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LA RÉVOLUTION ET NOUS

~ le blogue historien de Claude Guillon

LA  RÉVOLUTION  ET  NOUS

Archives de Tag: Théroigne de Méricourt

Théroigne de Méricourt, cible des masculinistes

26 vendredi Fév 2021

Posted by Claude Guillon in «Documents»

≈ Commentaires fermés sur Théroigne de Méricourt, cible des masculinistes

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Amazones, Féminisme, Femmes en armes, Jean-Gabriel Peltier, Les Actes des apôtres, Marie-Étienne Populus, Théroigne de Méricourt

Ce pamphlet [1] n’a d’autre intérêt que de témoigner de la haine masculiniste qui se focalisa sur Anne Josèphe Théroigne (de Méricourt), née le 13 août 1762, que l’auteur anonyme rajeunit de six ans, peut-être par simple ignorance. Elle assista aux séances de l’Assemblée à Versailles et se joignit aux manifestantes d’octobre 1789 lorsqu’elles y parvinrent. Elle est vêtue en «amazone» et mérite la haine des masculinistes bien avant de fonder un club de femmes en 1792 et de prôner l’armement des citoyennes.

Dès la page quatre, la charge sexiste se dessine :

À peine à sa dixième année, ses facultés [comprenez : ses formes] se trouvèrent si prodigieusement développées, que dès lors elle connut les droits de l’homme, pour lesquels la nature lui avoit donné un penchant déterminé [elle était déjà nymphomane].

Trop heureux de l’équivoque qu’il a trouvée (ou volée à un autre pamphlétaire de son acabit), notre auteur file la métaphore des «droits de l’homme/pénis» qui se trouvent d’autant plus «fortement développés» que le protagoniste masculin bande pour la jeune fille.

On retrouve l’équivoque «citoyen actif», lieu commun de la littérature coquine durant la Révolution.

Les amateurs apprécieront la liste des adresses successives supposées de Théroigne dans Paris, laquelle culmine comme il se doit rue des Déchargeurs.

Le personnage baptisé «Populus», évoqué à plusieurs reprises n’est pas de fantaisie. Marie-Étienne Populus (1736-1794) existait bel et bien. Avocat, élu du Tiers aux États généraux, il finira guillotiné à Lyon comme fédéraliste. Ses positions en faveur de la réunion des trois ordres et de l’installation du roi et de l’Assemblée à Paris et plus encore, sans doute, la singularité de son patronyme («peuple» en latin) lui valurent d’être la tête de turc du libelliste contre-révolutionnaire Jean-Gabriel Peltier (1760-1825), lequel fonda Les Actes des Apôtres fin 1789, avant de fuir en Angleterre après le 10 août 1792. Peltier fit des amours supposés de Populus et de Théroigne un feuilleton et des pièces de théâtre (voir illustrations ci-après). Il est probable que le plumitif anonyme responsable du Précis a voulu profiter de la manne en copiant sans vergogne Les Actes des Apôtres.

_____________________

[1] Entré dans ma collection ; on le trouve sur Gallica en format « photocopie moche ».

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“Femme & folie sous l’Ancien Régime” ~ colloque de la Société internationale pour l’étude des femmes de l’Ancien Régime (SIÉFAR)

24 mercredi Fév 2021

Posted by Claude Guillon in «Annonces»

≈ Commentaires fermés sur “Femme & folie sous l’Ancien Régime” ~ colloque de la Société internationale pour l’étude des femmes de l’Ancien Régime (SIÉFAR)

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Amirpasha Tavakkoli, Ancien Régime, Astrée Ruciak, Aurélie Bonnefoy-Lucheri, Éléna Guillemard, Élisabeth Lacombe, Éva Yampolsky, Bénédicte de Maumigny-Garban, Bernd Renner, Claudine Nédelec, Gabriel Bounin, Germaine de Staël, Ghislain Tranié, Jean-Baptiste Nougaret, Judith Le Blanc, Laurence Sieuzac, Madeleine de Scudéry, Marianne Closson, Marie-Antoinette, Marjorie Charbonneau, Molière, Nymphomanie, Sacha Grangean, Sarah Dumortier, SIÉFAR, Stéphanie Genand, Théroigne de Méricourt, Theresa Varney Kennedy

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“Rivolvita!” ~ de Jehan Van Langhenhoven

29 vendredi Mai 2020

Posted by Claude Guillon in «Bibliothèque»

≈ Commentaires fermés sur “Rivolvita!” ~ de Jehan Van Langhenhoven

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Babeuf, Geneviève Clancy, Jehan Van Langhenhoven, Marat, Philippe Tancelin, Robespierre, Sade, Saint-Just, Théroigne de Méricourt

«Rivolvita», c’est le (petit) nom que Verlaine donne au revolver avec lequel il a tiré sur Rimbaud (dans l’une des lettres qu’il lui écrit de prison). L’adjonction exclamative donne à penser que Jehan Van Langhenhoven en fait, dans la langue que s’invente la poésie révoltée, une injonction, un impératif (catégorique?).

Publié chez L’Harmattan dans la collection «Poètes des Cinq Continents», qui fut longtemps dirigée par Geneviève Clancy (dont j’ai plaisir à saluer la mémoire) et aujourd’hui par Philippe Tancelin, Rivolvita! est – pour rester dans les terminaisons italianisantes – une espèce d’opéra uchronique dans lequel font irruption avec fracas, aux volants d’auto-tamponneuses dirait-on, Jean-Paul Marat, Maximilien Robespierre et Théroigne de Méricourt, Saint-Just, Sade et Babeuf…

La geste de ces personnages fait l’objet de recherches historiques. L’aventure fulgurante qu’ils ont animée inspire les artistes comme les militant·e·s. Il est réconfortant qu’un poète surréaliste y trouve l’aliment d’une rêverie tumultueuse sur la liberté.

Se procurer le livre ICI.

__________________

Statut de l’ouvrage

Offert par l’auteur.

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“Cinq [ou sept] femmes contre le monde” ~ par Margaret Goldsmith

23 lundi Déc 2019

Posted by Claude Guillon in «Articles», «Bibliothèque»

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Charlotte Corday, Emma Goldman, Féminisme, Louise Michel, Margaret Goldsmith, Rosa Luxemburg, Théroigne de Méricourt, Vera Figner

J’ai fait l’acquisition, au hasard d’une vente de livres d’occasion organisée par les éditions Noir & Rouge, d’un exemplaire d’un livre dont j’ignorais l’existence: Cinq femmes contre le monde, de Margaret Goldsmith. Mon exemplaire a été imprimé en juin 1937, mais c’était déjà la sixième édition.

Les cinq femmes sont Flora Tristan, Louise Michel, Vera Figner, Emma Goldman et Rosa Luxembourg. Ironie: le livre original s’intitule Seven Women against the World. L’édition française, dans la collection «Les vies parallèles» dirigée par J. Lucas-Dubreton chez Gallimard a écarté… Théroigne de Méricourt et Charlotte Corday, probablement jugées suffisamment connues du public français (à tort, au moins pour Théroigne).

L’autrice, Margaret Leland Goldsmith (1894–1971) était une femme brillante, polyglotte et très active (romancière, attachée d’ambassade, traductrice, agente littéraire); on lui connaît au moins une aventure amoureuse avec une femme (elle a publié Sappho of Lesbos: a psychological reconstruction of her life, 1938). Bien que ne pouvant semble-t-il être qualifiée de militante révolutionnaire, elle défend une stratégie féministe anticapitaliste et met en garde contre la régression fasciste, comme en atteste la conclusion du livre, reproduite ci-dessous.

Dirons-nous, une dernière fois, que seul un changement de système social donnera à la femme d’aujourd’hui les prérogatives auxquelles elle aspire. Ceci n’est pas une réalité négligeable. Beaucoup l’ont compris, et voilà pourquoi, féministes intelligentes et logiques, elles préludent à leur nouvelle campagne en se joignant aux groupes militants du parti socialiste. Œuvre de longue haleine, car, dans l’ordre actuel des choses, il serait vain d’espérer une conquête rapide.

Un nouveau et grand danger menace d’autre part les droits et les libertés de la femme: Le Fascisme.

Là où règne la dictature fasciste, la femme – il est inutile de le nier – est ravalée au rang de simple «auxiliaire» du mâle. Moins encore: de machine à enfanter des fils, préparant ainsi indirectement un avenir de guerres et de terrorisme. Sur le champ de bataille politique qui leur reste ouvert, la tâche qui s’impose à tous les féministes, hommes ou femmes, c’est de combattre le fascisme; d’empêcher que cette forme de gouvernement ne réduise à néant l’œuvre accomplie à travers des siècles et des siècles de lutte; d’empêcher la faillite irrémédiable de tous les droits et de tous les privilèges que tant d’êtres humains, tant de femmes surtout, lasses du joug qui les opprime, se sont voués à défendre.

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“Les femmes, actrices à part entière” de la Révolution ~ dans un hors-série de «L’Humanité» célébrant le 230e anniversaire d’icelle

16 dimanche Juin 2019

Posted by Claude Guillon in «Articles»

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Américo Nunes, Annie Duprat, Annie Geffroy, Claire Lacombe, Clubs de femmes, Dames de la Halle, Féminisme, Hervé Leuwers, Katie Jarvis, Louise Robert de Kéralio, Olympe de Gouges, Patrice Gueniffey, Pauline Léon, Pierre Serna, Républicaines révolutionnaires, Rosalie Jullien, Sophie Vergnes, Théroigne de Méricourt

Bien sûr, au vu des immondices accumulées sur la Révolution française dans les kiosques et maisons de la presse, à l’occasion de son deux cent trentième anniversaire, on ne peut considérer ce hors-série de L’Humanité qu’avec sympathie.

L’article [pp. 16-17] dont j’ai repris le titre est signé par Annie Duprat, dont je ne mets en doute ni la bonne volonté ni la réelle sympathie à l’égard de militantes révolutionnaires issues du peuple, comme Pauline Léon.

Cette-ci se trouve première nommée dans le chapeau de l’article, avant Rosalie Jullien (A. Duprat a publié un choix de sa correspondance), Olympe de Gouges et les Dames de la Halle.

Mais dans le corps de l’article, qui occupe deux pages, voici Pauline à nouveau noyée dans le peloton:

D’autres figures comme Pauline Léon, qui présente à la Législative une pétition pour organiser une garde nationale féminine, ou Claire Lacombe sont des «Amazones de la Révolution».

Reconnaissons que l’article s’ouvre sur un bilan historiographique qui évoque l’existence de clubs féminins et mixtes et évoque le large répertoire de mobilisation des femmes. Mais ce sont ensuite des «figures» qui sont évoquées: Olympe de Gouges, Louise de Kéralio, Théroigne de Méricourt.

Des figures, autrement dit des exceptions. Le terme «Amazones» n’est pas anachronique puisqu’il a été revendiqué par des femmes regroupées en clubs, mais la présence d’amazones n’est pas une singularité de la Révolution. La Fronde en a vu surgir bien d’autres (voir les travaux de Sophie Vergnes).

Étudiée par Annie Geffroy et trop rarement citée, Louise de Kéralio est une figure paradoxale: très active socialement (écrivaine, traductrice, journaliste) elle se déclare néanmoins hostile à l’action politique des femmes, qui s’affirme partout autour d’elle et qu’elle contribue d’ailleurs à «publiciser» en tant que journaliste, d’une manière toute «moderne».

Ce qui est radicalement nouveau durant la Révolution n’est ni l’émergence de personnalités féminines d’exception ni la «participation», même massive, des femmes à un mouvement populaire, mais que cette participation soit instituée, à la fois par la création de sociétés féminines et par leur reconnaissance par le mouvement révolutionnaire dans ses organes autonomes et par les autorités révolutionnaires (de ce point de vue, leur interdiction même participe paradoxalement de cette institution).

Continuer à répondre à la question «Quid des femmes dans la Révolution?» par une galerie de portraits, aussi hauts en couleur et attachants soient-ils, c’est manquer cela et, hélas! contribuer à le dissimuler.

Certes, le texte d’Annie Duprat a le mérite de réaffirmer l’importance des femmes dans la Révolution, quand Patrice Gueniffey, quelques pages plus loin, dans un entretien avec Pierre Serna affirme – et c’est un déni qui relève de la psychanalyse:

Les femmes n’ont pas joué un rôle historique important dans la Révolution. [p. 70]

Par ailleurs – critique qui peut viser l’ensemble du hors-série (à l’exception de l’article d’Hervé Leuwers «Robespierre, une figure revisitée» [pp. 76-77]) – il est dommage de n’avoir donné aucune place aux recherches étrangères. D’abord parce qu’elles renouvellent l’approche de bien des questions, ensuite parce qu’elles attestent du rayonnement culturel et politique persistant de la Révolution française dans le monde.

Pour en revenir au sujet traité par Annie Duprat, on peut ainsi mentionner la parution récente du livre de Katie Jarvis sur les Dames de la Halle, autrice dont j’avais signalé la thèse sur le site de la Société des études robespierristes: Politics in the Marketplace. Work, Gender, and Citizenship in Revutionary France (La politique au marché. Travail, genre et citoyenneté dans la France révolutionnaire, Oxford University Press).

Quant au reste du hors-série, j’évoquerai  deux points.

Son titre. Cocardier et·ou stupide. 

Que l’égalité a été au cœur de la Révolution, et plus précisément du mouvement populaire est une affirmation qui me paraît juste et utile à réitérer, mais elle n’est pas plus une passion «française» que russe ou mexicaine*.

La tentative de correspondance, intéressante bien que trop politicienne, avec le récent mouvement des Gilets jaunes n’avait nul besoin de cette essentialisation nationale.

______________

* J’en profite pour signaler la parution aux éditions Ab Irato du livre d’Américo Nunes Ricardo Flores Magón. Une utopie libertaire dans les Révolutions du Mexique.

 

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“Les militantes patriotes et républicaines pendant la Révolution française et leur perception par les révolutionnaires (1789-1795)” ~ par Eve-Marie Lampron

08 jeudi Nov 2018

Posted by Claude Guillon in Littérature “grise”

≈ Commentaires fermés sur “Les militantes patriotes et républicaines pendant la Révolution française et leur perception par les révolutionnaires (1789-1795)” ~ par Eve-Marie Lampron

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1793, Claire Lacombe, Clubs de femmes, Enragé·e·s, Etta Palm d'Aelders, Eve-Marie Lampron, Féminisme, Pauline Léon, Républicaines révolutionnaires, Théophile Leclerc, Théroigne de Méricourt

Je découvre – tardivement! – sur le site Academia.edu ce mémoire de maîtrise dont Eve-Marie Lampron est l’autrice et qui date d’août 2004.

C’est non seulement un travail remarquable sur le sujet qu’il traite, mais une bonne manière – parmi d’autres – d’entrer dans l’étude des mobilisations collectives de femmes durant la Révolution.

Seule correction à apporter (outre la bibliographie à compléter, ce qui est normal quatorze ans plus tard!): l’affirmation erronée selon laquelle la Société des Citoyennes républicaines révolutionnaires aurait été «le seul club féminin non-mixte à Paris pendant la Révolution» (p. 64).

On peut consulter ci-après le résumé et la table des matières du mémoire, et télécharger le document ici.

Sujets politiques ou objets esthétiques

Les militantes patriotes et républicaines pendant la Révolution française et leur perception par les révolutionnaires (1789-1795)

Plusieurs révolutionnaires ont, pendant la Révolution française (1789-1795), réfléchi sur la beauté féminine, proposant aux femmes engagées politiquement de participer au processus révolutionnaire par le biais de leurs charmes. Dans cette perspective, ces femmes sont jugées et pensées en fonction de leur apparence physique, ce qui s’exprime par les nombreux commentaires émis par les révolutionnaires à leur endroit.

Ces commentaires, qui remettent souvent en question le rôle des femmes dans la sphère publique, font appel à plusieurs motivations : parmi elles, on compte une anxiété face à la violence révolutionnaire féminine et à un chamboulement des rôles sexuels.

Les guerres de tendances s’y inscrivent également, et différents groupes révolutionnaires se serviront de l’apparence physique des femmes appartenant à une faction pour discréditer la faction en entier.

Ce qui regroupe ces commentaires stratégiques, c’est qu’ils trouvent tous leur racine dans un discours associant la «nature» féminine au corps féminin, que ce soit dans le cadre de l’esthétique ou de la reproduction.

Les femmes politiques sont constamment ramenés à leur corps, ce qui leur dénie indirectement l’accès à la raison.

Ce mémoire étudie surtout les militantes proto-féministes, patriotes et républicaines, qui s’éloignent par leur activisme des rôles sociaux féminins, rôles qui leur sont rappelés à travers les renvois constants à leur corps. Ces données laissent penser que les femmes engagées politiquement pendant la Révolution française étaient davantage perçues comme objets esthétiques que comme sujets politiques, perception qui a joué un rôle dans leur exclusion graduelle de la sphère publique.

 

Table des matières

Résumé – Abstract iii-iv

Table des matières v

Exergue vii

Remerciements viii

Introduction 1

A) Présentation générale 1

B) Historiographie 3

1- Histoire de la Révolution et histoire des femmes dans la Révolution 3

2- Histoire des femmes: de l’apparence physique et du corps des femmes 5

3- De l’apparence physique et du corps des femmes révolutionnaires 7

C) Problématique 14

D) Sources et méthodologie 18

Chapitre 1

Discours sur la manière dont l’apparence physique des femmes doit ou devrait intervenir dans la politique révolutionnaire 23

A) Les influences théoriques 23

B) Femme «régénérée» et beauté « naturelle »: la Révolution comme renaissance? 30

C) Où les charmes deviennent des armes 38

D) Qu’en pensent nos militantes? Etta Palm d’Aelders, Olympe de Gouges, Théroigne de Méricourt et Claire Lacombe sur les rapports entre physique et politique 47

Chapitre 2

L’utilisation de l’apparence physique des militantes comme stratégie politique : guerres de tendances et exclusion des femmes 55

A) De la «laideur» 56

1- Furies, harpies, monstres, bacchantes: mots couverts ou mots blessants? 57

2- «Toutes laides à faire peur»: un dénigrement stratégique 75

B) De la«beauté» 91

1- Les «belles» militantes: vaniteuses, frivoles, excessives ou idiotes? 92

2- Les belles «catins des patriotes»: de la sexualisation de l’activisme féminin 98

Épilogue 

«L’objet le plus précieux aux femmes, leur ajustement»: la légitimation de la fermeture des clubs féminins par les discours sur l’apparence physique (septembre-octobre 1793) 110

Conclusion 119

A) Synthèse: sujets politiques ou objets esthétiques? 125

B) Ouverture: autres pistes de recherche 131

Bibliographie 131

Annexe 1: Biographie des révolutionnaires cité·e·s x

Annexe 2: Chronologie des événements xxiv

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Claire Lacombe, une franc-maçonne assoiffée de sang?

19 vendredi Mai 2017

Posted by Claude Guillon in «Bêtisier»

≈ Commentaires fermés sur Claire Lacombe, une franc-maçonne assoiffée de sang?

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Claire Lacombe, Clubs de femmes, Enragé·e·s, Féminisme, Femmes en armes, Pauline Léon, Théroigne de Méricourt

Soucieux de me documenter de manière exhaustive sur la franc-maçonnerie féminine, j’ai récemment fait l’acquisition d’un livre d’un M. Jacques Rolland précisément intitulé La Franc-maçonnerie féminine dans la Révolution française (Éditions Trajectoire, Escalquens, 2013, 171 p., 18 €).

L’ouvrage recoupe d’autant mieux le sujet de mon prochain ouvrage (sur les clubs de femmes pendant la Révolution) qu’il consacre plusieurs paragraphes à Claire Lacombe, militante de la Société des citoyennes républicaines révolutionnaires, et – si j’ose dire – vieille connaissance.

Hélas ! le livre en question appartient à une catégorie que suscitent à profusion les sujets plus ou moins ésotériques: ni construits ni écrits, et surtout dépourvus de références. Au sens strict, on ignore de quoi parle l’auteur et sur quoi il se fonde pour le faire…

Peut-être eût-il été plus charitable de laisser l’opuscule à sa probable obscurité… mais puisque je l’ai moi-même rencontré, la mésaventure peut arriver à d’autres, qui risqueraient de prendre au sérieux certaines des «informations» fournies par «l’un des meilleurs spécialistes français de l’Ordre du Temple et de la Franc-maçonnerie» (indication fournie par la quatrième de couverture).

Je reproduis ci-dessous les passages concernant Claire Lacombe, qui figurent aux pages 50-51 et 151.

Originaire du Sud-Ouest du royaume – en fait, Pamiers -, comme Olympe de Gouges, elle monta à Paris, mais seulement en 1792, après un certain succès en tant qu’actrice. Beaucoup d’événements s’étaient ainsi passés sans elle, mais elle allait se rattraper et se faire rattraper par eux.
Immédiatement, elle participa à l’assaut des Tuileries et c’est sans surprise que nous la découvrons faisant partie du Club des Enragés. Le nom seul vaut référence et se passe de commentaire. D’autant qu’étant très belle femme, elle ne laissait aucun révolutionnaire indifférent. Si bien qu’elle figura maintes fois, comme déesse de la liberté, lors des fêtes publiques.
Elle était la voisine de Théroigne de Méricourt dans ce cas. Elle milita contre le chômage, qualité endémique du pays, mais n’avait pas de méthode à proposer. Elle rejoignit alors Pauline Léon pour créer la Société des Républicaines révolutionnaires, au programme particulièrement sanglant, en janvier 1793.
Lorsqu’éclata la guerre de Vendée, elle demanda le droit de porter les armes contre les Vendéennes dans le cadre des «Républicaines révolutionnaires», mais sa véhémence, son goût prononcé du sang des autres la fit surtout suspecter et mettre à l’écart. Au point qu’elle fut écartée de tout cercle ou club, car un jour elle s’emporta pour demander que tous les nobles de l’armée soient guillotinés.

Elle sera bientôt arrêtée, puis relâchée, mais, à la suite de la chute des Enragés et des hébertistes elle dut se cacher et fut de nouveau arrêtée. Dans la tourmente de cette abominable fin de révolution, on perd sa trace.
Ayant été prise à partie par des harengères des halles, il est fort possible qu’elle ait succombé sous leurs coups, sans que ses derniers amis, lassés de cette violence, lui eussent porté secours.
La misogynie ambiante était plus forte que jamais à partir de 1793. Les excès de certaines femmes, notamment Théroigne de Méricourt, déjà citée dans cet ouvrage, joints à ceux de Claire Lacombe, permirent enfin aux révolutionnaires d’interdire définitivement tous les rassemblements féminins.[…]


Claire Lacombe serait plus du genre de Théroigne de Méricourt car elle a participé à l’assaut des Tuileries en août 1792, un jour avant le transfert de la famille royale à la prison du Temple. De plus, elle aurait fait partie du Club des Enragés.
Il semble avéré qu’elle ait agi de bonne foi et en toute sincérité, et notamment pour avoir créé, avec Pauline Léon, les «Républicaines révolutionnaires». Le nom se passe effectivement de commentaire.
Plus grave sera sa participation aux guerres de Vendée, après avoir réclamé pour les femmes le droit de porter les armes. Mais son intransigeance, sa violence la fait écarter des alliés du pouvoir pourtant bien déterminés à extirper la gent royaliste.
Elle est arrêtée, ce qui était inévitable, et aurait pu être libérée, mais on perd sa trace.

La mention de Claire Lacombe parmi des «“sœurs”», même des «“sœurs” sans tablier» – catégorie mal définie par l’auteur, mais qui suppose au moins un  lien avec la franc-maçonnerie – a le mérite de l’originalité. Je ne l’ai jamais rencontrée jusqu’ici chez aucun(e) auteur(e).

Elle ne repose d’ailleurs sur rien dans les archives concernant Claire. En l’état des connaissances, il s’agit d’une affabulation.

Il me semble difficile d’admettre que le nom «Club des Enragés […] vaut référence et se passe de commentaire».

En effet, il  se passe certes de référence (et pour cause!), mais aussi d’existence : un tel club, portant ce nom (ou un autre), n’a jamais existé!

Nous ne savons pas si Claire Lacombe a vraiment joué le rôle d’une déesse la Liberté. Mais cela s’est écrit, surtout longtemps après la Révolution.

Dire que le programme des Républicaines révolutionnaires est «particulièrement sanglant» n’a aucun sens. Si l’on prend la peine de le lire, il est plutôt en retrait, sur la question de l’armement des femmes – qui n’a rien de «sanglant» en soi –, par rapport à la pétition antérieure de Pauline Léon. Il date de juillet 1793 et non de janvier (la première démarche des citoyennes remonte à fin février).

Répétons ici que Claire n’est pas cosignataire du Règlement de la Société.

Claire Lacombe n’a pas succombé aux coups des marchandes de la Halle envoyées provoquer les citoyennes républicaines dans leur local. On retrouve sa trace à Nantes, après la Révolution, où elle a repris son métier de comédienne et conservé son caractère entier.

La phrase suivante «Les excès de certaines femmes, notamment Théroigne de Méricourt, […] joints à ceux de Claire Lacombe, permirent enfin aux révolutionnaires d’interdire définitivement tous les rassemblements féminins» reflète l’opinion de M. Rolland. Je lui en laisse la responsabilité.

Quant à la participation de Claire aux «guerres de Vendée», elle est imaginaire.

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Suffit-il d’être féministe pour faire avancer l’histoire des femmes ? ~ À propos d’un livre d’Éliane Viennot.

11 dimanche Déc 2016

Posted by Claude Guillon in «Articles», «Bêtisier»

≈ Commentaires fermés sur Suffit-il d’être féministe pour faire avancer l’histoire des femmes ? ~ À propos d’un livre d’Éliane Viennot.

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Anne Verjus, Éliane Viennot, Charlotte Corday, Christine Fauré, Claire Lacombe, Enragé·e·s, Etta Palm d'Aelders, Féminisme, Jacques Guilhaumou, Jean-Clément Martin, Marat, Méthodologie, Meudon, Michel Onfray, Pauline Léon, Républicaines révolutionnaires, Serge Aberdam, Théroigne de Méricourt

capture-decran-2016-12-09-a-19-12-52Ancienne militante de l’Organisation communiste Révolution ! (scission de la LCR, tentée par le maoïsme), Éliane Viennot est une universitaire féministe ; elle est agrégée de lettres, cofondatrice de la Société internationale pour l’étude des femmes de l’Ancien Régime (SIEFAR).

Je l’ai rencontrée — comme lecteur — dans les ouvrages qu’elle a codirigés aux Publications de l’Université de Saint-Étienne (Revisiter la « querelle des femmes ». Discours sur l’égalité/inégalité des sexes, de 1750 aux lendemains de la Révolution, 2012 ; L’Engagement des hommes pour l’égalité des sexes (XVIe-XXIe siècle), 2013) et dans un essai roboratif : Non, le masculin ne l’emporte pas sur le féminin ! Petite histoire des résistances de la langue française (iXe, 2014).

Ayant par ailleurs publié, chez Perrin, deux volumes (que je n’ai pas lus) d’une d’histoire de « La France, les femmes et le pouvoir » — L’Invention de la loi salique, Ve-XVIe siècle (2006) et Les Résistances de la Société, XVIIe-XVIIIe siècle (2008) — elle a suivi l’ordre chronologique et publié cette année (2016) Et la modernité fut masculine, qui porte sur la période 1789-1804.

Le sujet faisait de moi un lecteur captif, de surcroît bien disposé par ses lectures précédentes.

Ici, une remarque de « morale méthodologique » : je comprends fort bien qu’un(e) auteur(e) ait besoin, pour revisiter l’ensemble d’une période, de produire une « nouvelle » synthèse d’un sujet maintes fois traité, ici en gros : « les femmes pendant la Révolution ». Le problème est que, le plus souvent, on n’a pas affaire à une synthèse à nouveaux frais, mais à une compilation plus ou moins élégante et pertinente. Or, l’innocence du lectorat est telle qu’il présume à tort qu’un ouvrage publié postérieurement à tant d’autres apporte des éléments nouveaux sur son sujet… C’est la « prime chronologique ». Imméritée dans le cas de l’opus d’Éliane Viennot.

Il est presque trop facile de remarquer que l’ouvrage, dans sa partie historique, contient des erreurs et des approximations. C’est nécessairement le cas dans la pratique compilatoire. Je donne quelques exemples ci-après. Les « bonnes réponses » se trouvent réparties dans divers articles et documents publiés sur ce blogue ; je ne prends pas la peine de les rappeler systématiquement et j’engage les lectrices et les lecteurs à user du moteur de recherche du blogue.

Ainsi donc, Non ! Claire Lacombe ne participe pas à la Société fraternelle des patriotes de l’un et l’autre sexe (p. 25) ; confusion avec Pauline Léon.

Non ! Ça n’est pas « au début de l’année 1791 seulement qu’Etta Palm fonde le premier [club féminin] : la Société patriotique et de bienfaisance des Amies de la Vérité » (p. 33). Ou plus précisément : ça n’est pas le premier club féminin. Il suffit de lire Christine Fauré pour le savoir : je dis lire, pas seulement citer en bibliographie.

Il est maladroit de parler (p. 195) de « l’échec probable de [la] consultation » qui serait pressenti par les autorités qui décident de soumettre la constitution de 1793 à un référendum. Cette consultation est un triomphe ! Auquel participent largement les femmes révolutionnaires.

Il est plus que fâcheux encore de donner l’impression au lecteur que l’on s’appuie pour cette sottise sur deux citations de Serge Aberdam, lequel n’en peut mais ! et a précisément consacré un gros travail à analyser ce référendum.

Je ne suis pas sûr qu’écrire que Charlotte Corday était « a priori favorable à son camp », en parlant du camp de Marat, sa victime, a le moindre sens. Michel Onfray, sors de ce livre !

Il ne faut pas prendre le langage courant (ou les approximations des autres) pour des faits établis. Non ! il n’existait aucun « groupe ultra-gauchiste et démagogue » (p. 195) qui se serait intitulé les « Exagérés », « dont Hébert ». Ça, ça serait plutôt le bidonnage qui a permis l’assassinat légal d’un certain nombre de militants, dont Hébert.

Un des pièges de la compilation, c’est que l’on met en lumière tel détail, tel adjectif, lâché trop vite à partir de sources douteuses, par un(e) auteur(e) précédent(e), qui elle a beaucoup travaillé. Ici : l’adjectif « brisée » (p. 232), à propos de Claire Lacombe à sa sortie de prison. La prison n’a jamais fait de bien à personne ; personne n’en sort intact ; on y meurt et on en meurt parfois. En l’espèce, Claire Lacombe a recouvré assez rapidement une belle énergie.

Venons-en au pire :

Certaines localités brillent par leur inventivité, à l’image d’Angers ou de Meudon, où sont ouvertes des tanneries de peau humaine… (p. 196)

Ah! la tannerie de peau humaine de Meudon! Toute une époque!… Et pourquoi Diable aurait-il fallu se contenter de la piquette des coteaux et de la verrerie du Bas-Meudon?

Il suffit!

Il n’a jamais été ouvert nulle part de «tannerie de peau humaine», comme on ouvre une épicerie ou un atelier de salpêtre. Ni à Angers ni à Meudon.

Une trentaine de cas ponctuels d’écorchement de victimes et de tannage de peau ont été recensés pendant la Révolution.

On recommande à ce propos la lecture du livre de Jean-Clément Martin : Un détail inutile ? Le dossier des peaux tannées Vendée 1794 [1] (Vendémiaire, 2013).

Qu’une universitaire, en principe cultivée, et de surcroît politisée à l’extrême gauche, véhicule comme une évidence bien établie ce genre d’ânerie, comme on passe le sel à table, devrait lui interdire d’être admise à parler d’histoire en général, et de Révolution en particulier, ailleurs qu’à l’Université populaire de Caen.

Il se confirme que le «féminisme girondin», dont Onfray incarne le revival, ne peut se passer de puiser dans l’argumentaire putréfié de l’historiographie monarchiste.

Il faudrait pouvoir en rester là.

Mais à défaut de poser des problèmes, au sens scientifique (renouveler l’abord d’une question), le livre de Viennot en pose dans la mesure où il sera lu, et pris au sérieux.

Qu’on en juge par le passage suivant :

Il y a donc, dès l’année 1790, des groupes de “Dames patriotes” dans de nombreuses villes. Les chercheuses en avaient recensé trente-cinq en 1989, on en était à cinquante-six en 1997. Il est vraisemblable qu’il en a existé bien davantage, et il n’y a guère de raison de s’en réjouir, comme on le faisait encore lorsque ces trouvailles avaient pour toile de fond l’expérience des “groupes femmes” de l’après-Mai 68. Partout, en effet, il semble que ces sociétés se soient créées avec l’aval des autorités et des clubs locaux, si ce n’est à leur initiative, et pas forcément dans le but d’approfondir les ruptures de la Révolution. (p. 31)

Je n’ai pas la même conception de l’histoire qu’Éliane Viennot. La sienne est dogmatique et idéologique, au point qu’elle avoue ne pas se soucier des faits, dont d’ailleurs « il n’y a guère de raison de se réjouir » de la découverte.

Quand un(e) chercheur(e) en est là, c’est sa théorie qui a des problèmes, pas les êtres de chair et de sang qui ont fait l’histoire.

Ma propre conception est matérialiste et pragmatique. Je m’intéresse à la manière dont les femmes se sont mobilisées collectivement, et notamment organisées en clubs — « non-mixtes » (la non-mixité est presque toujours relative à l’époque), ou bien à l’intérieur d’une société «fraternelle», c’est-à-dire mixte, et même à l’intérieur d’une société mâle où les femmes sont cantonnées dans les tribunes (pour connaître ce dernier cas de figure, il faut avoir travaillé sur des faits et des documents d’archives).

On aura remarqué au passage qu’il y a « dès 1790 » des groupes de femmes, tandis qu’on nous dira — mais c’est deux pages plus loin! — que le tout premier ne sera créé qu’en 1791…

Je me réjouis, moi, de constater ou présumer l’existence d’un nombre de groupes deux fois plus important au moins que celui auquel s’est arrêté Viennot. Parce que leur variété, évoquée ci-dessus, donne une idée plus riche de l’implication des femmes dans le processus révolutionnaire.

Viennot leur reproche d’avoir été trop bien tolérées par les autorités. Contrairement à ce qu’elle croit ce ne fut pas toujours le cas (contre-exemples : Pau et Paris), mais même si ça l’était, cela mériterait d’être confronté, par exemple, aux analyses d’Anne Verjus (je résume : les femmes n’ont pas été exclues, elles n’ont pas été incluses). Viennot semble dire le contraire de ce que dit Verjus, mais comme il semble aussi qu’elle n’en sait rien, et qu’elle ne se donne pas la peine, comme l’exigerait pourtant une démarche scientifique, de se situer dans l’historiographique récente de la question, on ne peut rien faire de tout ça !…

Viennot voudrait que l’on découvre des « groupes femmes », à la façon des années 70 du XXe siècle, entre 1790 et 1793.

Par malheur, il n’y en pas.

Du coup, elle boude.

Or, déçue, Viennot peut se montrer mauvaise camarade.

À peine a-t-elle moralement disqualifié des « Dames patriotes » infichues « d’approfondir les ruptures de la Révolution », qu’elle se retourne contre les Citoyennes républicaines révolutionnaires, souvent considérées comme responsables de l’agression sexuelle contre Théroigne de Méricourt, qualifiée par Viennot d’« épisode tragique […] pour le féminisme révolutionnaire […] puisqu’il sera bientôt combattu pour ses troubles à l’ordre public » (p. 111; je souligne).

Résumons le plan de conduite a posteriori tracé par notre universitaire féministe du XXIe siècle aux (maladroites) militantes de 1793:

Approfondir les ruptures de la Révolution, mais sans troubler l’ordre public.

Je trouve Madame la professeure sévère !

______________________

[1] Fort intéressant et salubre ouvrage, auquel je reprocherai seulement une certaine confusion dans la découverte touristique qu’il propose de Meudon, lieu qui, de l’avis de l’auteur « est en soi délirant » …appréciation qui m’a fait considérer sous un jour nouveau une localité où j’ai vécu presque vingt ans.

« Le visiteur le plus ignorant ne peut qu’éprouver surprise, frustration et inquiétude en […] découvrant [ce qu’il reste du château]. »

En relisant ses (?) notes l’auteur semble avoir fait se télescoper (pp. 61-62) les restes du château de Bellevue, en pleine agglomération, et les bâtiments occupant l’emplacement de l’ancien château, au bout de la terrasse de l’Observatoire, immense espace vert, en partie public. L’ancienne orangerie a été restaurée et abrite des concerts, des expositions… et des cantonnements militaires, selon la saison et le niveau d’alerte anti-terroriste.

« Observatoire » (celui de Paris-Meudon, en activité) est d’ailleurs un mot que l’on s’attend à lire, et qui ne vient pas, tandis que l’auteur croit pouvoir nous gratifier d’un renseignement pourtant inutile à son récit, et malheureusement erroné : le château aurait abrité « jusqu’en 1975 le musée de l’Aviation ».

L’immense hangar (dit « Hangar Y ») qui abrita en effet ce musée (je l’ai jadis visité), au lieu-dit Chalais-Meudon (à côté de la soufflerie de l’ONERA), n’a rien à voir avec le château, ni architecturalement ni historiquement.

J’espère que l’on voudra bien considérer cette infime critique pointilliste — adressée à un historien reconnu — comme l’effet d’un simple accès de nostalgie enfantine.

______________

Statut de l’ouvrage: acheté en librairie.

 

Capture d’écran 2014-11-26 à 21.25.54

 

Le site d’Éliane Viennot.

Présentation vidéo de l’auteure par elle-même.

Une recension de l’ouvrage par Jacques Guilhaumou sur le site Révolution française.net.

Pourquoi ai-je l’impression que Guilhaumou réécrit d’abord le texte d’Éliane Viennot, avant de le déclarer excellent tel qu’il est?

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“Amazones de la Révolution” ~ Une exposition à Versailles (déconseillée aux enfants…)

07 lundi Nov 2016

Posted by Claude Guillon in «Annonces», «Bêtisier»

≈ Commentaires fermés sur “Amazones de la Révolution” ~ Une exposition à Versailles (déconseillée aux enfants…)

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Amazones, Charlotte Corday, Clubs de femmes, Dominique Godineau, Enragé·e·s, Femmes en armes, Guillaume Mazeau, Jean-Clément Martin, Marat, Martial Poirson, Paul Chopelin, Théroigne de Méricourt, Tricoteuses

Le musée Lambinet de Versailles abrite depuis le 5 novembre, et jusqu’au 19 février 2017, une exposition intitulée Amazones de la Révolution. Des femmes dans la tourmente de 1789. Exposition que je n’ai pas visitée, ayant découvert son existence sur Twitter, comme tout le monde.

On lira ci-dessous l’introduction rédigée par Martial Poirson, commissaire d’icelle.

Poissarde, femme-soldat, émeutière, incendiaire, criminelle, aliénée… Ces stéréotypes esquissent le portrait à charge de la combattante révolutionnaire, usurpant attributs de la masculinité et codes de la virilité. Ils occultent les sévices exercés sur des femmes désignées comme boucs émissaires et contribuent à les évincer de la sphère publique. Objets, œuvres et archives qui en attestent font apparaître les fantasmes engendrés par la violence des femmes, tout en soulignant leurs échos contemporains. Dans un contexte où les considérations de genre font retour, cette exposition explore les zones d’ombre de l’historiographie et les présupposés du «roman national», mettant en lumière l’implication des femmes − victimes ou bourreaux − dans la brutalité des événements. Tout en faisant place aux femmes d’exception telles que Charlotte Corday, Olympe de Gouges, Théroigne de Méricourt ou Manon Roland, elle met en perspective les figures collectives de la Révolution aussi bien que de la Contre-révolution. Des Tricoteuses aux Merveilleuses, des insurgées aux suppliciées, des allégories aux caricatures, toutes ont imprégné la culture à travers les siècles, tant dans la gravure, la peinture, la sculpture ou les arts décoratifs dans le cinéma, le jeu vidéo, la bande dessinée ou la publicité.

Cette exposition a par conséquent pour ambition de proposer des éléments de compréhension de l’émancipation contrariée des femmes au cours de la séquence historique qui s’ouvre en 1789 : elle leur donne une visibilité nouvelle, tout en les excluant de la sphère politique, au motif, précisément, de leur participation active aux événements. Dans un paradoxe qui n’est qu’ apparent, l’implication des femmes dans le processus insurrectionnel, tout comme les exactions auxquelles elles ont été exposées, conduisent à leur éviction progressive du champ de la représentation aussi bien politique que symbolique.

capture-decran-2016-11-07-a-15-44-55capture-decran-2016-11-07-a-15-46-49L’exposition s’accompagne de l’édition d’un catalogue illustré (que je n’ai pas eu entre les mains) dans lequel on trouve des textes de Guillaume Mazeau, Jean-Clément Martin, Martial Poirson, Paul Chopelin, Dominique Godineau, etc.

Vous pouvez télécharger ici le dossier de presse de l’exposition, qui comporte la liste des œuvres exposées.

Il existe également un «livret-jeux» pour les enfants — compilation de bourdes, de propagande infantilisante, et d’approximations «antiterroristes» — qui mérite de figurer dans les annales…

Celle de Marat qui demande, chers petits amis! «que tous ceux qui n’aiment pas la Révolution soient massacrés», elle est osée quand même!

Je m’étonne que l’on ne signale pas que la Révolution a fait de la peine au Bon Dieu! Parce que c’est une information au moins aussi sûre!

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Quand Jean-Luc Mélenchon invente un prétendu mariage bourgeois de Pauline Léon, “la grande femme révolutionnaire »…

25 mardi Oct 2016

Posted by Claude Guillon in «Bêtisier», Vidéothèque

≈ Commentaires fermés sur Quand Jean-Luc Mélenchon invente un prétendu mariage bourgeois de Pauline Léon, “la grande femme révolutionnaire »…

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Alexis Corbière, Cécile Obligi, Claire Lacombe, Enragé·e·s, Gérard Miller, Jean-Luc Mélenchon, Micah Alpaugh, Nicolas Truong, Pauline Léon, Robespierre, Société des études robespierristes, Théophile Leclerc, Théroigne de Méricourt, Timothy Tackett

Jean-Luc Mélenchon a été le premier invité de l’émission «Et si c’était vous?», une espèce de «machine à remonter le temps», diffusée sur la chaîne Toute l’histoire (en partenariat avec Le Monde). Le thème en était, en toute simplicité: «Jean-Luc Mélenchon face à Robespierre».

C’est un Mélenchon apaisé qui répond aux questions de Gérard Miller (animateur) et de Nicolas Truong (journaliste), et réagit aux interventions rafraîchissantes de Cécile Obligi (auteur d’un livre sur Robespierre signalé ici-même).

Quand on connaît la propension du tribun à s’emporter, on est contraint d’apprécier la performance!

C’est Mélenchon le passionné d’histoire, pour ne pas dire Mélenchon le professeur qui parle ici.

Je laisse aux spectatrices et spectateurs évaluer, à l’aune de leurs propres positions, la condamnation de la violence révolutionnaire — hier comme aujourd’hui —, trop vite confondue avec la Terreur.

…En leur recommandant à ce propos la consultation du livre de Micah Alpaugh: Non-violence and the French Revolution. Political Demonstrations in Paris, 1787-1795, Cambridge, 2015, dont on peut lire des extraits ici.

Je ne suis pas certain qu’ait un sens la proposition suivante: «La bonne révolution, c’est celle où l’on va dans la rue avec ses enfants dans une poussette!» (Voyez le landau dans Le Cuirassé Potemkine!).

Je relève encore rapidement, pour les amateurs d’inconscient politique, la remarque suivante, à propos de 1794, qui a sonné étrangement à mes oreilles: «Les Allemands nous avaient envahis, une fois de plus»!… ainsi que la mention d’un «Thomas Becket», que je soupçonne être venu prendre la place légitimement due à Timothy Tackett.

Mais voici qui m’intéresse plus particulièrement: Mélenchon évoque la question, insoluble, de savoir ce que serait devenu un Robespierre vieux… On ne sait pas, remarque-t-il à juste raison.

Mais il ajoute spontanément, alors qu’il n’est pas question des militantes révolutionnaires…

…mais j’ai vu d’autres éteints par la vie et ses pesanteurs. Pauline Léon, la grande femme révolutionnaire — c’est pas Olympe de Gouges la grande femme révolutionnaire ! — finit sa vie, fort bourgeoisement, mariée à un girondin de Bordeaux, gros négociant, après avoir réclamé dans sa jeunesse que les femmes fussent armées et qu’elles fussent obligatoirement toutes porteuses de la cocarde…

C’est vous dire !

C’est dire, en effet : n’importe quoi !

Passons sur la question, moralisatrice, de savoir si Pauline Léon a fini sa vie «bourgeoisement» ou non. Nous savons en tout cas qu’elle a épousé en 1793 un révolutionnaire, figure du courant des Enragés, le jeune Théophile Leclerc. Et non un gros négociant, de Bordeaux ou d’ailleurs («girondin de Bordeaux» relève davantage du vocabulaire footballistique).

Celles et ceux qui s’intéressent à ce que nous savons sur sa vie après la Révolution se reporteront à mon article publié dans les Annales historiques de la Révolution française en 2005 (et lisible sur ce blogue ici-même).

Par ailleurs, mon recueil de textes des Enragé(e)s intitulé Notre Patience est à bout reparaît ce mois d’octobre 2016 (chez IMHO) augmenté notamment d’un texte sur les activités de Théophile Leclerc après 1794.

Lorsque quelqu’un, historien ou commentateur, dit ou écrit n’importe quoi, il est très aléatoire, voire impossible de faire la généalogie de son erreur.

Il arrive, certes, que l’erroriste copie sur un voisin, qu’il est alors possible d’identifier. Mais ici?

Je suis bien placé pour suivre l’état des connaissances — bourdes comprises — sur Pauline Léon: j’ai publié sa biographie dans Deux Enragés de la Révolution, complétée dans l’article des AHRF ci-dessus évoqué.

Je n’ai jamais entendu parler de cette nouvelle légende historienne ; je note au passage que Mélenchon s’est abstenu de nous resservir celle concernant la prétendue position de Robespierre en faveur du vote des femmes… Élève en progrès!

On ne peut guère imaginer que Mélenchon fabule tout simplement, ou qu’il vienne raconter ses rêves à la télévision… Pourquoi Diable faire cette parenthèse, que personne ne lui demande, pour parler d’un personnage qu’il connaît mal et qu’il se permet, de surcroît, de juger? Quelque ignorant prétentieux, de l’un ou l’autre sexe comme l’on disait en 1793, aurait-il tenu à l’«informer», ou à l’«intoxiquer»?

Ou bien l’information concernerait-elle une autre «grande femme révolutionnaire»? Il ne peut s’agir de Théroigne de Méricourt, dont nous savons la fin solitaire et tragique.

Claire Lacombe, alors? L’autre figure de proue de la Société des citoyennes républicaines révolutionnaires? Voilà qui serait, pour le coup, une «révélation» — que je n’ai lue nulle part jusqu’ici — puisque nous perdons, en l’état actuel des connaissances, sa trace à Paris, et non à Bordeaux, en 1798.

Peut-être Alexis Corbière, mélenchoniste qui a récemment rejoint la Société des études robespierristes (SER), aura-t-il l’obligeance de nous faire connaître les détails d’une découverte dont je me ferais l’écho avec plaisir — ou de nous expliquer cette confusion?

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