Rivières, 2022. Français. NNT : 2022REN20013

La thèse est consultable et téléchargeable librement ici. 

La bande dessinée et particulièrement les mangas ne sont pas ignorés par l’auteur de cette thèse – dont je recommande chaudement la lecture et·ou la consultation – qui les convoque à plusieurs reprises, mais cela ne fait pas partie de son corpus déjà large (cinéma, télévision et jeu vidéo).

Je me permets d’illustrer cette page avec des extraits du volume 10 de Innocent Rouge de Shin’ichi Sakamoto (Delcourt Tonkam, 2020). L’auteur fait précéder le manga d’une parabole animalière dont voici la conclusion :

Ne vous laissez pas duper par cette effusion d’hémoglobine. Seuls ceux qui combattent tous crocs dehors et ne craignent pas de faire couler leur propre sang peuvent traverser une nouvelle ère.

L’imagination de l’auteur lui fait alterner des scènes d’un onirisme délirant avec des représentations hypperéalistes et des caricatures (voyez Marat). Une des caractéristiques remarquables est que les personnages masculins sont très efféminés (voyez Robespierre et Saint-Just). On croise au fil des pages le bourreau Samson, Théroigne de Méricourt et surtout, en héroïne centrale Charlotte Corday, meurtrière de Marat, présentée comme une utopiste féministe.

À votre droite: Robespierre (brun). À gauche: Saint-Just (blond).
Charlotte Corday, utopiste féministe bisounours.

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“Les grands hommes de la Révolution française”

30 jeudi Juin 2022

Posted by Claude Guillon in «Documents»

≈ Commentaires fermés sur “Les grands hommes de la Révolution française”

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Bonaparte, Danton, Fabert, Marat, Robespierre, Tableaux

En vente ici.
Sauriez-vous reconnaître l’endormi (le mort?) au-dessus de Bonaparte?

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“F. Robert, député du département de Paris, à ses commettans” (1793)

13 lundi Juin 2022

Posted by Claude Guillon in «Documents»

≈ Commentaires fermés sur “F. Robert, député du département de Paris, à ses commettans” (1793)

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François Robert, Louise de Kéralio, Marat, Massacres de septembre 1792

François Robert, auteur, dès 1790, d’une brochure intitulée Le républicanisme adapté à la France, époux de Louise de Kéralio prend ici (avant mars 1793) la défense de Paris, des journées de septembre et de Marat, lequel n’a pas encore été mis en accusation.

Cliquez sur les images pour les AGRANDIR.

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Une lettre du «Dr. Marat» (janvier 1788)

05 jeudi Mai 2022

Posted by Claude Guillon in «Documents»

≈ Commentaires fermés sur Une lettre du «Dr. Marat» (janvier 1788)

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Abbé Prochon, Marat

Lettre de Marat à l’abbé Prochon, du 27 janvier 1788. En vente ici.

Je n’ignore pas, Monsieur, que vous êtes le premier qui ait attaqué, avec connaissance de cause, la doctrine de la différente réfrangibilité ; et je ne doute nullement que vous ne l’eussiez renversée, si vous aviez tourné vos vues du côté des faits qui lui servent de base. Le hasard m’a ménagé ce travail, et quoique nous différions encore de principes, l’amour du vrai nous unit, et je me flatte que vous voudrez bien recevoir mon ouvrage comme une marque d’estime. Examinez-le, Monsieur, avec cette impartialité et ce discernement, dont vous avez fait preuve tant de fois ; constatez les faits peu connus qu’il contient, pesez les preuves nouvelles qui y sont développées ; et s’il mérite votre suffrage, daignez concourir au triomphe de la vérité ; avec le zèle généreux d’un vrai scrutateur de la nature. J’ai l’honneur d’être, avec la considération la plus distinguée, Monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur. Le Docteur Marat

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Charlotte ou Kinder ?

12 mardi Avr 2022

Posted by Claude Guillon in «Documents»

≈ Commentaires fermés sur Charlotte ou Kinder ?

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Charlotte Corday, Ferrero, Kinder, Marat

Le fil Twitter @_n0name_____ revisite la mort de Marat à la lumière des déboires récents de l’industriel de la friandise Ferrero, contraint de suspendre la vente et la fabrication des produits commercialisés sous la marque Kinder pour cause de contamination aux salmonelles.

Cliquez sur l’image pour l’AGRANDIR.

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“La Liberté vient de Dieu, l’Autorité des Hommes” ~ représentation allégorique de la Révolution

12 samedi Mar 2022

Posted by Claude Guillon in «Documents»

≈ Commentaires fermés sur “La Liberté vient de Dieu, l’Autorité des Hommes” ~ représentation allégorique de la Révolution

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Camille Desmoulins, Guillaume-Thomas Raynal, Mably, Marat, Prudhomme, Voltaire

École française du début du XIXe siècle. Toile. 74 x 94 cm. Le tableau est une représentation allégorique de la Révolution Française. Parmi les personnages ici montrés ; le journaliste Pierre-Jean Audouin, l’avocat Camille Desmoulins le journaliste Louis-Marie Prudhomme, le philosophe Gabriel Bonnot de Mably, Voltaire, historien, écrivain, penseur et prêtre Guillaume-Thomas Raynal, l’écrivain et philosophe Jean-Jacques Rousseau, et le médecin, physicien, journaliste Marat. En vente ici.

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“Pourquoi l’Histoire a effacé les femmes” ~ par Titiou Lecoq, avec un dithyrambe de Michelle Perrot

30 dimanche Jan 2022

Posted by Claude Guillon in «Bêtisier», «Bibliothèque»

≈ Commentaires fermés sur “Pourquoi l’Histoire a effacé les femmes” ~ par Titiou Lecoq, avec un dithyrambe de Michelle Perrot

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Charlotte Corday, Christine Fauré, Claire Lacombe, Etta Palm d'Aelders, Geneviève Fraisse, Louise de Kéralio, Marat, Olympe de Gouges, Pauline Léon, Société des citoyennes républicaines révolutionnaires, Titiou Lecoq

J’avais d’abord feuilleté le livre en librairies, ce qui ne m’avait pas donné envie de l’acheter. Et puis j’ai lu des critiques enthousiastes et d’autres sur un registre dont j’ai souvent dit ici-même à quel point il m’agace : si-ce-livre-permet-ne-serait-ce-qu’à-une-lectrice-de-découvrir-l’histoire, etc.

L’Histoire, devrais-je écrire, puisque si l’on se propose de nous expliquer pourquoi elle a effacé les femmes, nous savons dès la première de couverture qu’elle a commis ce forfait à l’aide de sa grande « H » (plaisanterie connue).

Parce que je ne suis pas omniscient, je me reporte au chapitre 11 qui concerne mon domaine de recherches – « Révolutionnaires étouffées » – qui traite de la Révolution française.

Je vais y « apprendre » [pp. 179-180] ce que des dizaines de textes rédigés par des lecteurs et lectrices de Wikipédia m’ont déjà enseigné : Pauline Léon et Claire Lacombe « ensemble ont fondé la Société des Citoyennes républicaines révolutionnaires » (non).

Plus original, et non sourcé, comme de bien entendu, on m’explique que « ces femmes », expression qui englobe Pauline et Claire, Etta Palm d’Aelders, Louise de Kéralio, Olympe de Gouges et quelques autres « veulent des femmes dans la magistrature, dans l’armée et aux postes importants de l’Église. » Telle que formulée, et attribuée à un groupe aussi hétéroclite, cette prétendue revendication n’a tout simplement aucun sens.

Puisque j’en suis aux détails qui heurtent, voici la manière dont est évoquée la politique de Marat, à propos de sa meurtrière Charlotte Corday :

Devant les appels de Marat à tuer tout le monde. […] [p. 187]

Terrible petit bruit de la sottise qui heurte le zinc du comptoir du Café du commerce.

Le propos général de l’ouvrage est de mettre à portée du plus grand nombre ou au moins « d’un » plus grand nombre les travaux des historiens et historiennes, censés reposer dans des oubliettes éditoriales ou de poussiéreuses revues.

C’est mentir. De nombreux livres d’histoire, rédigés par des spécialistes atteignent des tirages très honorables.

Puisque Geneviève Fraisse est – à juste titre – citée et utilisée à plusieurs reprises par Lecoq, remarquons que l’on peut trouver en collection de poche Folio plusieurs de ses ouvrages, ce qui n’est pas précisément un signe de clandestinité.

Incompréhensible, et impardonnable, est l’absence de Christine Fauré, directrice d’une Nouvelle encyclopédie politique et historique des femmes (Les Belles Lettres, 2010).

Je vais m’attarder sur le problème des références. J’ai mentionné Fraisse ; on en rencontre d’autres, mais quant à savoir selon quels critères elles sont choisies pour figurer dans les notes, mystère et boule de gomme ! Disons que là où une référence est donnée, il en existe neuf qui sont tues.

De plus dans un livre qui se prétend outil de « passeuse » entre scientifiques et grand public, on s’attendrait à une bibliographie commentée, par exemple à la fin de chaque chapitre. Et avec les adresses ou au moins les noms de nombreux sites et blogues… Or, à part les notes de bas de page, il n’y a rien.

De temps à autre, l’autrice lance dans l’éther une incitation qui doit lui paraître suffisante. Ainsi à propos de Communardes, dont elle vient d’énumérer les patronymes.

Allez lire leurs vies [sic], elles sont toutes passionnantes.  [p. 238]

D’ailleurs, quand on se plaint de l’invisibilisation des femmes dans l’histoire, comment ne pas signaler l’existence de deux associations (au moins) qui travaillent à conserver et mettre en valeur la mémoire des femmes: Mnémosyne, Association pour le développement de l’histoire des femmes et du genre et les Archives du féminisme…

Quant au style, après un coup de chapeau à l’écriture inclusive, l’autrice se dispense du moindre point médian (il ne faudrait pas dérouter le grand public !). Elle adopte ici et là un style relâché, censé, je suppose, réduire encore les méfiances de celles et ceux qu’inquiète le bon français. Doit-on croire que la formule « un décret les chasse de l’armée » aurait rebuté beaucoup de monde ? Nous lisons : « Un décret les vire de l’armée » [p. 189]. Dans le même registre, pour qualifier l’action de Napoléon : « Après le bordel de la Révolution… ».

Ou bien ce livre n’a pas eu d’éditeur, ou bien il s’agit d’un procédé démagogique.

À défaut de relecture, l’ouvrage a bénéficié d’une campagne d’affichage publicitaire, et d’une préface de Michelle Perrot qu’elle conclut sur une formule dont on a compris que je ne la partage pas : « À lire absolument ».

On m’objectera, comme d’habitude, que – même vendu comme une savonnette et écrit avec les pieds – le livre est « sympathique » puisqu’il défend la visibilité des femmes dans l’histoire, et qu’il est possible que des jeunes gens et jeunes filles s’y découvrent un intérêt pour l’histoire des femmes. Il est impossible de réfuter un tel argument, ce qui indique assez son caractère non-scientifique.

En l’état, cet ouvrage non seulement n’apporte rien sur le sujet qu’il prétend traiter, mais se trouve très en retard (au moins dans le domaine qui m’intéresse) sur l’état présent de la recherche. D’honnêtes lectrices et lecteurs croiront de bonne foi tenir entre leurs mains un état actualisé des connaissances, quand ils·elles n’auront en main que le énième produit surfant sur la vague #MeToo – ça n’est pas moi qui fait le rapprochement, mais Michelle Perrot dans sa préface.

Ma dernière pensée (de ce billet) ira aux arbres, certes issus d’une « forêt gérée durablement »… Combien d’arbres pour faire savoir que Marat voulait « tuer tout le monde » ?

_____________________________

Statut de l’ouvrage

Acheté en librairie. 326 pages, 20, 90 €.

Le slogan publicitaire épuise ici la définition de l’emphase mensongère.

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Extrait du catalogue 2022 de la librairie Quilombo (23, rue Voltaire 75011 Paris)

25 jeudi Nov 2021

Posted by Claude Guillon in «Annonces»

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Éditions IMHO, Éditions Libertalia, Enragé·e·s, Eric Hobsbawm, Gracchus Babeuf, Jacques Roux, Jean Masin, L'Insomniaque éditeur, Librairie Quilombo, Marat, Robespierre, Thomas Munzer

Site Internet

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“Infographie de la Révolution française” ~ de Jean-Clément Martin et Julien Peltier

09 samedi Oct 2021

Posted by Claude Guillon in «Annonces», «Articles», «Bibliothèque»

≈ Commentaires fermés sur “Infographie de la Révolution française” ~ de Jean-Clément Martin et Julien Peltier

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Charlotte Corday, Claire Lacombe, Constitution de 1793, Jacques Roux, Jean-Clément Martin, Julien Peltier, Marat, Robespierre, Société des citoyennes républicaines révolutionnaires

De 1789 à 1799, la France est en révolution. Afin de rendre compte des événements et des bouleversements qui ont marqué ces années, et de permettre une autre lecture de l’histoire, l’Infographie de la Révolution allie récit et modélisation des données historiques. Grâce à la puissance d’analyse de Jean-Clément Martin, nourrie d’amples réflexions sur la période révolutionnaire, et au talent du data designer Julien Peltier, cette démarche originale et accessible permet de conjuguer conceptualisation et émotion, généralité et singularité. Les grandes journées révolutionnaires et les profondes mutations de la période peuvent alors être  comprises dans leurs multiples dimensions : les thèmes traités ici – la chute de la monarchie, la Terreur, la Contre-Révolution, la condition des femmes, la révolution militaire, la Vendée, l’esclavage, la déchristianisation… – le prouvent. C’est ainsi le foisonnement exceptionnel d’une période passionnante qui est saisi par les auteurs, grâce au supplément de sens porté par l’infographie.

Parution: 12 octobre 2021. 128 pages; Format 23 x 29 cm; 27 €.

J’ai déjà eu l’occasion de saluer ici le travail de Jean-Clément Martin et notamment sa capacité de synthèse (voir notamment sa Nouvelle histoire de la Révolution française). Il publie ces jours-ci un livre nouveau (et non seulement un nouveau livre) qui outrepasse l’usage maximal connu de l’infographie – soit comme illustration (c’était déjà le cas dans mes livres d’histoire de lycée), soit comme mode d’expression plus ou moins à égalité avec le texte (comme dans l’Atlas de la Révolution française, publié en plusieurs fascicules par l’EHESS).

Ici l’infographie est le moyen d’expression principal, au point de figurer dans le titre de l’ouvrage: Infographie de la Révolution française. Les textes viennent en appui aux infographies; ils les complètent. C’est donc un choix radical, un coup de force méthodologique, oserais-je, qui marquera un tournant. Il y aura un avant et un après, et d’autres «Infographies», de la Commune, du Grand Siècle, etc.

Évoquer un tel ouvrage (je ne prétends pas en «rendre compte») est périlleux puisqu’il ne s’agit plus (seulement) de faire la critique d’un texte, de l’analyse qu’il présente et des données factuelles qu’il fournit, mais (aussi) d’éprouver et de justifier une émotion esthétique.

La première impression peut être d’un «trop plein» qui nuirait à la lisibilité. La profusion de graphiques, de représentations colorées (qui intègrent des portraits de personnages), de pictogrammes, s’adresse à l’œil tout autrement que le bloc d’une page de texte imprimée, même agrémentée d’une carte ou d’un graphique. Il faut surmonter cette première impression pour s’immerger – avec plaisir – dans la masse d’informations retransmises avec un incontestable talent par Julien Peltier.

Au fond, je prend conscience que ma réticence instinctive vient de ce que cette mise en forme des connaissances disponibles à un moment donné sur un sujet donné – peut-être du fait de la réminiscence scolaire – pourrait prétendre être gravée dans les pixels, à défaut du marbre. Un peu comme s’il s’agissait d’un énorme «Retenons» de 127 pages.

Or Jean-Clément Martin – auquel je ne fais ici nul procès d’intention – dans ce livre, comme dans tous ses précédents, formule des propositions (certes à partir d’une connaissance intime peu commune du sujet «Révolution française»).

Je vais prendre l’exemple de l’année 1793, considérée du point de vue de la place des femmes dans la Révolution.

Comme on le voit l’année 1793 est considérée comme l’année du début du déclin pour les femmes. Ça n’est certes pas inexact, mais la présentation infographique fige et finalement, me semble-t-il, déforme l’information.

Je veux bien que l’on indique parmi cette «chronologie noire» la date du 24 juin (adoption de la Constitution) puisqu’en effet cette constitution ne donne pas davantage de droits politiques aux femmes que celle de 1791. Mais il se trouve que l’acceptation de ce même texte a été l’occasion de nombreuses manifestations féminines et même d’une critique féministe («ce texte que nous avions cru accepter», dit en substance une militante).

De même, l’assassinat de Marat par Charlotte Corday, s’il entraîne d’incontestables dégâts collatéraux pour les femmes est aussi l’occasion d’un mouvement d’appropriation/célébration par les Enragés et singulièrement par la Société des Citoyennes républicaines révolutionnaires. Par ailleurs, je ne m’explique pas l’absence du 30 octobre, date de l’interdiction des clubs de femmes.

Autrement dit, il me semble que l’année 1793 aurait dû figurer à la fois en rouge et en noir (je ne sais selon quel procédé graphique) puisqu’elle voit à la fois l’apogée du militantisme féminin et son interdiction définitive.

Remarque de détail maintenant: comme la nature (et Internet), l’infographie a horreur du vide causé par l’absence de portraits. Aussi, pour pallier ce manque, Jacques Roux et Claire Lacombe se voient représentées par les portraits que l’on trouve le plus souvent sur Internet, sans aucune garantie d’authenticité (un faux portrait n’est pas un pictogramme).

Ces réserves formulées, je ne doute pas que ce livre prenne une place méritée, non seulement dans les centres de documentation des lycées et collèges, mais dans la bibliothèque de toutes celles et ceux qui s’intéressent à la Révolution, assez pour lire ou consulter fréquemment des articles et ouvrages à son propos.

Passé la première découverte, goulue et brouillonne, cette Infographie de la Révolution française a vocation à figurer parmi les «usuels» auxquels on se reporte, à la fois par nécessité et pour le plaisir des yeux et des découvertes connexes inattendues.


NB. Je me permets de reproduire ci-après une autre infographie du livre, qui recoupe et illustre le débat relancé autour de la vidéo Robespierre, un terroriste?

 

Statut de l’ouvrage: offert au tenancier de ce blogue par l’auteur J.-C. M.

Page dédiée sur le site de l’éditeur: Passés/composés

Cliquez sur les images pour les AGRANDIR.

Les scans sont de piètre qualité, je m’en excuse. Le format de l’ouvrage se prête mal à l’exercice sur un appareil de bureau.

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“Sade, la Révolution et la finance” ~ par Armelle St-Martin

10 vendredi Sep 2021

Posted by Claude Guillon in «Annonces», «Bibliothèque»

≈ Commentaires fermés sur “Sade, la Révolution et la finance” ~ par Armelle St-Martin

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Armelle St-Martin, Démocratie directe, Fouquier-Tinville, Marat, Sade, Sans-culottes, Section des Piques, Sections parisiennes

Voir la page dédiée chez l’éditeur.

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